C'est sous le slogan de «Génération Livre» que la troisième édition du Feliv s'ouvrira aujourd'hui et s'étalera jusqu'au 5 juin 2010 à l'esplanade de Riad El Feth à Alger. La troisième édition du Festival culturel international de la littérature et du livre de jeunesse (Feliv) qui ouvrira aujourd'hui ses portes au public, se veut riche en activités culturelles et artistiques. La particularité de cette édition est la participation de grands noms de la littérature algérienne à cette manifestation qu'on veut importante et surtout visible. Celle-ci passe souvent inaperçue compte tenu du manque d'intérêt pour le livre de jeunesse. «Dans le double volet que compose cet événement, affirme son commissaire, Smaïl Ameziane, à savoir de constituer un lieu de promotion de la littérature et un pôle d'attraction dédié au livre de jeunesse, le festival vise avant tout à favoriser le retour du livre dans la vie quotidienne du citoyen algérien; il se veut une contribution à lever les contingences, inhibitions, préjugés à cause desquels la lecture féconde, l'intérêt pour l'oeuvre littéraire comptent de moins en moins d'adeptes du côté de la population adulte, tandis que, en direction de l'enfant et de l'adolescent, il est aujourd'hui urgent de développer le maximum d'initiatives pour valoriser le livre et le confirmer dans son aptitude à divertir et à instruire.» En effet, pour ce faire, une centaine d'éditeurs d'ici et ailleurs ont répondu présent à cette manifestation qui se tient cette année. Aussi, nous apprend-on, outre les espaces d'attraction à caractère ludique et éducatif qui ont été maintenus et multipliés, un soin rigoureux a été accordé à la préparation du cycle de conférences, de tables rondes et de rencontres professionnelles. Des auteurs, des directeurs de collection et des éditeurs spécialisés dans le livre destiné à l'enfance et à la jeunesse venus d'Europe et du monde arabe, prennent part au Feliv 2010. Outre de grands noms de la littérature algérienne qui seront présents, à l'instar de Yasmina Khadra, Aïcha Kassoul, l'artiste-peintre Rachid Koreichi, Lazhari Labter, Michel Piquemal, Jorus Mabiala et d'autres personnalités du monde des arts et de la culture, un hommage sera rendu à Malek Haddad dont on commémorera le 32e anniversaire du décès au cours d'une journée où plusieurs communications consacrées à sa vie et à ses livres seront présentées durant le Feliv. En «guest star», le comédien Sid-Ahmed Agoumi prêtera sa voix aux grands noms de la littérature algérienne au cours de séances de lectures intitulées «Le temps de lire». Tahar Ouettar sera également honoré pour son oeuvre littéraire notable. Cette année, la superficie de l'enceinte du festival a quasiment doublé, nous signale-t-on. Ceci est lié à l'augmentation du nombre d'exposants inscrits, preuve s'il en est de la vivacité de ce secteur qui entend investir et se spécialiser de plus en plus dans cette forme de littérature. Autre nouveauté, a tenu à souligner le commissaire Smail Ameziane, est l'accueil de la population scolaire. Des centaines d'élèves d'établissements de l'enseignement primaire, moyen et secondaire seront attendus chaque jour sur l'esplanade du Palais des Arts pour découvrir l'univers du livre et tirer profit des différents ateliers - dessin, écriture, peinture...- et du programme d'animation artistique qui leur donnera, notamment l'occasion d'assister à des représentations théâtrales. Outre la vente-dédicace de nombreux auteurs dont HIC, Omar Zelig, Corinne Chevalier, Lazhari Labter, le public fera connaissance avec des auteurs nationaux et étrangers lors de Cafés littéraires, à l'instar de la poétesse libyenne Oum El Kheir El Barouni, mais aussi (re) découvrir les bonnes pages d'Anouar Benmalek, Nouredine Saâdi, le conteur humoriste écrivain et metteur en scène franco-algérien Moussa Lebkri, l'auteur et dramaturge Mohamed Kacimi, la conteuse et comédienne française Catherine Gendrin et le journaliste, coauteur avec Samira Messaoudi de Paroles kabyles, ainsi que Mustapha Harzoune, notamment. Au programme, aussi, de nombreuses conférences qui seront animées par d'éminents écrivains à l'image de Aïcha Kassoul, Fadéla Merabet, et Yasmina Khadra qui n'est plus à présenter. L'auteur de Ce que le jour doit à la nuit sera ce vendredi à 15h à l'esplanade de Riad El Feth pour parler de son immense et riche oeuvre. Aussi, à l'occasion de la parution de son dernier roman, L'Olympe des infortunes, l'auteur de l'Attentat sera le dimanche 30 mai 2010 à 15h au Théâtre régional de Annaba et le lundi 31 mai 2010 à 15h au Théâtre régional de Constantine pour répondre, à nouveau, aux questions de ses lecteurs et échanger avec eux en toute franchise et cordialité. Enfin, une conférence qui semble intéressante et à ne pas rater, est celle que donnera le docteur en langue et littérature françaises, recteur honoraire de l'université de Lubumbashi en République démocratique du Congo, Julien Misindé, autour de «L'Afrique subsaharienne vue par les écrivains africains» et ce, aujourd'hui à 17h. A bien y regarder, le Feliv de cette année n'a rien à envier au Sila. Bien au contraire. Avec la polémique en moins. Sa préparation dans des conditions sereines, apparemment augure de bonnes perspectives pour la suite.
