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«Le poids du regard, le thème de mon prochain film...»
ENTRETIEN AVEC LA REALISATRICE SABRINA DRAOUI
Publié dans L'Expression le 26 - 10 - 2009

Elle allie force et mystère, dignité et audace. Sabrina Draoui est de ces noms qu'on devra retenir car elle fera certainement date dans le cinéma algérien.
Elle n'en finit pas de briller. Son court métrage Goulili donne le ton à la cinématographie de cette jeune femme passionnée de photo et de caméra. Touche à tout, championne de natation doublée d'un DES en chimie, il n'aura pas fallu longtemps pour que sa passion éclose et fasse déchirer cette envie qui est en elle: faire des films.
Et se montrer au grand jour. Son court métrage Goulili, depuis 2008, date de sa création, ne finit pas de glaner des prix ici et là. Un parcours sans faute pour cette jeune réalisatrice dont les conditions de tournage, elles, n'étaient pas si évidentes que cela au départ. Sabrina nous ouvre ici les portes de son coeur et réaffirme son ambition d'être un jour directeur-photo...Souhaitons-lui bonne chance..
L'Expression: Un mot sur votre succès dernièrement au Festival d'Ismailia et en France, une double consécration. Comment l'aviez-vous vécu et a fortiori votre prix relatif à «la femme»?
Sabrina Draoui: Ismaïlia est un festival important, je pense, dans le parcours d'un cinéaste. L'Egypte et le cinéma c'est une longue histoire, un véritable conte, où les drames s'entrelaçaient au chant et à la danse.
Et le fait d'avoir réussi à en faire une industrie - bien sûr tout est relatif, je parle de leur industrie comparée aux autres pays arabes pas comparée à leur propre histoire - fait d'eux une force.
Un public intéressé et concerné par les films, beaucoup de critiques étaient là. Toutes ces choses font que la rencontre avec leur public est une véritable expérience. Ces gens parlent du cinéma avec le coeur et c'est bon et constructeur de les entendre et de les rencontrer. Quand on est au milieu de tout ce beau monde, comment peut-on ne pas être heureux d'avoir une double consécration?
Concernant le prix relatif à la femme, dès que j'ai su qu'il y avait un autre jury qui allait choisir des 97 films projetés, en toutes catégories le meilleur film parlant de la femme, fait par une femme!! mmm... je ne cache pas qu'au fond de moi je l'avais espéré, en plus le trophée est signé et a été fait à la main par l'un des meilleurs nahat en Egypte... hamdoullah.
Pour le festival en France, encore deux autres prix. J'étais ravie de représenter Pontault-Combault, ma ville actuelle dans le Festival du cinéma Apollo.
Votre court métrage est intéressant dans le mesure où il dit des choses, sans que cela soit des réponses affirmatives, ou vérités absolues.
Vous dites, vous-mêmes que vous vous posez des questions sans donner de réponses...
Continueriez-vous dans votre prochain film à vous poser des questions et cette fois de quelle nature?
Ah! pour le prochain ça sera encore un constat de situation concernant un sujet que je poserai face à un public. Sur ce coup, je pense que je prendrai position.
Autrement, peut-on connaître au moins le thème de votre futur film?
Le poids du regard...
Que représentent pour vous ces récompenses?
Les récompenses ne définissent pas une trajectoire mais la soutiennent. C'est une aide pour une continuité, pas forcément une confirmation de parcours. Moi je les vis comme un anniversaire qui dure, je considère les prix comme des cadeaux offerts par des gens qui ont aimé Goulili. Ça me flatte et me fait plaisir à chaque fois bien sûr. En plus, les trophées sont tous beaux pour la déco (sourire).
Entre la promo et l'écriture, il y a le travail constamment. On vous a aussi remarqué cette année sur le plateau de tournage de Bachir Derrais et son film le Commissaire Llob. Serait-ce une formation continue ou un besoin vital de toucher constamment la caméra?
