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Les longues nuits aux bistouris
LE CENTRE HOSPITALO-UNIVERSITAIRE D'ORAN FAIT SA MUE
Publié dans L'Expression le 27 - 04 - 2009

Un gros matériel d'exploration cardiologique et une salle de cathétérisme estimés à 10 milliards de centimes sont mis en place.
La sirène assourdissante de l'ambulance déchire le silence de la nuit. Il est 2h du matin. Un jeune homme victime d'un accident de la route, saigne de partout. Il est amené aux urgences. Aussitôt arrivé, l'équipe chirurgicale de garde l'ausculte. Après une série d'examens, le diagnostic est établi. Le staff de garde se concerte, l'anesthésiste donne son aval et l'équipe est prête à passer sans attendre au bloc opératoire.
Le plateau rapidement préparé, le chirurgien s'est mis au bistouri. Une heure après, le jeune homme sort du bloc, son état de santé ne suscite aucune crainte. Ce n'est là qu'un exemple de l'une des grosses interventions effectuées par l'équipe chirurgicale des UMC d'Oran. Quelques heures auparavant, un autre jeune homme, victime d'une agression aux alentours d'Oran, est aussitôt évacué et la même équipe chirurgicale le prend en charge en procédant à la suture de plusieurs plaies sur le corps. La liste des exemples est longue à énumérer. Les nuits des médecins des UMC (urgences médico-chirurgicales) sont, la plupart du temps, agitées.
Les employés de ce service exercent sous une tension nerveuse causée dans la plupart des cas par des patients stressés.
Les chirurgiens et infirmiers sont, au quotidien, débordés. Leur besogne ne leur laisse aucun répit. Elle est ponctuée par un nombre incroyable d'interventions. En moyenne, quatorze actes chirurgicaux sont effectués chaque jour. Durant le mois de mars, quelque 393 interventions ont été recensées.
Le service des UMC n'est pas méconnu du commun des Oranais qui le surnomment «boucherie». «Aux UMC, les modes qui sont les plus en vogue sont celles de l'usage du bistouri et l'intervention chirurgicale aussitôt le patient admis», ont affirmé plusieurs personnes rencontrées sur place. «Si au moins le même service répondait aux normes d'hygiène», ont-ils déploré. Les UMC ont, depuis la nuit des temps, été sujet à critique des Oranais qui dénoncent leur mauvaise qualité de service. Or, il se trouve que cette qualité est tributaire des équipements qui sont inappropriés.
Déclenchement du plan Orsec à l'oranaise
«Nous venons de déclencher le plan Orsec propre au CHU d'Oran», a confié M.Bouziri, directeur général de l'hôpital. Des travaux de rénovation sont récemment lancés. Le service des UMC vient d'être évacué. Le nouveau quartier général n'est pas tout à fait différent d'un véritable hôpital en pleine période de guerre.
Les malades évacués sont disposés pêle-mêle. De son côté, le personnel dudit service n'a pas rechigné lorsque les urgences chirurgicales ont été transférées et domiciliées dans un grand hangar où les salles sont isolées grâce à des séparations de fortune. «Ce n'est pas facile de déplacer tous les équipements du service et, non plus une mission aisée de convaincre les médecins de travailler dans des conditions aussi dures», a encore affirmé le directeur général qui souligne que le pari est, à l'avance, gagné vu que le service sera réhabilité, élargi et équipé d'un scanner. Cela dit, M.Bouziri précise que les conditions de travail seront améliorées.
Au coeur de la critique, les urgences chirurgicales continuent de nourrir les débats des Oranais. La question sempiternelle qui revient est cette problématique liée à l'absence flagrante des équipements et outils accompagnée de pénurie ininterrompue des médicaments.
Un médecin en poste n'ira pas par trente-six chemins pour dire que le service en question doit donner une nouvelle image qui reflète la véritable prise en charge des malades de la capitale et des villes de l'Ouest. À cet effet, les défenseurs de l'idée de la rénovation, à leur tête le directeur général du CHU, estiment que la meilleure prise en charge des malades passe indubitablement par l'agrandissement et l'équipement des UMC.
C'est pourquoi ils ont mis en exergue la nécessité de passer à l'action en inscrivant un deuxième bloc opératoire au niveau du même service après qu'il ait fonctionné pendant de longues années avec un seul. Son équipement doit être à même de répondre à la forte demande, espère-t-on. Les bilans de la spécialité chirurgicale sont de plus en plus appréciables. En 2008, le Centre hospitalo-universitaire a enregistré plus de 30.000 actes chirurgicaux.
Priorité au service maternité
Les femmes, aussi ne sont pas épargnées. «Ecris dans ton journal que la femme est méprisée, sa condition n'a pas changé et ses droits sont bafoués à Oran», a sévèrement critiqué Halima, une jeune femme enceinte. Des odeurs nauséabondes se dégagent et empestent le service de maternité tandis que les femmes de ménage ont transformé les bureaux en marché, a-t-elle déploré. Durant le même après-midi, le directeur général du CHU qui nous a accompagnés dans le même service a relevé la chose. «Mais c'est quoi cette odeur?» a-t-il demandé insidieusement à l'une des femmes de ménage en poste.
Pourtant, quelques minutes auparavant, le même directeur n'a pas cessé de vanter les travaux qui ont été entrepris en annonçant que la maternité qui vient d'être réaménagée a connu de grands changements. En tout état de cause, c'est devenu une coutume au CHU d'Oran: le service maternité a pendant de longues années été au centre de critiques, à la fois acerbes et véhémentes. Pas loin de ce service on trouve celui de la cardiologie, ou celui qui est communément appelé à Oran le «Pavillon des discordes». En 2006, le service a été au centre de la controverse lorsque le chef de service s'est opposé catégoriquement à l'évacuation des équipements pour procéder à quelques travaux de rénovation.
En 2009, la raison a gagné les esprits, le service cardiologie est en chantier. Un gros matériel d'exploration cardiologique et une salle de cathétérisme sont mis en place.
L'équipement en question revient à quelque 10 milliards de centimes. Idem pour le centre de transfusion sanguine qui a connu, ces derniers mois, de grands travaux de réhabilitation.
Le but, selon les promoteurs du changement, est d'élargir la capacité d'accueil permettant la collecte de maximum de sang. Le reste des 57 services du Centre hospitalo-universitaire connaîtront, au fur et à mesure, les mêmes travaux, apprend-on.
Une IRM (Image à résonance magnétique) est prévue, la procédure d'acquisition est en cours. Le parc roulant du CHU vient d'acquérir 11 ambulances dont quatre médicalisées.
Humaniser l'accueil
L'heure de la visite a sonné. Plusieurs dizaines de familles attendent devant le portail principal. Elles sont venues d'un peu partout des wilayas de l'Ouest.
En cette fin de semaine, les agents de sécurité avaient du pain sur la planche. Ils fouillent tous les sacs, la circulaire de Amar Tou est appliquée à la lettre. «Il est interdit de ramener de la nourriture aux malades, tout est disponible à l'hôpital» réitère-t-on, tandis que la direction met le paquet sur l'embellissement de l'entrée principale et l'entretien des espaces verts du CHU. Une convention a été signée avec une entreprise de wilaya. L'hôpital d'Oran qui a été construit en 1882 compte dans ses effectifs pas moins de 6000 employés répartis sur 57 services et au moins une dizaine de cliniques spécialisées extra-muros. En 2008, plus de 30.000 malades sont passés par les spécialités médicales et 33.000 autres par les spécialités chirurgicales.


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