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«L'entreprise n'est pas à vendre»
TEWFIK HASNI, PRESIDENT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE HAMOUD BOUALEM
Publié dans L'Expression le 02 - 05 - 2009

Cet ancien cadre de Sonatrach en charge des énergies renouvelables considère que la dimension historique de l'entreprise lui impose des devoirs vis-à-vis du pays et des consommateurs. Il trouve paradoxal que les entreprises étrangères défendent les intérêts des nationaux auprès de l'Etat.
L'Expression: Pour commencer, pouvez-vous nous dire quelle est la place qu'occupe votre entreprise sur le marché national?
Hasni: Dans l'Algérois, Hamoud Boualem occupe la première position. Au niveau de l'ensemble du pays, on est au deuxième rang après Coca-Cola alors que Pepsi se place à la troisième position en 2008. Ce classement devrait changer avec l'ouverture de nouvelles unités. Il y a longtemps qu'aucune entreprise ne nous a ravi la première place dans l'Algérois à cause de notre poids historique dans le segment des boissons et ce depuis notre existence.
Hormis celles d'Alger, quelles sont les unités implantées dans d'autres régions du pays?
Nous avons une unité de production à Tlélat dans la wilaya d'Oran qui est fonctionnelle depuis deux ans. Nous avons aussi des filiales comme celle implantée aux Eucalyptus, qui s'appelle SBA et qui ne produit que la marque Hamoud Boualem. Il y a également un contrat de licence pour l'embouteillage de boissons par le biais de la limonaderie Hafiz installée à Rouiba. On a aussi la perspective de développer un partenariat à Chelghoum LAïd. En outre, je dois signaler que nous avons également une participation dans une usine de production de jus de fruits à Sétif et nous envisageons de développer deux autres unités à l'Est et dans les Hauts-Plateaux.
Qu'est-ce qui vous a poussé à adopter ce plan d'expansion?
Ce qui explique ce plan d'expansion, c'est que le marché est présent en Algérie. Il a suffi qu'une multinationale vienne pour qu'elle prenne la première place en y mettant les moyens, bien sûr. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire, à moins de disparaître, et c'est ce que veut certainement cette multinationale. C'est sa logique qui consiste à venir dans un pays et de prendre tout le marché offert en rachetant au passage les concurrents nationaux. Si vous analysez l'histoire de Coca dans le monde, vous vous apercevrez qu'elle a commencé par des participations et ensuite elle a abouti à l'ouverture du capital. L'histoire est la même partout, que ce soit au Maghreb ou en Amérique latine où il s'est passé la même chose. Il y a eu des entreprises familiales en Amérique latine qui étaient très fortes comme Hamoud Boualem en Algérie.
A défaut de pouvoir les concurrencer, ces multinationales les ont rachetées. Nous ne sommes pas à vendre et Hamoud Boualem, tant qu'il y aura les propriétaires actuels, continuera à défendre les valeurs de ses fondateurs. Hamoud Boualem est un patrimoine algérien et nous sommes fiers d'appartenir à cette société.
Est-ce qu'on vous a déjà proposé ce rachat par d'autres sociétés?
Il y a eu déjà des tentatives de rachat par le biais de ces multinationales. Et c'est de bonne guerre.
Vous dites que vous ne voulez pas disparaître, mais que faites-vous pour garder vos clients et attirer de nouveaux consommateurs?
Le premier changement réside dans le fait que Hamoud Boualem est devenue une société par actions. Cela veut dire qu'elle est passée du statut d'entreprise familiale traditionnelle pour rejoindre la modernité et se mettre dans la peau des grandes entreprisse qui marquent le marché algérien des boissons. De plus, je ne vous cache pas que Hamoud Boualem est une entreprise qui exporte en Grande-Bretagne, au Canada et aux Etats-Unis ainsi qu'au Moyen-Orient.
Vous savez que pour pénétrer le marché américain, il faut obtenir des agréments d'une commission spécialisée dans l'agroalimentaire. Si nous avons obtenu ces documents c'est que nous sommes en mesure de pouvoir nous positionner au même niveau que ces grandes entreprises. Le changement va nous donner l'opportunité de moderniser l'organisation de façon à pouvoir disposer de capacités nous permettant de conforter notre position et nous allons également viser certains secteurs de marchés sur lesquels nous sommes absents actuellement.
Quel est votre avis sur les boissons énergisantes qui ont fait leur entrée sur le marché?
