Les Somaliens avertissent quant au risque de connexion entre le phénomène de la piraterie et celui du terrorisme. Alors que la tension a atteint son paroxysme en Libye avec, notamment, le départ du tristement célèbre Abou Zeid, selon des sources bien informées sur ce pays, à l'ONU on expose des craintes gravissimes et majeures. Le Premier ministre somalien Mohamed Abdallah Mohamed, du gouvernement transitoire, a exprimé lors de la tenue de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à New York, hier, ce que prévoit Al Qaîda en complicité avec le mouvement Shabab somalien. Il a souligné que la nébuleuse est a présent en mesure de détourner des pétroliers pour commettre des attentats spectaculaires.Les réseaux d'Al Qaîda, de la Somalie jusqu'en Mauritanie, ont mis à profit les événements qui secouent la Libye pour confirmer son «statut» en tant qu'organisation, elle est capable avec les liens qu'elle vient de tisser et de nourrir avec la rébellion libyenne, de procéder même au contrôle, non seulement des bases pétrolières en territoire libyen mais d'avoir sous sa maîtrise une bonne partie de la Méditerranée. Or, les craintes du gouvernement transitoire somalien, ne sont pas une vue de l'esprit. Dans ce contexte, l'ancien ministre français, Jack Lang, qui a été nommé l'été dernier au poste de conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies pour les questions juridiques liées à la piraterie au large de la Somalie, avait déclaré, lors d'une conférence de presse le 22 févier à Bruxelles, que le risque d'une jonction entre les réseaux de la piraterie et ceux du terrorisme n'est pas à écarter. Cependant, les deux phénomènes demeurent distincts, appelant à agir vite et fort contre les pirates en plaidant devant les diplomates européens pour le maintien de la mission navale Atalante, dont le mandat expire à la fin de l'année 2012. Pour le Premier ministre somalien «ce ne serait pas une surprise si des agents d'Al Qaîda en Somalie se mettaient à détourner des pétroliers en haute mer et les utilisaient comme des armes mortelles, comme ils l'ont fait en septembre 2001 avec des avions de ligne», et d'ajouter: «Pourquoi s'embêter avec un petit avion quand vous pouvez capturer un pétrolier?» Dans la conjoncture actuelle marquée par une instabilité sans précédent en Afrique de l'Est, en particulier en Libye où le venin d'Al Qaîda s'est répandu irrémédiablement, le terrain semble très favorable pour définir une jonction entre les pirates et les terroristes et la région fait face à deux fléaux. «Nous sommes en première ligne pour lutter contre deux fléaux: celui de la piraterie et celui du terrorisme.» Nul n'ignore aussi que le mouvement qu'on appelle Shabab agit au profit d'Al Qaîda mais aussi en complicité avec les pirates, et la connexion entre Al Qaîda et les pirates devient une évidence absolue.