Les nouveaux éléments matériels produits semblent décourager l'avocat du principal suspect. Parmi les huit personnes interpellées par la DST, le 5 novembre, dans la banlieue lyonnaise et dans l'Ain, trois ont été présentées au parquet après quatre jours de garde à vue. Les autres personnes, dont des membres de la famille de Nizar Naouar, les principaux soupçonnés de complicité dans l'attentat de la synagogue de Djerba, ont été remises en liberté mercredi dernier. Trois mandats d'amener ont été délivrés à l'encontre de Oualid Naouar (22 ans) son oncle Mohamed Fethi Naouar (45) et une troisième personne dont l'identité n'a pas été révélée en vue de leur transfert vers Paris pour y être entendus et mis en examen par le juge antiterroriste Jean-louis Bruguière. On croit savoir que les enquêteurs disposeraient de nouveaux éléments matériels pouvant conduire à l'emprisonnement des personnes soupçonnées et que des éléments matériels, notamment des relevés bancaires et, le téléphone satellitaire de Nizar saisi par le juge Bruguière en Tunisie à la mi-octobre. Selon les enquêteurs, le téléphone qui, en passant, n'est pas à la portée du jeune Nizar, chômeur, aurait servi pour joindre le chef des opérations d'Al-Qaîda, Khaled Cheikh Mohamed à Karachi. L'appel aurait été donné quelques minutes avant l'attentat-kamikaze perpétré par le frère de Oualid et qui s'est soldé par le lourd bilan de 19 morts dont 2 Français. Les enquêteurs soupçonnent Oualid d'avoir lui-même utilisé le téléphone avant de le faire acheminer en Tunisie. Le défenseur de Oualid, Me Laurent Sabatier s'est refusé à tout commentaire, mais reconnaît, toutefois, que les nouveaux éléments matériels dont disposent les enquêteurs contredisent les déclarations que Oualid et sa famille avaient faites aux policiers, lors de leurs premiers interrogatoires le 18 avril. Vendredi matin, Nicolas Sarkozy, avait affirmé sur Europe 1: «Les liens existant entre les personnes arrêtées et Al-Qaîda d'Oussama Ben Laden; les jours qui viennent prouveront que c'étaient des choses importantes». Cette affaire trouvera son épilogue au terme d'un procès qui fera couler beaucoup d'encre. Il est séant de dire que les inquiétudes révélées par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy à travers ses déclarations, viennent conforter celles du nouveau patron d'Interpol qui a parlé de «menace terroriste planétaire».