Bien vu!! C'est les deux en même temps. Après avoir fait un film, il y a des choses qui deviennent certaines. Mon amour pour la caméra et l'image est incontestable. N'ayant pas fait d'études de cinéma, le seul chemin qui me reste pour aller vers la direction de la photographie est la formation continue sur des films. Allal Yahiaoui est mon parrain de l'image maintenant, c'est avec lui que j'ai fait mon premier stage dans l'image en Algérie et ça continue.
Sur le film Commissaire Llob j'ai été assistante, et il est vrai que j'ai eu du mal à m'éloigner de la caméra, j'ai dû me battre sur le tournage avec Ahmed Talenkite pour la toucher, heureusement que Charels Hubert m'a laissé un peu faire (rires). J'ai appris beaucoup de choses auprès et avec l'équipe image du tournage.
Vous avez aussi suivi une formation encadrée par l'Institut Goethe, peut-on en savoir plus?
Oui, c'était un atelier animé par Claus Josten. «Une introduction en écriture», «Le principe du voyage du héro» et les «Constellations structurelles» de scénario comme méthode de supervision. Cet atelier est une expérience unique en son genre. Ça consiste en gros en une matérialisation des éléments composant un projet par des humains. Les représentants bougent et interagissent entre eux, vivent et s'expriment donnant naissance à une réflexion et une vision nouvelle sur son propre projet. Une expérience à vivre!
Quels sont vos influences cinématographiques?
Menteuse je serai si je parle d'influence cinématographique! Je n'en suis pas là. Et puis je me demande est-ce vraiment indispensable? Je suis ce que je suis, et souvent je suis le chemin qui me mène vers mon être profond. Ça paraît être du blabla mais j'y crois. Pour l'instant et comme à mon habitude, je me fie juste à mon instinct, ma sensibilité et à un peu de réflexion pour faire mes choix sur une création. Ça peut plaire ou pas, comme je peux plaire ou pas. Le plus important c'est que ça soit authentique à moi.
Pourquoi le cinéma? Rêve d'enfance ou rêve d'adulte?
Rêve d'enfant, consécration d'adulte enfant.
Vos objectifs et ambitions...
Une ambition sur un plan à long terme c'est celle d'exercer comme directeur photo un jour, c'est plus fort que moi. Que celui qui sache comment se débarrasser d'un premier amour me donne la recette!! Maintenant, mon objectif immédiat, c'est de commencer à écrire et penser un long en faisant 2 ou 3 autres courts au passage sur quelques années. On verra bien si je pourrai ou pas joindre les deux bouts...
Quels sont les sujets qui vous tiennent à coeur et que vous voudriez exposer sur grand écran?
Les sujets qui me tiennent à coeur sont toujours ceux qui me touchent le plus à un instant T de ma vie. Ce qui m'intéresse aujourd'hui, le sera moins demain peut-être. J'ai des choses dans le ventre que j'ai envie de sortir, c'est presque un besoin vital. Mais ça dépendra toujours de l'instant T dans le quel elles prendront forme.
L'histoire de votre court métrage relève un peu du conte de fées: fait avec très peu de moyens et pourtant aujourd'hui, vous glanez le prix de vos efforts...Un mot sur ce travail laborieux. Et si c'était à refaire?
Oui, faire Goulili relève plus du cauchemar que du conte de fée...je rigole... J'avoue et l'équipe sait à quel point ça été difficile de vouloir faire plus avec peu. Techniquement on avait du mal à suivre. Il y a un plan qu'on avait refait 22 fois. C'est fou! Et c'est vrai. C'était sujet de moquerie après sur moi.
Heureusement que la vidéo le permet. Mais au final, tout ça a été formateur. Le fait d'avoir touché à presque tout sur le film, m'a permis de me situer, de faire tout exactement à ma sauce, du maquillage à la calligraphie «liberté» collée sur le mur.
Si c'était à refaire? Je referai pareil...Je suis allée au bout de mes capacités. Même si j'avais voulu faire plus, je n'aurais pas pu. On ne peut donner que ce qu'on a. Goulili existe grâce à la bonne volonté et le travail de toute l'équipe. Il a été fait avec coeur et j'espère qu'il arrivera aux coeurs.


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