Le débrayage du 28 mai prochain, touchera aussi tous les points de vente à travers le territoire national. C'est ce qui a été retenu, hier mercredi, par la majorité des représentants syndicaux des différentes unités du complexe sidérurgique d'El Hadjar Annaba, réunis pour tracer la feuille de route du débrayage, prévu le 28 mai en cours, apprend-on auprès du secrétaire général du syndicat d'entreprise Smaïl Kouadria. Le porte-parole des travailleurs a fait savoir que «notre action se fera dans la légalité». Le syndicat a déposé un préavis de grève au niveau des instances concernées, la Centrale syndicale et l'inspection du travail entre autres. Bien que le mouvement risque de paralyser le complexe, «le service minimum sera assuré...» Sur ce nouveau bras de fer qui va opposer pour la énième fois les deux partenaires, le porte-parole des travailleurs de l'entreprise sidérurgique a estimé que l'administration n'a manifesté aucune volonté à l'égard du maintien de la stabilité de l'usine. En somme, le taux de 04% d'augmentation salariale, avancé par l'administration, est en fait une mesure humiliante au regard des efforts des travailleurs du complexe, qui n'ont qu'un but, l'augmentation de la production, et par conséquence, la hausse des ventes. Les espérances étant à la déception, le front de la contestation est inévitable. «Durant les quatre séances de négociations, l'administration de l'entreprise a avancé des chiffres devant donner un tracé de la production et des ventes du complexe...Si le partenaire se cache derrière les chiffres, pour écarter une augmentation, le moins que l'on puisse dire, alors, est qu'il va devoir faire face à la contestation, par voie de débrayage», devait expliquer l'interlocuteur. Les travailleurs demandent une augmentation conséquente, or cette dernière n'a rien à voir, avec le taux de production et de vente. Il pense être bien placé pour savoir quelles ont été les retombées de la crise financière mondiale. La production donc n'a rien à voir, à leur yeux, avec le principe de l'augmentation salariale, d'une part. D'autre part, jusqu'à présent, le partenaire, «n'a jamais montré la moindre volonté, d'un engagement sérieux, aussi bien envers le complexe, que les travailleurs...» devait expliquer le syndicaliste. Dans le sillage, l'interlocuteur a indiqué, que les syndicalistes et les travailleurs de l'entreprise sidérurgique d'El Hadjar Annaba, ont toujours été les premiers à s'engager dans la relance de tous les projets porteurs tant à l'entreprise que pour l'économie nationale. A ce titre, le SG du syndicat d'entreprise a mis en relief le dossier relatif au plan d'investissement global qui, pendant plus de deux ans a été le cheval de bataille des syndicalistes et des travailleurs, quant à son aboutissement. Tant d'initiatives que les gestionnaires d'ArcelorMittal ont volontairement ignorées. «Jusqu'à présent nous avons tout fait par nous-mêmes. Nous avons provoqué les différentes négociations, autour des multiples préoccupations, aussi bien en faveur du complexe, que de ses travailleurs. Nous sommes en quelque sorte en train de gérer l'entreprise...Le staff de la gestion n'a jamais rien fait, ni pour les employés encore moins pour le complexe», a fait savoir le porte-parole des travailleurs, ajoutant que «le jour de la grève nous aurons, des revendications à ajouter, et que si elles ne sont pas prises en charge, nous demanderons le départ pur et simple du staff gestionnaire de l'entreprise». Rappelons que le mouvement de grève, retenu pour le 28 du mois en cours, a été décidé, en marge de la conférence syndicale, entre les pouvoirs publics et le géant de l'acier, autour du dossier du plan d'investissement global, d'où les négociations relatives à l'augmentation salariale, ont fait l'objet de quatre séances de travail, entre le syndicat de l'entreprise et la direction de la filiale algérienne du géant de l'acier. Cette dernière n'avait accordé que 04% d'augmentation, percevable le mois de novembre prochain. Un taux, notons-le, qui ne répond pas aux espérances des 6000 employés du complexe, qui ont exigé une hausse entre 10% à 35%. Débouchant sur une impasse, et face à l'échec des négociations entre le partenaire social et le syndicat de l'entreprise, ce dernier, après réunion, tenue le 18 mai, au complexe, a décidé avec l'aval de toutes les sections, de s'engager dans une grève illimitée qui touchera, outres les différentes unités de l'entreprise d'ArcelorMittal/ Annaba, tous les points de vente implantés à travers le territoire national, a indiqué le secrétaire général du bureau syndical de l'entreprise, qui a ajouté, qu'il ne sera procédé à aucune opération de vente. Pour l'heure, les représentants des différentes sections syndicales du complexe sidérurgique ont entamé une vaste opération de sensibilisation touchant tous les travailleurs qui, au prime abord, sont favorables au débrayage.
