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Chawarma, Ibn Khatir et Joyce
15E SILA
Publié dans L'Expression le 07 - 11 - 2010

Inauguré le 26 octobre dernier, le Salon international du livre d'Alger s'est clôturé hier.
«Mieux que la raison, l'estomac nous dirige!»disait le dramaturge français Jacques-François Ancelot. Les organisateurs de la 15e édition du Salon international du livre d'Alger semblent y croire dur comme fer. Preuve en est, le visiteur doit traverser près d'une dizaine de fast-foods pour arriver au grand chapiteau où s'est tenu, pendant dix jours, le plus grand rendez-vous du monde de l'édition en Algérie.
A l'esplanade du complexe sportif Mohamed-Boudiaf, la chawarma et les gauffres rivalisent avec le livre. «C'est trop cher!», s'exclame Nabila, une quadragénaire en s'adressant à son mari qui acquiesce. Là-bas, pas un seul commerçant ne propose des plats traditionnels... Le prix des sandwichs de chawarma caracole entre 150 et 180 dinars. Venus en famille, ils préfèrent acheter deux paquets de madeleines pour calmer leur faim.
«On habite juste à côté. Donc on est venus pour changer un peu d'air. En plus, il y a des espaces pour enfants», fait-elle savoir. Un petit tour au salon? L'option reste envisageable... Ce ont les espaces de jeux pour enfants, aménagés en cette occasion, qui les intéressent le plus. «Aya lmehadjeb!», s'écrie un jeune homme ayant la trentaine. Hassan s'est installé juste à proximité du parking avec d'autres vendeurs à la sauvette, depuis le début de la manifestation. Là-bas, ils proposent aux passants des paquets de cigarettes, des cacahouètes, des boissons et même des parapluies. Au loin, on aperçoit des centaines d'automobilistes pâtissant de la perturbation de la circulation. De guerre lasse, certains rebroussent chemin tandis que d'autres continuent à pied.
Le lieu toujours contesté
C'est la deuxième fois consécutive, que le grand rendez-vous de ceux qui aiment lire, se tient à l'esplanade du complexe olympique Mohamed-Boudiaf. La délocalisation du salon, habituellement organisé au Palais des expositions (Pins maritimes), avait alors suscité une grande polémique entre partisans et détracteurs, lors de la précédente édition.
Aujourd'hui encore, certains professionnels contestent la décision qui, semble-t-il, est irrévocable. «Dès le départ, on était contre l'organisation du Sila au complexe, ce n'est pas normal. Que ce soit à Tunis, à Casablanca ou en Egypte, ce genre d'événements est organisé dans un palais des expositions», affirme Assia Moussaï, directrice des éditions El Ikhtilaf.
«On n'a pas boycotté. On participe car on tient au salon. C'est une manifestation très importante, une occasion pour rencontrer nos lecteurs, mais on aurait aimé que ce soit ailleurs, à la Safex», poursuit-elle.
A l'intérieur du grand chapiteau blanc où près de 500 éditeurs algériens et étrangers exposent leurs publications, des cartons, des sacs, des mégots de cigarettes et même de la chique font partie intégrante du décor. Au troisième jour du salon, certains éditeurs n'avaient toujours pas terminé de s'installer. Questionnés, ils évoquent un blocage au niveau du port. Un étrange et insolite système d'évacuation a été également mis en place pour recueillir les eaux de pluie. Plusieurs accès ont été aménagés cette année. «C'est une bonne chose, le problème est qu'on ne s'aperçoit pas facilement qu'il existe plusieurs accès», fait remarquer Salima, une enseignante dans un lycée à Chevalley. Outre ce problème qui a été solutionné, les organisateurs ont remédié à l'étroitesse des couloirs où se bousculaient, il y a un an, des centaines de personnes.
Mais au salon, le visiteur doit se débrouiller tant bien que mal. Ni prospectus ni brochures ne sont mis à sa disposition pour l'orienter. «On s'y perd facilement.»
C'est là un commentaire sans cesse ressassé par les visiteurs. «Je suis un peu perdue, il y a des pavillons définis par des lettres, mais ils ne nous indiquent pas ce qu'il y a dans chaque pavillon, les maisons d'édition qui y exposent!», se plaint Salwa une jeune étudiante en littérature anglaise, à la faculté de Bouzaréah.
«A chaque fois, il faut aller à l'entrée où il y a le plan, c'est pénible.», s'exclame son ami. «J'ai cherché durant presque 40 minutes pour trouver le stand des éditions Barzakh...», affirme Rachid, la quarantaine. «C'est un peu anarchique!», ajoute-t-il. Nul n'en disconviendra, le sempiternel problème d'orientation n'a toujours pas été résolu.
De la religion à la popote
Indétrônable! Le livre religieux reste indiscutablement le plus prisé des ouvrages dans ce genre de manifestations. En effet, on ne part plus au Salon international du livre d'Alger pour acheter du Faulkner, pour chercher Les Dublinois de Joyce ou même l'oeuvre théâtrale de Kateb.
On ne s'y rend plus pour voir les dernières nouveautés des grandes maisons d'édition. Certains éditeurs n'en proposent pas, d'autres n'en ont même pas. Mais ils y participent tout de même. C'est une occasion en or pour fourguer leurs «marchandises».
Une petite promenade dans le chapiteau suffit pour constater l'engouement qu'a le grand public pour cette «littérature». Devant les stands de certaines maisons d'édition syriennes, libanaises et même algériennes qui ne proposent que «ces expédients métaphysiques», les gens se bousculent. Il faut jouer des coudes pour y accéder. Tafir Ibn Khatir, El Sahih Bukhari, El Sahih Muslim, bref «les classiques sont les livres les plus demandés par les potentiels acheteurs», selon Salim un jeune vendeur.
Des ouvrages de bonne qualité et des prix très abordables se situant entre 200 et 2000 DA, c'est l'équation magique des maisons d'édition qui investissent dans ce juteux créneau.
«C'est là un phénomène qui dure depuis des années», affirme Hamid, professeur de dessin.
«Chaque année, on revit la même chose. Ce qui me surprend, c'est qu'il y a de plus en plus de jeunes qui lisent ce genre de bouquins», se désole-t-il. Pour lui, il s'agit d'un atavisme qui se régénère. Sans doute, «la génération du divin» est de plus en plus jeune.
Au stand du Royaume de l'Arabie Saoudite, on ne voit pas que de vieux sexagénaires rabougris, on y rencontre aussi des jeunes. Ils viennent de Bou Saâda, de Biskra, enfin des quatre coins du pays pour s'approvisionner.
Mais à côté du livre religieux trône «majestueusement» le livre de cuisine! D'ailleurs, la popularité dont jouit ce dernier commence à rivaliser avec celle acquise, au fil des ans, par le livre à caractère religieux. Comment prépare-t-on les petits fours? Tout ce que vous pourriez faire avec du poisson, Cuisiner des plats économiques. Ce genre de titres foisonnent sur les étals. C'est, dans leur majorité, des petits livres écrits par des vedettes de la télévision. Leurs prix varient entre 80 et 200 dinars.
«Malheureusement, ces ouvrages ne restituent guère notre riche culture culinaire», fait remarquer Hichem, un publicitaire. «Il ne s'agit pas là de critiquer la passion que pourrait avoir chacun de nous pour la culture culinaire», précise-t-il. Une culture à travers laquelle on peut découvrir l'autre, ses moeurs et ses habitudes. Les ouvrages de cuisine disponibles en cette 15e édition du Salon international du livre d'Alger, ne donnent pas cette occasion aux nombreuses acheteuses.


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