On n'ira jamais vers la production des produits qui sont des formes de drogue qui portent atteinte à la santé du citoyen. Les valeurs de Hamoud Boualem ne sont pas compatibles avec ce genre de marché exploité par les multinationales et qui entraîne des dépendances. Jusqu'à présent, nous avons toujours été fidèles à ce qui a fait les valeurs de l'entreprise et on continuera à les respecter. Nous avons la fibre nationale. Le pays fait face à une crise et chacun, dans sa position, a le devoir d'apporter sa participation dans ce combat. Cette dimension nous conduit parfois à prendre des positions qui peuvent être choquantes pour certains et surprenantes pour d'autres. Les valeurs sur lesquelles a été fondée l'entreprise ne peuvent pas être déviées. Hamoud Boualem a été un outil dans la lutte pour l'indépendance et nous estimons que nous devons respecter le serment des fondateurs engagés dans ce combat. Aujourd'hui, il y a un autre combat qui se mène dans ce contexte de crise. Nous estimons que nous devons être à l'avant-garde, avec les moyens que nous pouvons mettre en place tout en sachant que les guerres économiques se mènent aujourd'hui d'abord par le biais des entreprises. La bataille qui est engagée pour sortir de la dépendance des hydrocarbures se déroulera, en grande partie, avec les entreprises privées algériennes. Elles resteront, d'abord, et avant tout, nationales pour nous différencier des multinationales. Cette ambition nous conduit à nous appuyer fondamentalement sur des hommes qu'il faut continuer à former pour sortir de cette crise. Nous estimons qu'au niveau des entreprises, il y a beaucoup d'efforts à consentir dans ce sens. C'est de cette manière qu'on peut former des hommes capables de relever ce genre de défis. Il faut les mobiliser avec des challenges suffisamment importants pour susciter leur engagement. Nous nous fixons des objectifs. Nous voulons et nous serons, incha' Allah, le numéro un au niveau national en détrônant une multinationale et après nous irons nous investir aussi dans les exportations. Nous avons les moyens de le faire.
A propos d'exportation, est-ce que vous continuez à viser des niches composées par la communauté algérienne à l'étranger?
Les premières stratégies consistaient à se concentrer sur les produits ethniques. C'est d'ailleurs pour cela que le couscous est le plat numéro un en France. Toutefois, il faut éviter ces attitudes de viser des marchés de niches. Il faut mettre l'accent sur la qualité. Actuellement, Sélecto est produite en France et on nous demande d'aller vers d'autres gammes de notre production. Cela veut dire que nous avons gagné la bataille de la qualité. Certaines sociétés veulent qu'on établisse des accords avec elles pour qu'elles puissent produire nos boissons en France. Je m'adresse à toutes les entreprises pour leur dire qu'il faut viser les mêmes objectifs que leurs concurrents. Pour pouvoir réellement réduire les importations, il faut qu'on soit nous-mêmes en mesure d'exporter. C'est une action que l'Etat a initiée et mis en place à travers la mise à niveau. Et c'est ce que nous sommes en train de faire pour pouvoir nous hisser à un niveau appréciable de compétitivité. Notre avantage est que Hamoud Boualem est déjà une marque établie et un produit qui ne peut pas être concurrencé par d'autres.
Pourtant vous n'exportez pas beaucoup...
Nous n'exportons pas beaucoup car nous n'avons même pas les capacités pour satisfaire le marché national. Dans certaines périodes de l'année, les distributeurs ont des difficultés à trouver ces produits. Nous avons tout de même, en l'espace d'une année, multiplié par six nos exportations vers la France. Actuellement, nous avons des commandes de deux ans pour exporter au Moyen-Orient. D'ailleurs, nous devrons installer une unité de production dans le Golfe dans deux ans, si le besoin se fait ressentir.
Et pour le marché local, avez-vous des nouveautés?
On ira effectivement vers d'autres marchés avec de nouvelles formes d'emballage et de nouveaux contenus. Pour les cibles, on demeure une boisson familiale, comme c'est prouvé notamment lors du Ramadhan.
Combien de travailleurs employez-vous?
Il y a 460 employés dont 400 à l'unité d'Alger.
Un mot sur l'Association des producteurs algériens de boissons, est-ce que l'entreprise en est toujours membre?
Notre avenir ne peut pas être dans une association dirigée par une internationale. Nous avons une tradition d'hospitalité mais les invités ne seront pas les maîtres de la maison. On veut qu'elle soit présidée par une entreprise algérienne. Une entreprise étrangère ne peut pas défendre les intérêts des nationaux auprès de l'Etat algérien.
Nous avons demandé le report de l'assemblée générale pour expliquer nos motivations à tous les membres, mais les élections ont quand même eu lieu. On ne peut pas y rester après cela. Nous continuerons le combat pour que l'association ne soit pas dirigée par une entreprise étrangère.
Y aura-t-il une autre association?
On va d'abord sensibiliser les autres membres sur notre position, mais toutes les voies sont ouvertes. En tout cas, nous menons un combat moral.
Pourtant, ces sociétés dont vous parlez sont de droit algérien.
Nous n'avons pas les mêmes intérêts. Si la part des Algériens est de plus de 50% comme on l'a fait pour les hydrocarbures, on n'aurait pas soulevé ce problème. Mais le contrôle est actuellement entre les mains de sociétés étrangères et c'est ce qui nous gêne. Abordons un autre sujet qui est celui des intrants. Nous produisons déjà les huiles essentielles mais les arômes sont importés.
Est-ce que l'unité d'Alger sera maintenue à la même place?
On compte la déplacer à Boufarik après la construction d'une nouvelle unité.


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