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L'éternelle ambiguïté de l'homme
OÙ J'AI LAISSE MON ÂME, ROMAN DE JERÔME FERRARI
Publié dans L'Expression le 05 - 02 - 2011

La torture, un choix ou une fatalité? la clé de l'énigme apparaît dans ce roman
Peut-on justifier la torture? A quel prix se donne-t-on au diable? Peut-elle répondre à une logique? Qu'est-ce qui fait basculer l'être humain vers l'autre côté obscur de la force? Sans doute afin de répondre à «l'efficacité de la mission» à laquelle on a été assigné. C'est elle qui «fixe les limites», comme c'est écrit dans le roman de Jérôme Ferrari Où j'ai laissé mon âme. Un roman qui scelle les rapports de partenariat (coédition) entre les éditions algériennes Barzakh et françaises, Actes Sud. Dans ce roman de 153 pages où le temps se décline sur trois jours (27, 28 et 28 mars 1957), l'auteur nous plonge d'emblée dans la tourmente acide de la guerre d'Algérie. Loin d'opposer le mal contre le bien, il tentera de sonder le fond de la nature humaine et sa complexité changeante. Tantôt compatissante et tantôt ignoble, monstrueuse et froide. La «bataille d'Alger» fait rage. Le capitaine Degorce (ancien résistant et déporté à Buchenwald) retrouve le lieutenant Andréani avec lequel il a affronté l'horreur des combats en Indochine. Sans doute là où le capitaine a laissé son âme... Les prisonniers passent des mains de Degorce à celles d'Andréani. Deux hommes, deux tortionnaires que tout semble rapprocher et pourtant... Amour et dédain flirtent ensemble pour dire le scrupule ou le mépris, le mensonge ou la vérité, chacun selon son prisme militant. Autour de Tahar, alias Tarik Hadj Nacer figure emblématique de la Révolution algérienne et d'autres personnages, les deux hommes affrontent leur conscience... torturée. D'aucuns reconnaîtront en Tahar le grand chef de la Révolution, Larbi Ben M'hidi, auquel le général Bigeard, (ici capitane Degorce) vouait une grande admiration, tout en paraissant insensible au sang versé par les siens. Et pourtant, accablé de honte, il a bien «le sentiment d'avoir été emporté si loin qu'il ne reviendra jamais». Aussi de ne pas mériter tout l'amour que lui portent sa femme et ses enfants. Ecrit, en partie, à la première personne assumant d'emblée ses actes abjects, le livre s'ouvre sur le ton de la confidence et du reproche. Par un «tu» inquisiteur revanchard sur le concept de loyauté à sa communauté tout en repensant le sentiment de traîtrise. La violence au coeur du sujet est remise en cause. Elle répond à une dialectique démystifiée. Extirper les syndromes du mal sans pour autant proposer de remède est le propos de ce livre. Jérome Ferrari tente de débusquer la racine du mal pour extraire, peut-être, le bien qui subsiste malgré tout en chacun de nous. Sans pour autant le défendre, le rational déboîte le pas à l'affect... Ecriture fluide, exempte de dialogues mais fortement descriptive et «visuelle», Jérome Ferrari impulse à notre cerveau une décharge qui laisse méditer. La compassion. Un bourreau, est-il à plaindre? Un livre puissant qui dérange les esprits! Une réflexion singulière que ce roman parvient à poser avec sobriété et intelligence. Né à Paris en 1968, Jérôme Ferrari vit actuellement en Corse où il enseigne. De 2003 à 2007, il a été professeur de philosophie au Lycée international d'Alger. Il est l'auteur de plusieurs romans publiés chez Actes Sud. Où j'ai laissé mon âme, unanimement salué par la critique, a reçu le Prix France Télévisions 2010.

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