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Le calvaire du...ème étage
LA PROBLEMATIQUE DES ASCENSEURS EN PANNE
Publié dans L'Expression le 08 - 08 - 2010

La corde tendue au balcon, le mobile, les enfants...viennent au secours de parents usés par ces ascenseurs qui ne fonctionnent jamais.
Croisée à mi-parcours, essoufflée (c'est peu dire), une locatrice d'un «appart» se trouvant au-delà du 10e étage de l'immeuble connu, dans le quartier au nom prétentieux de «La Résidence», à cheval entre les communes de Kouba et d'Hussein Dey, sous l'appellation de cité «Armaf», n'arrêtait pas de vociférer sous le poids des ans, des escaliers et des emplettes qu'elle transportait.
Habitant depuis «une éternité» dit-elle, dans cet immeuble, aucune des «mille et une lettres» adressées aux autorités compétentes n'a reçu de réponse ni suscité de réaction quant à la réparation de ces «maudits» ascenseurs et qui restent muets face aux désagréments fort pénibles qu'endurent ses locataires. Le système «D», que s'ingénient les Algériens à développer, a pu parer temporairement à ces aléas et éviter quelque peu ces corvées. Les cordes balancées depuis les balcons font office de mini-ascenseurs. Elles sont en passe même de «figurer dans les offres de vente ou de location d'appartements» se hasarde à plaisanter une sexagénaire croisée quelque part dans les escaliers visiblement épuisée, meurtrie par ce sport d'un autre âge. Elle, qui ne peut, en effet, transporter que deux ou trois pains à la fois et quelques achats mineurs, souffrant de maux divers (diabète, hypertension), traînant une séquelle d'opération chirurgicale...pleure chaque jour que Dieu fait, le calvaire quotidien qu'elle endure à chaque retour du marché ou tout autre sortie inévitable. Tout le monde s'organise pour faire de petites courses et laisser les gosses et les maris s'occuper du reste, explique-t-elle comme pour se donner du courage de...continuer à souffrir, confie-t-elle entre deux souffles.
Les couffins ainsi ballottés, attachés aux cordes, sont si communs que les vendeurs de produits maraîchers par camions s'en sont accoutumés. Dans le couffin qui descend, une liste des commandes les attend avec l'argent nécessaire. Confiance, car même la monnaie remonte dans le couffin avec les victuailles commandées!
Le pire martyre que subissent ces citoyens, est indéniablement le jour d'un enterrement. C'est à un véritable supplice posthume auquel est soumis le corps du défunt enveloppé dans son linceul. Pour le descendre de si haut, on le déplace alors difficilement, palier par palier, étage par étage jusqu'à la civière au bas de l'immeuble. Il faut dire que dans ces cas particuliers, les ascenseurs ne servent pas beaucoup à grand-chose, vu leur exiguïté. Mais, force oblige, on réussit parfois à transporter par ascenseur, le corps du défunt sur les épaules de quelqu'un, toujours volontaire dans ces cas précis...jusqu'en bas.
L'autre cauchemar empoisonnant est celui des personnes âgées et malades qu'il faut aussi porter à bout de bras pour se rendre à un contrôle médical ou remplir une quelconque autre obligation administrative, comme le retrait du mandat de retraite tant attendu ou l'avis de remboursement médical.
On cite, à titre d'illustration, le cas d'un propriétaire d'un logis situé au dernier étage d'un immeuble «tour» d'Hussein Dey qui a dû «déguerpir», c'est le mot, de son appartement en le louant. L'ultimatum donné par son père d'un âge avancé, le menaçant de ne plus habiter avec lui plutôt que de continuer à subir cet enfer même s'il n'est pas quotidien pour lui, l'a vite décidé à se caser ailleurs, en payant un loyer plus élevé. Mais qu'importe, le devoir filial et l'honneur sont saufs, nous a-t-il confié tout de même avec un sourire qui égayait tout son visage comme celui d'un enfant auquel on offrait un sucre d'orge!
Des ascenseurs comme débarras
Il faut pourtant être réaliste et admettre que depuis la cession des «biens vacants» par l'Etat aux locataires, rien ne va plus. Ni le nettoyage des escaliers, ni l'éclairage des cages ou des seuils d'immeubles, ni l'entretien des boites aux lettres...ni, ni...
A ces doléances multiples, les pouvoirs publics locaux répondent, légalement et justement, si l'on réfléchit uniquement de manière mercantile, que «l'Etat, n'étant plus propriétaires des lieux, il appartient aux locataires de s'organiser pour effectuer ces tâches d'entretien». Aussi, invitent-ils les co-propriétaires à prendre le taureau par les cornes et faire le nécessaire.
Un quotidien arabophone qui titrait «20 ans sans ascenseurs», rapportait une situation et des réponses similaires relevées par son journaliste. Il a indiqué que les usagers-locataires de l'immeuble en question, sis avenue Colonel-Lotfi à Bab El Oued, avaient adressé moult correspondances au président de l'APC ainsi qu'à l'Office de promotion et de gestion immobilière (Opgi). Selon eux, les réponses reçues n'étaient pas «convaincantes». Les locataires avaient déclaré au journaliste avoir versé une certaine somme d'argent à l'Opgi sans que ce dernier ne daigne entamer les travaux nécessaires. Le montant des cotisations était cependant estimé trop élevé par un certain nombre de locataires qui n'ont pas participé à cette collecte.
