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Pour qui le bonnet d'âne?
LE TEMPS DE LIRE «ELÈVE CONTRE ENFANT» DE ABDERRAHMANE SI MOUSSI
Publié dans L'Expression le 23 - 10 - 2002

La plupart de nos enfants ont des difficultés scolaires, - Pourquoi?
L'ouvrage Elève contre enfant (*) de Abderrahmane Si Moussi (et un groupe de huit collaborateurs) tente, sinon de répondre aux inquiétudes des parents et des enseignants, du moins, de proposer des éléments de réponse dans une étude pertinente s'appuyant sur un questionnaire ouvert élaboré spécialement pour des enfants algériens et riches en illustrations cliniques. L'ensemble de ce vaste travail, parfois trop laborieux, parfois trop préparé, trop théorique, parfois conventionnel, mais inlassablement recherche compétente et passionnément militante, porte un fin «regard psychopathologique sur l'école».
Mais avant d'aller plus loin, reportons-nous à la signification du titre de l'ouvrage Elève contre enfant. Ce titre, évoquant, à notre sens, une certaine tension, une violence anti-pédagogique, ne mérite pas l'honneur de désigner une oeuvre éminemment éducative comme celle-ci. Toutefois, notons que la conscience professionnelle est sauve puisque Roger Perron, professeur de psychologie et psychanalyste, préfacier de l'ouvrage en question, a eu l'esprit vif pour nous en donner la raison, - confirmée par l'auteur principal dans son introduction. Roger Perron écrit pour dissiper tout soupçon: «L'intelligence et le savoir ne sont pas «à côté» de la personnalité, ils en sont des constituants essentiels. C'est donc à raison que le titre même de l'ouvrage affronte les termes «élève» et «enfant». Réduire l'enfant à l'élève, c'est en effet manquer l'essentiel du problème.»
Et donc, qu'est-ce que «l'élève»? Et qu'est-ce que «l'enfant»? Il s'agit évidemment du même être, mais qui a deux statuts. A la maison, il est l'enfant face à ses parents et à ses frères et ses soeurs ; à l'école, il est l'élève face à son enseignant et à ses camarades. Peut-être a-t-il aussi un troisième statut, lorsqu'il est dans la rue, entre l'école et la maison. Et le même préfacier écrit justement: «Pourtant, il est des systèmes scolaires et des enseignants à qui cela doit être dit. Mais il ne suffit pas de le dire : encore faut-il le montrer, le démontrer.» C'est précisément à cette tâche magnifique que Abderrahmane Si Moussi et son équipe se sont attelés avec patience et surtout compétence. Leur travail est un beau succès. Sur le terrain, les professionnels de l'enseignement, de l'éducation, de la formation tireront grand profit de toutes ces observations notées dans les salles de classe et dans les cours de récréation, par conséquent, en plein dans le milieu scolaire algérien, tel qu'il est actuellement. Ensuite, ces observations ont été analysées et mises à l'épreuve des données théoriques et expérimentales universelles. Enfin, pour bien souligner l'effet de précaution pris par l'équipe de chercheurs qui a réalisé cet important document, et pour bien mettre en relief «la portée et les objectifs de ce livre», ajoutons ces quelques indications de A. Si Moussi: «Ce livre est dicté par des constats psychologiques effectués à partir d'observations tirées de la recherche et de la pratique clinique. (...) Nous avons déjà attiré l'attention sur le déficit en psychologie de l'enfant, dans notre système éducatif. (...) Le lecteur ne doit pas comprendre le terme psychologie dans un sens livresque et scientifique. Il s'agit de savoir ce qu'est un enfant et comment le traiter pour qu'il grandisse dans des conditions - lui permettant de devenir adulte relativement équilibré. Dans cette direction, nos ancêtres, sans savoir spécialisé, avaient des positions et des conduites éducatives d'une grande richesse pour les enfants. Ils regardaient l'enfant avec respect et lui apportaient beaucoup d'attention et d'amour. (...) Des conflits personnels, des conflits de valeurs et les enjeux nouveaux auxquels sont confrontés l'Algérien et notre société semblent fragiliser cette dynamique. L'idéologie, la passion, le conflit intérieur paraissent l'emporter sur l'intérêt des enfants et de leur évolution. (...) Notre éducation semble essentiellement portée sur les injonctions de ce que l'enfant doit ou ne doit pas faire. Il est rarement question des plaisirs, des libertés et de la sécurité qu'il peut connaître et que nous pouvons lui procurer en tant qu'adultes».
Certes, cela est parfaitement juste, et parfaitement connu de tous. Une anecdote - mais est-ce bien seulement une anecdote? - : le premier jour d'école, la première seconde de classe, la première leçon «inaugurale», cet enfant de 6 ans, qui entre donc pour la première fois dans le Temple du savoir, est déjà mis en situation d' «élève contre enfant». A la première sortie de 11h15, un de ses parents qui était venu le chercher, fier de son enfant, lui demande: «Qu'as-tu appris en classe ce matin?» Il répond complètement désenchanté: «La maîtresse nous a montré son bâton, el-hatba (sic)».
Sans doute, aux yeux des vrais pédagogues, le vrai problème n'est pas là. Aux yeux des autorités administratives de l'Education, aussi. Aux yeux des parents attachés aux vertus de l'Ecole algérienne, aussi. Et pourtant, rien ne vient encore sauver l'enfant d'aujourd'hui ni de son école sinistrée, ni de ses parents souvent indifférents et souvent durs, ni des dangers de la rue, ni d'une société en brouille avec elle-même. Il faut bien lire l'ouvrage Elève contre enfant en toutes ses parties et plus attentivement, si possible, la 4e et dernière partie intitulée: «Clinique des échecs et de la réussite.» Une belle réflexion de Abderrahmane Si Moussi est à citer ici: «L'être humain n'est pas seulement le produit biologique des parents, il est également le produit de leur pensée et de leur imaginaire.» Et cela est si bien entendu et si bien partagé par tous ceux qui raisonnent, que nul ne cesse de répéter à l'école, dans la rue, à la maison, cette Lapalissade : l'école, dans tous les pays, est incontestablement le vif reflet bon ou mauvais de sa société.


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