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Portrait d'une jeunesse dans la tourmente
AZIZ CHOUAKI OU LE SERMENT DES ORANGES DE LAMINE AMMAR KHODJA
Publié dans L'Expression le 09 - 01 - 2010

«Nous avons effectivement de l'acné à l'intérieur de nous-mêmes», confirme ce jeune homme lors du débat.
Dans ce film réalisé avec zéro budget, fait par un jeune Algérien, le ton est vite donné. Le film Aziz Chouaki ou le serment des oranges restitue le portrait de l'ancien musicien de rock devenu par la force des choses poète, écrivain, journaliste et dramaturge et nous revoie par la même occasion, de plein fouet, dans d'Algérie d'aujourd'hui avec ses maux et ses défauts. Une Algérie en déconfiture qui souffre de malaise profond dont le nid a été préparé depuis des années et peine aujourd'hui à s'en sortir. En écho, une jeunesse désemparée qui, elle, a le mal de son pays, désenchantée, perdue entre l'alcool et le défaitisme, notamment. Même si on regarde bien, l'espoir et le sourire ne sont pas loin, le drame est bien palpable. Le jeune réalisateur décide de faire le portrait de Aziz Chouaki après que son frère lui ait donné l'envie de lire ses romans. Tombé sous son charme, il ira voir un jour une de ses pièces de théâtre. Et c'est parti... Entre un Aziz Chouaki qui narre son parcours, Lamine filme un échantillon de cette jeunesse algérienne avec tout ce qu'elle comporte comme traits de comportements et langages spécifiques, trahissant un désespoir profond. Aziz Chouaki se remémore sa jeunesse, dans les années 1960 et cette chasse aux cheveux longs pour les hommes, aussi sa passion pour la musique, lui l'enfant de Belfort. Il était à l'époque, dès 1980 directeur artistique de la boîte le Triangle à Riad El Feth et oeuvrait à mettre en lumière les artistes qui évoluaient habituellement dans les cabarets comme Khaled et Mami. Il était guitariste dans un groupe de rock avec Karim Ziad, mais la passion de l'écriture ne tardera pas à se faire sentir. L'universitaire Christiane Chaulet-Achour évoque son style «décalé» tout comme cette directrice de la revue littérature Action. Aziz Chouaki se remémore ses déboires et ses débuts dans l'écriture. Il partit en France en 1991 pour garder en tête intactes, les belles images de son pays. Dans ce film, il confie sa fascination pour le langage feutré des rappeurs qu'il qualifie d'une «expérimentation d'une écriture street». Lui-même se plait à employer dans ses oeuvres ces mots du quotidien, «ce patois» vif et actuel a contrario de «la langue de bois», fait remarquer son ami le journaliste et écrivain Mustapha Benfodil. L'Algérie et ses périodes phares sont invoquées dans ce film comme le terrorisme. La violence désormais urbaine contrarie la beauté des paysages de notre capitale. De la tourmente dans l'air. Les jeunes semblent ne croire en rien et sombrent dans le trou noir. Mustapha Benfodil parle de laboratoire pour cobayes humains. Aziz Chouaki dénonce le «manque d'identité culturelle chez nos jeunes, ballottés entre l'Occident et Baghdad, prêts à devenir des bombes humaines». Violence dans les mots, dans l'espace et dans la tête. Un jeune oisif déluré cuvant son vin avec ses potes dans une cave d'un immeuble résume sa vie avec cynisme: «l'Algérie c' est comme Kinder surprise», autrement dit, on vous empêche de vivre dans la sérénité et la paix tant l'horizon reste bouché et plombé par d'innombrables problèmes comme le terrorisme. Un jeune, parlant dans un dialecte algérois courant, reconnaît la beauté du texte de Aziz Chouaki et insiste sur le fait qu'il doit être lu par toute la jeunesse algérienne tant ses textes, d'après lui, reflètent la réalité algérienne. Réalisé avec très peu de moyens, le film de Lamine Ammar Khodja dépeint avec un certain souci esthétique la déroute de la jeunesse en Algérie. «Mon but à travers ces images est de coller du sens aux mots de Aziz. Je parle uniquement de son point de vue», dira-t-il en réponse à une remarque lui reprochant de réduire l'image du jeune Algérien à un «junky». «Je fais aussi un parallèle entre la pièce que j'ai vue Une virée et la cave. Je ne dirais pas que la jeunesse de Aziz est celle d'aujourd'hui, mais je défie quiconque qui me dira que l 'islamisme est parti», avoue le jeune et audacieux réalisateur lors du débat qui a suivi la projection, mercredi soir, au CCF d'Alger. Le titre de son film fait ainsi référence à Les Oranges, magnifique et tonique petit livre de Aziz Chouaki sur l'Algérie d'aujourd'hui, ses drames et la difficulté à sortir d'une violence interne que tous pourtant rêvent de voir révolue. C'est grâce à ce texte qu' il se fera connaître. Un texte monté de très nombreuses fois à ce jour, à l'étranger.

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