Le CSJ participe en Egypte aux activités du programme "The Nile Ship for arab youth"    Agression sioniste: Une experte de l'ONU dénonce la complicité de pays avec le "génocide"    Le sommet de Doha salue les efforts de l'Algérie dans la défense de la souveraineté du Qatar et pour le triomphe de la cause palestinienne    Le Luxembourg annonce son intention de reconnaître l'Etat de Palestine    Foot/Mondial (qualifs-U20): la sélection algérienne en stage à Sidi Moussa    Accidents de la route: 46 décès et 1936 blessés en une semaine    13 protocoles d'accord d'une valeur totale de 2,48 milliards de dollars    La 7e édition du SIFFP prévue en septembre    Quand le discours sur le séparatisme musulman sert à occulter la massive ghettoïsation juive    80 organisations internationales appellent à une interdiction commerciale complète des colonies israéliennes    En réponse à l'analyse de l'ex-ministre Ammar Tou sur les bienfaits du déficit budgétaire en Algérie    CAN de hand U17 féminin : L'Algérie entame la compétition par une victoire devant le Burkina Faso    Nemour, une championne algérienne en Or    la sélection nationale en stage de préparation à Tikjda    Des dizaines de colons prennent d'assaut Al-Aqsa    Séisme de 3,2 degrés dans la wilaya de Médéa    Arrestation de deux dealers    Deux voitures volées, récupérées, deux arrestations à Jdiouia    Elaboration d'une feuille de route fondée sur le soutien aux initiatives des associations dédiées aux personnes à besoins spécifiques    10 projets de films concourent aux ''Journées de l'industrie cinématographique''    Les ruines rappellent les atrocités du colonialisme français    Kaoutar Krikou prend ses fonctions de ministre de l'Environnement et de la Qualité de la vie    Ouverture de la session parlementaire : l'APN poursuivra ses missions avec autant de détermination et de persévérance    Près de 1.000 imams participent à Alger aux examens de promotion au rang d'imam enseignant    Le Premier ministre préside une réunion interministérielle en prévision de la nouvelle rentrée scolaire    Foot /Union Arabe (UAFA): le Président de la FAF Walid Sadi intègre le comité exécutif    Energie : l'Algérie participe à deux réunions ministérielles sur les carburants durables et l'hydrogène à Osaka    Hausse de 300 pc du taux d'approvisionnement des hôpitaux en médicaments produits localement    Le président du HCLA reçoit l'ambassadeur de la République de Nicaragua en Algérie    Abdelmalek Tacherift prend ses fonctions de ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit    Malika Bendouda prend ses fonctions de ministre de la Culture et des Arts    Ligue 1: MC Alger-MC Oran, un duel de confirmation pour les deux équipes    Attaf s'entretient à Doha avec le Premier ministre, MAE de l'Etat frère du Qatar    Le président de la République nomme les membres du nouveau Gouvernement    Une rencontre nationale sur la modernisation de l'école algérienne    Elaboration d'une feuille de route fondée sur le soutien aux initiatives des associations dédiées aux personnes à besoins spécifiques    Programme TV - match du mercredi 29 août 2025    Programme du mercredi 27 août 2025    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Nous jurons de Tigzirt à Boghni»
LES VILLAGEOIS EXIGENT LA LIBERATION D'UN ENTREPRENEUR ENLEVE
Publié dans L'Expression le 30 - 03 - 2010

Réunis en urgence, les comités de villages ont décidé d'une grève générale en plus d'une caravane qui sillonnera toute la région.
Encore une fois, un bras de fer oppose des villages de Kabylie à des kidnappeurs. Les habitants d'Aït Koufi, une localité située sur les hauteurs du sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou, menacent de recourir à la force si les ravisseurs ne relâchaient par leur victime, un entrepreneur du même village, aujourd'hui. «Nous avons donné un ultimatum de 48 heures aux ravisseurs pour libérer leur otage immédiatement et sans conditions», insiste un villageois. L'ultimatum devait prendre fin hier, lundi dans l'après-midi. Aujourd'hui, mardi, si la situation n'a pas évolué, les villageois prévoient un grand rassemblement.