L'APC concernée, par la bouche de son président, avait signifié à ces mêmes habitants que «devenus désormais propriétaires des lieux, il leur appartenait de procéder eux mêmes aux réparations des biens défectueux. La réglementation de régularisation des espaces communs incluse dans le contrat de vente, est claire dans ce domaine», avait-il soutenu. Il a conseillé à ces habitants de s'entendre entre eux pour trouver une solution.
L'entretien en panne
Même son de cloche chez l'Opgi, qui n'a cependant adressé aucune réponse aux doléances des habitants copropriétaires et protestataires.
Il n'en demeure pas moins qu'avoir un malade à la maison, de surcroît âgé et parfois impotent, est un cauchemar pour les locataires d'un immeuble de plus de 10 étages à Alger...sans ascenseur en état de fonctionner! Pour les anciennes constructions, un niveau de dix étages reste un repère dépassé, car il faut compter aujourd'hui avec 16 étages et plus avec les nouvelles tours dans les cités Aadl, dont l'ascenseur reste parfois plusieurs (longues) heures en panne.
Oui, c'est un véritable calvaire que vivent ces citoyens heureux cependant «d'avoir un logement». En effet, il sont soumis à de nombreux aléas dont le plus dur à supporter et à accepter, est la panne d'ascenseur. Celle-ci, devenue synonyme de cauchemar, les cloue au rez-de-chaussée avec bébés, enfants et bagages ou encore avec un simple couffin, rempli d'emplettes quotidiennes, qui ne révèle pas son poids. Cette situation déplorable à plus d'un titre, est commune à toutes les grandes agglomérations du pays touchées par un exode rural continu. Les sujets concernés sont généralement des gens souvent de modeste condition, mais aussi des gens relativement aisés qui ont pu acheter un logement dans ces cités du «futur» non sans avoir, bien sûr, vendu auparavant à prix fort un lopin de terre et pourquoi pas un troupeau d'ovins, caprins ou bovins dans leur douar d'origine.
Même en temps de relative fraîcheur des saisons d'automne, d'hiver ou de printemps, grimper ces étages demeure quand même un exercice répulsif. En période des chaleurs d'été, c'est pire car c'est loin d'être une sinécure. Les jurons fusent tout seuls pendant la grimpette, à chaque marche et un peu plus à chaque étage. On a beau essayer de se réconforter, maîtriser ses nerfs, se consoler en pensant aux effets bénéfiques de ce sport imposé...rien n'y fait.
Et gare à celui ou celle qui a oublié le persil ou le coriandre, le pain ou le lait pendant les courses au marché; plus dure sera encore la remontée! Sans parler de la descente qui vous donne le tournis! Cependant, le téléphone mobile, signe du progrès technologique, aide heureusement à compenser quelques-unes de ces lacunes regrettables.
Le pire, constaté, date de plusieurs mois, voire bien plus qu'une année, lorsque des coupures d'eau contraignaient les citoyens à monter de lourdes jerricans pleins de ce précieux liquide ou des fardeaux d'eau minérale «lourde». Les autres contenants, plus ou moins pesants, étaient confiés à des enfants rechignant à effectuer de telles corvées qui surviennent souvent en fin de journée après une éprouvante journée de classe.
Abordés par nos soins, des locataires malheureux, d'un immeuble de la cité Amirouche (Hussein Dey), disent ne plus savoir à quel saint se vouer. Désireux de restaurer leurs ascenseurs en panne, ils sont transbahutés de service en service. L'Office de promotion et de gestion immobilières (Opgi) les renvoie aux directions de l'habitat des wilayas concernées. Celles-ci, à leur tour les oriente vers le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme lequel leur explique et répète, que les «biens vacants», jadis propriétés de l'Etat, ne le sont plus... Ils appartiennent désormais aux acquéreurs...qui doivent en assurer les charges d'entretien (hygiène, collecte intérieure des ordures ménagères, éclairage commun, ascenseurs, buanderies, terrasses, caves etc.)
Et c'est là que le bât blesse. Peu de locataires, pour ne pas dire la quasi-totalité, ne paient pas les charges d'entretien à l'Opgi. Alors, comment peut-on prétendre à de tels services si le «nerf de la guerre» fait largement défaut?
Parfois, des locataires arrivent à s'entendre pour une prise en charge collective des frais de réparation de l'ascenseur. Une cotisation règle ainsi le problème, mais reste le cas de la «panne». Bien qu'ils se soient multipliés depuis quelques temps, il n'existe finalement que peu de réparateurs à Alger. Ces derniers travaillent souvent sous contrat avec des collectifs d'immeubles. Un de ces réparateurs affirme avoir conclu un «deal» avec une centaine d'entre eux environ à Alger...


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