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La donne pétrolière, clé de la crise irakienne
Publié dans L'Expression le 28 - 12 - 2002

L'élimination des armes de destruction massive dont disposerait l'Irak, n'est en fait que la partie visible d'un iceberg dont le pétrole et sa disponibilité en constituent le fond.
La consommation moyenne américaine d'énergie est estimée actuellement à 10,5 MBJ et s'établirait à 16,7 MBJ aux alentours de 2020. Ces chiffres, tout à fait officiels, émanent de l'US Department of Energy, et disent de façon plus éloquente, que ne peut le faire n'importe quel discours, la dépendance américaine en matière énergétique. A partir de là, tout devient lisible et explique pourquoi l'Amérique est prête à tout pour sécuriser son approvisionnement en pétrole jusqu'à engager le monde dans une guerre, dont personne ne peut dire comment elle pourrait se terminer. Les Américains doivent donc chercher le pétrole là où il se trouve, notamment en Irak dont les sous-sols sont gorgés de naphte. Mais un Irak, gouverné, le moins qu'on puisse dire, par un régime hostile aux Etats-Unis. De fait, Washington ne dispose pas de beaucoup de solutions de rechange, singulièrement, au plan local où la production est en constante régression alors que les demandes ne font qu'augmenter. Dès lors, seule l'importation peut répondre aux besoins d'une consommation évaluée par le département US de l'Energie à 52% en 2001 et devant se situer à 66% à l'horizon 2020. La solution la plus indiquée était donc de continuer à recourir aux fournisseurs habituels du Moyen-Orient et notamment le plus important d'entre eux l'Arabie saoudite, tout en encourageant le développement de la recherche et de la production dans d'autres contrées comme l'Amérique latine (Venezuela, Colombie, Mexique) l'Afrique (Nigeria, Angola Gabon) et singulièrement chez les nouveaux venus d'Asie centrale (Azerbaïdjan, Ouzbékistan, Kazakhstan, Tadjikistan) où les découvertes de naphte, très prometteuses, font de cette région de la mer Caspienne, un futur centre de développement énergétique. Cependant, la vraie, la seule solution, aujourd'hui, est encore et toujours le Moyen-Orient qui détient à lui seul les 2/3 des réserves prouvées d'or noir dans le monde. Avec 115 milliards de barils prouvés, l'Irak se positionne juste derrière le mastodonte saoudien qui, avec ses 220 milliards de barils, écrase ses concurrents. Malgré tout, l'Irak et sa production pétrolière qui, en temps de paix, peut être portée à 7 ou 8 MBJ, (autant que l'Arabie saoudite actuellement) constitue la clé de la problématique pétrolière et l'issue de la crise actuelle déterminera le futur de l'Irak et de son voisinage. Aussi, le régime de Saddam Hussein constitue-t-il pour Washington un obstacle qu'il faut absolument abattre, tant du fait de son hostilité aux Etats-Unis, que du fait de la menace que serait un Irak surpuissant, -même ne disposant pas des armes de destruction massive-, pour ses voisins et l'altérité qu'il peut induire sur la production de naphte dont la disponibilité est vitale pour les Etats-Unis. Aussi, le désarmement de l'Irak est cohérent avec le projet de mainmise sur le pétrole du Moyen-Orient qui fait partie des «intérêts» vitaux américains dans la région. Certes, la question pétrolière n'apparaît que de façon sous-jacente dans le discours de Bush et des principaux responsables américains, qui axent leurs déclarations sur la nécessité de désarmer, ce que le président Bush nomme les «Etats voyous». Aussi, soumettre ces pays, livrés à la vindicte internationale, n'est que l'un des aspects d'un projet plus large prenant en compte cette donne qu'est l'importation de plus en plus vecteur essentiel de la politique commerciale et étrangère américaine. Dès lors, les objectifs, concomitants, de l'administration Bush sont-ils à la fois, d'assurer l'invulnérabilité militaire des Etats-Unis par le développement de leurs capacités d'intervention rapide, afin de désarmer toute velléité hostile envers les Etats-Unis, dans le même temps où Washington s'emploie à sécuriser les puits de pétrole et les pays producteurs dont dépend son approvisionnement. (100 millions de dollars ont été débloqués par Washington pour sécuriser les oléoducs colombiens menacés par la guérilla des Farc et les barons de la drogue). Contrairement aux Européens qui font des efforts pour trouver des énergies de substitution au pétrole, les Américains qui consomment à eux seuls près de la moitié de la production de l'OPEP (23,5 MBJ) n'entendent ni corriger leurs habitudes, ni économiser sur une énergie rare et non renouvelable. Donc, plutôt que d'appeler les Américains à restreindre leur consommation d'une matière première rare dont l'approvisionnement est difficile, les administrations américaines, dans une sorte de fuite en avant, ont surtout cherché à trouver d'autres sources, incitant les pays producteurs à augmenter leur production et à leur vendre plus, ne tenant pas compte de l'épuisement que peut induire une sur-production. Or, cette politique n'a fait que renforcer au long des années la dépendance américaine de la production étrangère. Dans cette optique, les Etats-Unis s'occupent de plus en plus activement des Etats de l'Asie centrale de l'ex-URSS, qui promettent de devenir, à terme, un second Moyen-Orient. Quoique probante, l'exploitation de ces gisements, au regard de l'enclavement de ces pays, reste pour le moment onéreuse, car nécessitant la construction de coûteux oléoducs et gazoducs. Aussi, pour le moment, la manne centre-asiatique demeure aléatoire. Et c'est encore l'Irak qui demeure la solution la mieux adaptée à la situation. Toutefois, pour ce faire, il faut éliminer l'obstacle Saddam Hussein. Cependant, une guerre contre l'Irak risque fort de ne pas être une sinécure. Les experts de façon générale et quasi unanime estiment, en effet, à l'instar de Nicolas Sarkis, directeur de la revue «Le Pétrole et le Gaz arabes» qu'une action contre l'Irak pourrait se révéler «un grand saut dans l'inconnu». Point de vue qui est également celui de Jean-François Seznec, professeur au Centre d'études arabes contemporaines de Georgetown (Etats-Unis) pour lequel «Si la situation en Irak se dégrade, la région deviendra un marais dont les Américains ne pourront pas s'extraire facilement». Nicolas Sarkis indique par ailleurs que «le pétrole est un objectif majeur, car les Etats-Unis ont de plus en plus besoin d'importer du pétrole brut et leur dépendance de l'étranger, actuellement de 54% est appelée à augmenter» soulignant que «dans ce contexte, seuls l'Irak et les pays voisins pourront assurer leurs besoins. L'objectif vital des Etats-Unis est non seulement de pouvoir acheter du pétrole mais aussi de l'avoir à bas prix». Cela pourrait sans doute se faire, - mais à quel prix se demandent analystes et observateurs -, à condition que Washington arrive à installer à Bagdad un régime pro-américain, ou même, comme l'envisagent certains stratèges de la Maison-Blanche, l'installation, pour une durée transitoire, d'un commandement militaire américain en Irak. Dès lors toutes les options restent ouvertes et la crise irakienne suspendue aux pressions de la communauté internationale dans une tentative de dissuader Washington d'ouvrir un front de guerre dangereux pour la stabilité et la paix dans le monde.

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