C'est par cette «sentence» que la diplomatie française, via son site Internet, renouvelle son appel à ses ressortissants. Les Français résidents ou de passage en Algérie sont avertis: «Les menaces renouvelées d'Al Qaîda au Maghreb islamique contre les intérêts français, la persistance d'attaques menées par les groupes terroristes, principalement contre les forces de l'ordre dans le quart Nord-Est du pays, mais susceptibles de concerner aussi bien les étrangers et d'autres régions, et la dangerosité accrue de la zone sahélienne, limitrophe de l'Algérie, aboutissent à ce que le risque terroriste reste élevé en Algérie.» C'est par ce communiqué que la diplomatie française, via son site Internet, renouvelle son appel à ses ressortissants pour les «prémunir» contre des menaces de l'Aqmi. Dans la dernière mise à jour de ses conseils aux voyageurs, la France estime que le terrorisme frappe tout le pays. «Ce risque concerne toutes les régions en Algérie, aussi bien les régions du Nord que le Grand Sud». Le Quai d'Orsay émet des consignes sur tous les pays où les Français sont susceptibles de se rendre. Paris déconseille ainsi à ses ressortissants de se rendre particulièrement dans les régions de Djanet et Tamanrasset. Le site du MAE français cite le cas d'une touriste italienne, enlevée au sud de Djanet, le 2 février 2011. Et de souligner: «la réalité du risque d'enlèvement dans ces régions frontalières du Sahel». Le même risque, considère-t-on, concerne également la Kabylie. Le département d'Alain Juppé estime que «tout déplacement par voie routière, même avec une escorte au demeurant nécessaire, doit être considéré avec la plus grande prudence». Et de prévenir: «Tout en restant prudent en toute circonstance et sur tous les axes, il est nécessaire d'éviter les axes secondaires et non surveillés et de ne pas circuler la nuit». Le risque terroriste n'est pas le seul cité par les services du Quai d'Orsay. On évoque le risque sismique et le risque de mouvement urbain ou de délinquance dans les grandes villes. «Les autorités algériennes ont constaté une recrudescence de la délinquance et de la petite criminalité, ce qui doit amener chacun à adopter les consignes de prudence habituelles dans les villes exposées à ce type de danger». Et de revenir sur les violentes émeutes qui ont éclaté, début janvier, à Alger avant que le mouvement ne touche pratiquement tout le pays. «Une certaine effervescence persiste sur le front social un peu partout dans le pays, notamment à Alger. En cas de désordre urbain, il convient d'adopter un comportement aussi peu ostentatoire que possible, de se tenir informé de la situation, d'éviter les quartiers agités et, en cas de nécessité absolue, d'entourer ses déplacements dans ces quartiers de mesures de précaution et d'une attitude de vigilance», recommande la France à ses ressortissants. Dans ce contexte, il est ainsi conseillé aux ressortissants français de s'entourer de «précautions» lors de leurs déplacements et d'éviter les comportements «ostentatoires». Pour la France, «les forces de sécurité sont les premières visées». Cependant, «des étrangers figurent aussi parmi les cibles susceptibles d'intéresser les groupes armés». Par ailleurs, il convient de préciser qu' «en raison de la situation en Libye, les autorités algériennes ont renforcé les contrôles à la frontière entre l'Algérie et la Libye. Le communiqué n'a pas omis de citer, entre autre, une Algérie à forte sismicité. Comme quoi, lorsqu'il s'agit de diaboliser un pays, tous les coups sont permis. Ce que fait la France avec l'Algérie.
