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L'ancestralité niée par la modernité?
LES MYTHES ANCIENS DANS LES LITTERATURES AFRICAINES
Publié dans L'Expression le 25 - 11 - 2009

«Tout mythe est une narration et toute narration est une quête identitaire», a affirmé Hervé Sanson de l'université Paris III.
«Il est nécessité de faire connaître la modernité comme une racine métamorphosée et métamorphosante qui ne doit pas tourner le dos à l'ancestralité», ont souligné les participants à la fin des travaux du colloque international sur «les mythes anciens à l'épreuve de la modernité dans les littératures africaines».
Durant les deux journées du colloque organisé dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain (Panaf 2009), consacré au thème principal «les mythes anciens à l'épreuve de la modernité dans les littératures africaines», les participants ont mis en relief «les métamorphoses du mythe et son usage dans les nouvelles oeuvres littéraires africaines», ainsi que sa place dans quelques oeuvres littéraires d'écrivains maghrébins et africains.
Le chercheur français, M.Hervé Sanson de l'université Paris III, a pris comme toile de fond dans son intervention intitulée «Mythes du Maghreb et d'ailleurs à l'aune de la modernité poétique», les deux oeuvres majeures de l'écrivain algérien, Habib Tengour, à savoir Le Vieux de la montagne et Le Maître de l'heure.
«Qu'il s'agisse du mythe des Hachachins dans la Perse du XIIe siècle, ou du Mahdi dans l'Algérie ottomane du XVIe siècle, Tengour traite poétiquement le mythe afin de lui donner de nouvelles configurations», a-t-il souligné à propos de l'usage du mythe dans les deux oeuvres de Tengour.
C'est ainsi qu'il a estimé qu «il existe un certain magnétisme entre l'entreprise mythologique et l'exploration poétique». Citant Tengour lorsqu'il avait souligné lors d'un entretien que «l'intégrisme est la mort du mythe», il a relevé que «dans certains cas, le mythe le plus proche devient un asile, même si nous ne sommes pas certains qu'il est le plus juste».
«Tout mythe est une narration et toute narration est une quête identitaire», a-t-il encore ajouté. Il a expliqué que dans son oeuvre Le Maître de l'heure de Tengour, un mythe peut en cacher un autre, en faisant référence au mythe du retour de l'imam El Mahdi, dans l'Algérie ottomane où le personnage principal «Zerouali» a été chargé par son père d'aller de Mostaganem ramener la tête de son frère «Habchi» décapité par les autorités de la Régence d'Alger. «Suffoquant, on demande asile au mythe», a expliqué l'universitaire français qui a consacré ses travaux à l'oeuvre de Tengour, ajoutant que «les mythes, même dans leurs échecs, sont les clés de lecture du réel et ses balbutiements».
L'universitaire et critique littéraire camerounais, Emmanuel Matateyou a souligné, pour sa part, dans son intervention intitulée «La littérature camerounaise à l'épreuve de la modernité» que «de nouveaux mythes se taillent une place dans la littérature camerounaise actuelle».
Il a expliqué cette situation par les bouleversements introduits par la globalisation dans la société camerounaise en particulier, et les sociétés africaines en général.
L'universitaire de Yaoundé a relevé que depuis 1990 et avec la «libération» de la parole, des mythes ont fait leur apparition, à l'image du «mythe de l'évolué» que la pièce théâtrale L'homme vient de là-bas illustre très bien.
Pour Matateyou, «le mythe de l'évolué réside dans le fait que la modernité vient de l'extérieur», faisant que dans certaines oeuvres, a-t-il dit, «l'évolué qui s'accoutre à l'occidentale est mis dans des situations burlesques».
A la lisière de ce mythe, a encore expliqué ce chercheur de l'université de Yaoundé, existe celui du «Blanc» et celui de l'Occident, appelé aussi, selon lui, «le paradis du Nord».
Il a conclu son intervention en indiquant que «la nouvelle littérature camerounaise se positionne en rupture avec le mythe de «l'Afrique terre bénie», dans la mesure, a-t-il expliqué, où les écrivains de ce pays s'efforcent, aussi, de montrer les côtés négatifs de l'Afrique.
Pour l'universitaire algérienne, Yamilé Guebalou Haraoui, qui a traité du thème «Des reines aux écrivains, pour une esthétique littéraire de l'affirmation féminine», il y a des mythes «constitutifs de la personnalité», s'agissant du statut de la femme dans les pays africains qui ont connu l'éclatement des structures sociales traditionnelles du fait de la colonisation, et le mythe comme un «lieu de circulation des sens».
Elle a expliqué, dans ce cadre, que «dans le monde traditionnel africain, les femmes sont créatrices d'espaces du dire grâce auxquels la famille s'élabore, et se met en place».
«Aujourd'hui, certaines femmes ont accédé aux formes du dire qui furent longtemps l'apanage des hommes», a-t-elle ajouté, relevant qu«'en passant par la langue de l'autre, elles (femmes écrivaines) accèdent enfin aux privilèges de la communication littéraire».
Mme Yamilé Guebalou Haraoui a axé son intervention sur trois femmes écrivaines, à savoir l'Algérienne Malika Mokadem et ses oeuvres Mes hommes et N'zid, la Sénégalo-Béninoise Ken Buguill De l'autre côté du regard et Mes hommes à moi, ainsi que la Camerounaise Calixte Beyala Femme nue, femme noire et L'homme qui m'offrait le ciel.
Durant les deux journées de communications et de débats, les participants ont adopté une série de recommandations appelant à opérer une articulation entre le passé et le présent.
M.Justin Bisanswa, professeur à l'université Laval (Canada), a expliqué l'usage des genres de la littérature orale dans le conte, les mythes, légendes et roman africains. De son côté, M.Ismaïl Abdoun, maître de conférences à l'université d'Alger a souligné lors de son intervention sur «La mythologie du nègre chez Kateb Yacine», que «la figure du nègre hante l'imaginaire maghrébin sur tous les plans: anthropologique, socio-historique et psychologique».
Il a ajouté que «cette figure trouve son expression la plus concrète dans les contes populaires les plus anciens et son illustration la plus puissante chez Kateb Yacine».
Mme Fatima Zahra Salih, enseignant-chercheur à la faculté des lettres et des sciences humaines de l'université de Beni Mellal (Maroc), a affirmé que «l'époque postcoloniale a mis nos intellectuels devant un choix difficile, celui de poursuivre le chemin tracé par l'ex-colonisateur, d'assimiler ses modèles préfigurés comme étant les meilleurs, voire, uniques chances de réussite et de modernisation».
Pour M.Daniel Mengara - auteur africain, «deux débats fondamentaux existent actuellement dans la discussion académique relative à l'Afrique des cultures».
Il y a, a-t-il dit, «celui qui célèbre le métissage des cultures et des littératures du continent, et, celui qui avertit contre toute tentative de romantisation des cultures et valeurs africaines anciennes». Je considère que «les deux débats contribuent à la subalternisation des cultures africaines», a-t-il ajouté.
M.Amina Azza Bekkat, professeur, spécialisée en littératures africaines, a souligné qu'«aux origines des littératures francophones et anglophones d'Afrique, deux mythes fondamentaux se disputent l'acte créateur et se partagent l'espace de la création. L'un concerne l'appartenance au lieu d'origine et à ses traditions, et l'autre concerne la langue d'expression».


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