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«L'Université est devenue une fabrique de chômeurs»
ABDESSELAM ALI-RACHEDI, EX-MINISTRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 07 - 03 - 2011

L'Expression: Comment évaluez-vous les résultats de la réforme de l'Université algérienne?
Abdesselam Ali-Rachedi: Les résultats enregistrés jusqu'ici par l'institution universitaire algérienne renseignent sur le maintien de l'échec. Car, il convient de dire qu'aucun mécanisme n'avait été prévu pour réguler les flux. L'Université se devait d'être totalement mobilisée pour fournir les cadres dont le pays avait besoin pour son développement.
Néanmoins, il est à constater que toute conception élitiste est bannie. Cependant, la formation est accélérée. Les objectifs quantitatifs sont mis en avant dans le cadre de la planification des ressources humaines. Le système annuel est remplacé par un système trimestriel et semestriel, avec l'objectif de former 2 cohortes chaque année. Le système des disciplines est abandonné au profit des modules intégrés. Les enseignements de plusieurs filières sont regroupés par module pour éviter la répétition de cours quasi-identiques. Il n'y a plus d'examens cumulatifs. Les thèses sont supprimées et sont remplacées par de simples rapports de stage, en particulier en médecine. Tout est fait pour éviter les redoublements et surtout les déperditions. Les profils scientifiques et techniques ont la priorité absolue sur les sciences humaines qui déclinent. La formation des formateurs est accélérée par tous les moyens. La carte universitaire obéit plus à une logique clientéliste et populiste qu'aux nécessités d'une démocratisation bien comprise de l'accès à l'enseignement supérieur.
Résultat: aujourd'hui, des licenciés et des ingénieurs fraîchement diplômés sont recrutés comme enseignants. La plupart d'entre eux furent titularisés dans le corps des assistants. Tandis que, à la fin des années 80, l'écrasante majorité des 14.000 enseignants était constituée d'assistants et de maîtres-assistants. En 1990, pas moins de 5000 enseignants n'étaient même pas titulaires du magistère. La grande majorité des 300 enseignants de rang magistral étaient médecins. On voit même apparaître des conseils scientifiques composés exclusivement d'assistants et de maîtres-assistants. La baisse considérable de la qualité de la formation, ajoutée à la crise économique, aura pour conséquences un chômage massif des diplômés de l'enseignement supérieur.
Quelles sont les réformes que vous préconisez pour que l'Université soit rétablie dans sa mission principale?
Pour que l'Université retrouve la place qui lui sied et devenir le lieu par excellence de la recherche fondamentale destinée à l'accroissement des connaissances et à la maîtrise des techniques, il faut lui accorder à cet effet une autonomie. C'est un projet qui répond à un double objectif, à savoir: mettre l'université en conformité avec les exigences de la transition démocratique et former les compétences destinées à évoluer dans une économie de marché. Pour réussir une telle mission, il faut dire que la démocratisation de l'institution universitaire et le rétablissement des franchises universitaires sont un préalable. L'Université doit encourager la pensée critique et le libre débat. Un schéma analogue régira les facultés avec un conseil de faculté élu et un doyen élu par les enseignants de rang magistral. Les universités et centres universitaires seront totalement autonomes dans leur gestion et bénéficieront donc d'une autonomie budgétaire totale. L'Université doit être libre d'établir des contrats avec son environnement immédiat ou lointain pour toute tâche d'enseignement, de recherche, d'étude susceptible de lui assurer des ressources additionnelles.
A cela s'ajoute la refonte des contenus des programmes dispensés. Une révision générale des programmes doit être engagée dans chaque université. Il s'agira d'abord d'adapter les enseignements à l'évolution scientifique et technique, aux nécessités de l'économie de marché et aux besoins des entreprises. La recherche universitaire doit pouvoir bénéficier de subventions du secteur économique pour l'achat d'équipements et pour le financement de projets.
L'entreprise doit également se doter de moyens de recherche propres. L'université et l'entreprise devraient aussi pouvoir développer des projets communs. L'autonomie de gestion sera la règle pour toutes les structures de recherche, intra ou extra universitaires. Le budget de chaque projet devra être individualisé. Une grande liberté doit être laissée aux chercheurs pour la conduite de leurs projets. Par ailleurs, l'université doit être ouverte sur son environnement.
Qu'entendez-vous par l'ouverture de l'Université sur son environnement?
Cela signifie, entre autres, l'accès au savoir, au savoir-faire et à la culture de toutes les catégories sociales, de tous les âges et de toutes les régions du pays sera réalisé par la généralisation du télé-enseignement et l'optimisation des ressources humaines et matérielles de l'Université de la formation continue. La communication au sein de l'université et entre l'université et son environnement sera encouragée: journaux universitaires, réseau de radios universitaires, salons de l'étudiant, journées portes ouvertes, conférences inter-universitaires, conférences ouvertes au public sur des sujets d'intérêt général.
A cela s'ajoute impérativement la régulation des flux de la masse estudiantine. De ce fait, il faut dire que chaque université sera libre de fixer les critères d'accès aux formations qu'elle dispense et le nombre d'étudiants qu'elle peut accueillir. De son côté, l'étudiant aura la liberté de s'inscrire dans l'établissement de son choix s'il répond aux critères pédagogiques exigés.
La capacité d'accueil dépendant également des moyens disponibles, il est nécessaire que les crédits alloués par l'académie régionale soient en proportion du nombre d'étudiants. Ainsi, le budget de 1990 correspondait à 3500 dollars par étudiant, très en dessous des normes internationales. Il devrait doubler et même tripler pour assurer une formation de qualité.


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