A Aït Koufi, la tension était perceptible, tous ceux que nous avons contactés exprimaient le mécontentement général qui régnait. La colère se lisait sur tous les visages. «On en a ras-le-bol, c'est la cinquième fois qu'ils nous font le même coup», grondait un jeune de la localité quelques minutes avant la réunion du comité de village. A l'issue de cette réunion, il a été décidé d'une grève générale dans toute la daïra de Boghni en plus d'une caravane qui sillonnera les communes de Boghni, Mechtras, Bounouh, allant jusqu'à la région de Maâtkas. Comme il a été décidé également d'une battue au cas où le citoyen ne serait pas libéré. «Parmi les présents à cette réunion, il y a des représentants des localités de toute la commune de Boghni. C'est comme à Iflissen dans la région de Tigzirt», assure un autre villageois qui ajoute: «Nous jurons de Tigzirt à Boghni» comme pour rappeler le célèbre poème de Si Mohand U M'hend: «Je jure de Tizi Ouzou à Akfadou...» Comme signe de refus de ces pratiques, les comités de villages tiennent aujourd'hui un rassemblement en attendant une mobilisation plus large.
Les faits de cet énième kidnapping remontent à mercredi dernier, lorsqu'un octogénaire, ancien entrepreneur, rentrant chez lui, a été intercepté puis enlevé par un groupe d'individus encagoulés et armés. Une rançon de deux milliards de centimes a été demandée à la famille de la victime. Jusqu'à hier soir, aucune autre nouvelle n'est venue dénouer l'affaire. Parallèlement, les villageois qui ont déjà vu cinq de leurs concitoyens enlevés les années précédentes, n'ont, jusqu'à hier soir, eu aucun contact avec les ravisseurs. Selon des sources proches du comité de village d'Aït Koufi, les villageois étaient prêts à céder une somme de 50 millions de centimes. Une offre à laquelle les kidnappeurs ne semblent pas vouloir donner suite étant donné que la victime demeure encore entre leurs mains. Ce statu quo a engendré un bras de fer qui provoque de plus en plus la mobilisation des villageois pour libérer l'otage. «Vu la détermination des villageois, je pense qu'ils sont prêts à aller jusqu'au bout pour libérer la victime», affirmait un autre citoyen de la région. Cette situation rappelle de fait une autre qui a eu lieu dans la région d'Iflissen, située sur le littoral à quelque 50 km au nord de la ville de Tizi Ouzou. Là aussi, un autre commerçant a été kidnappé, la nuit du vendredi 20 octobre 2009, une rançon d'un milliard de centimes avait été exigée de sa famille. Dans l'incapacité de s'acquitter de cette somme, la famille s'est rabattue sur la solidarité des villageois. Une réunion du comité de village d'Issennajen, puis de toutes les localités voisines et la mobilisation s'est propagée à la vitesse de l'éclair. Une battue a été organisée le lendemain à l'intérieur du massif du Mizrana et du côté Est, vers Yakouren. Les populations étaient sur le point d'entrer en guerre avec les ravisseurs. Trois jours plus tard, la victime sera libérée sans préalable et sans rançon. Une année auparavant, en 2008, une histoire similaire s'est déroulée à Aït Toudert dans la région des Ouacifs. Après l'enlèvement d'un citoyen, les villageois organiseront une marche avant de demander des armes pour se défendre. Le dénouement interviendra quelques heures plus tard. Le même procédé a été appliqué aux Ouadhias où les villageois ont refusé de payer la rançon. Ainsi, au vu de ces quelques situations, il apparaît que les populations se voyant confrontées à un danger, se réfugient spontanément dans les anciennes structures d'organisation traditionnelles, les comités de village. Ce mode de gestion collective basé sur la solidarité villageoise, remplacé par une structuration moderne réapparaît spontanément dès qu'il y a imminence d'un danger sur le groupe ou un individu parmi celui-ci. La réapparition de ce réflexe inné a été vérifiée donc à Aït Toudert puis à Iflissen et en d'autres situations. Cependant, au vu de la répétition de ces actes, il apparaît que les ravisseurs n'ont jamais pris en compte cette réaction naturelle. Même les spécialistes du phénomène des kidnappings et des prises d'otages ne mentionnent guère la dimension culturelle de ce phénomène. L'essentiel des études réalisées à ce jour se limite à observer les comportements des ravisseurs et de leurs victimes pendant et après l'action.
Fait nouveau qui pourrait constituer un objet d'étude: les populations de Kabylie peuvent se mobiliser spontanément et rapidement face à ce danger. Une attitude à méditer même par les pays qui se plient à la volonté des ravisseurs bafouant du même coup les initiatives visant à criminaliser le paiement des rançons au niveau international.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.