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Re-garder les films pour sauver le cinéma
CINEMATHÈQUE ALGERIENNE
Publié dans L'Expression le 10 - 07 - 2002

Nous sommes fiers aujourd'hui d'aligner 120 films de long métrage à l'occasion de ce programme spécial.
C'est avec beaucoup de peine, de tristesse et aussi de colère que nous mettons en place le programme spécial de la Cinémathèque pour juillet et août 2002 «Cinéma algérien 40 ans après», car nous ne pouvons aligner le premier film de Farouk Belloufa insurrectionnelles détruit en 1974 par les responsables du ministère de la Culture de l'époque. Ce film, et c'est honteux, a été victime d'un authentique autodafé. Nous n'oublierons jamais la projection à la Cinémathèque un jour de juin 1974 à minuit avec quelques amis, Farouk arrivant de l'aéroport, la copie sous le bras, il était évidemment angoissé, bien sûr artiste qu'il était, il pressentait le drame. Heureusement pour lui et pour nous, il a pu quelques années plus tard, réaliser le fabuleux Nahla.
Le temps est passé, notre optimisme reste grand et nous sommes fiers aujourd'hui d'aligner 120 films de long métrage à l'occasion de ce programme spécial. Au fait pourquoi 120? Il est vrai que les nombreux, trop nombreux organismes qui ont géré notre cinématographie depuis l'indépendance, publics pour la majorité quelques-uns privés, n'ont poussé qu'à la production de quelque 80 films, y compris les coproductions. Et à propos de ces coproductions, une politique que nous appellerions «la main fertile» nous permet de posséder dans nos collections aujourd'hui non seulement des films de grande valeur réalisés par de grands auteurs, mais aussi de mener une politique d'ouverture et de coproduction avec de nombreux pays de la Méditerranée et d'Afrique (Egypte, Italie, France, Tunisie, Belgique, Sénégal, Burkina Faso, Mali). Nous regrettons ici tout de même l'absence du retour d'ascenseur, car, par la suite, et malgré les temps difficiles avec tout ce qu'impliquent la crise sécuritaire et la crise économique, nos réalisateurs n'ont pas été aidés par les pays amis. Ne regrettons rien tout de même et félicitons les responsables qui ont initié cette politique de la coproduction intelligente donc et riche et pour souligner ce fait, il n'y a qu'à citer La bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo, L'étranger de Luchino Visconti, Le bal d'Ettore Scola, Le moineau, Le retour de l'enfant prodige et Alexandrie pourquoi? de Youcef Chahine, Aziza d'Abdelatif Benamar, Le camp de Thiaoré de Sembène Ousmane, Les étrangers de Jim Colas, Elise ou la vraie vie de Michel Drach, Remparts d'Argile de Jean-Louis Bertucelli, Z de Costa Gavras, etc.
Pour revenir à notre question, pourquoi 120? Nous avons pris la responsabilité d'ajouter aux films produits par les organismes nationaux, les oeuvres réalisées par nos cinéastes à l'étranger et, au risque de nous répéter, la cinémathèque algérienne, à l'instar des grands festivals du continent JCC et Fespaco, confond la nationalité du film et celle de l'auteur.
Comment en effet, ne pas considérer comme les nôtres, les films de Kamel Dehane réalisés en Belgique, ceux de Merzak Allouache, ceux de Okacha Touita, ceux de Ali Ghalem, ceux de Rachid Bouchareb en France, ceux de Rachid Benhadj en Italie, ceux de Karim Traïdia en Hollande et bien d'autres encore. Une expérience que nous faisons souvent à l'occasion de conférences-débats nous renforce dans cette croyance : à chaque fois que nous brandissons, en effet, devant un public un livre signé Kateb Yacine ou Rachid Mimouni pour ne pas en citer d'autres, édités par de grandes maisons étrangères à l'étranger et que nous posons la question de la nationalité de l'oeuvre, tout le monde répond spontanément algérienne. Il faudrait certainement d'autres réflexions et d'autres textes pour développer l'exigence aujourd'hui, d'un nouvel ordre de la culture comme d'autres ont revendiqué un nouvel ordre économique ou un nouvel ordre de l'information.
Revenons tout de même à notre programme pour dire combien nous espérons un nombreux public bien sûr jeune pour voir et revoir nos films, les spectateurs comprendraient alors aisément combien nos films et surtout nos artistes, réalisateurs, comédiens, techniciens représentent des trésors vrais et authentiques. Ils comprendraient aisément aussi comment et combien les difficultés économiques et matérielles, en un mot, les petits budgets ne les ont jamais arrêtés ni découragés. Nous osons affirmer ici et nous soutenons cette opinion, et pour Chronique des années de braise de Mohamed-Lakhdar Hamina et, pour L'opium et le bâton de Ahmed Rachedi que nos films n'ont jamais coûté cher. Nos réalisateurs, nos artistes, nos techniciens ont toujours été sous-payés et la preuve est là, malheureusement aujourd'hui, ils sont pour la majorité pauvres, résidant dans des HLM de banlieues.
Mustapha Djadjam, de passage à la Cinémathèque, il y a quelque temps, pour présenter son film Frontière, répondant à une question classique d'un spectateur, quant au coût de son film disait: «Je n'ai bénéficié que d'un petit budget, mon film n'a pas coûté cher, il n'a coûté que 11 millions de francs». Et un calcul mental rapide nous ramène en Algérie et ce petit budget de Mustapha Djadjam ne représente que la bagatelle de quelque 15 milliards de centimes chez nous. Comment alors ne pas être indulgent et patient avec nos sept cinéastes aujourd'hui qui remuent ciel et terre pour mener à bonne fin les sept projets de films en cours avec 2 milliards de centimes chacun? Enfin...
Et malgré tout, nous réaffirmons encore une fois, notre optimisme, quant à un possible renouveau de notre cinéma, puisque quelques distributeurs courageux travaillent, quelques réalisateurs audacieux luttent, des artistes modestes acceptent de petites sommes, tout cela dans un climat presque hostile avec une télé qui n'aide personne, alors que les spectateurs jeunes et nombreux attendent nos films.
Et pour terminer et à propos de notre titre, il est bien sûr important de conserver et de protéger les films dans de bonnes conditions pour les diffuser, comme nous le faisons aujourd'hui, dans des conditions correctes avec de bonnes copies intégrales et c'est Langlois, encore une fois, qui nous donne le mot de la fin: «Il est très important de mettre un film dans une boîte, c'est sûr, mais n'est-il pas plus important de le mettre dans la tête des gens».


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