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“Comment tirer parti de la crise ?”
Docteur Nacer Bouyahiaoui, spécialiste financier, à Liberté
Publié dans Liberté le 02 - 11 - 2008

Dans cet entretien, le spécialiste aborde les leçons à tirer de la crise financière mondiale. Il présente un plaidoyer pour la création d'un fonds souverain en Algérie. En effet, le contexte international actuel constitue une opportunité exceptionnelle d'acquérir des actifs très rentables pour l'Algérie.
Liberté : Quels sont, selon vous, les enseignements que l'on peut tirer déjà de la crise actuelle des marchés financiers ?
Dr N. Bouyahiaoui : Au cours d'une conférence à l'Insim de Tizi Ouzou, j'avais, il y a de cela 9 mois, parlé de la volatilité et de l'instabilité des marchés financiers globalisés, intéressés seulement par le profit rapide et donc la spéculation. De graves questions se posent aussi bien aux Etats qu'aux entreprises, en ce début de millénaire : comprendre le processus de la globalisation financière dans ses principales composantes, la volatilité et l'instabilité qui semblent installer le monde des marchés financiers dans un état de crise permanent, afin de l'expliquer pour tenter d'en venir à bout, ou du moins en limiter les dégâts. Tenter de suivre les mécanismes qui président au développement rapide des marchés internationaux de capitaux, comprendre l'impact de plus en plus accru des TIC et des enquêtes de marché, ce qui provoque de telles ampleurs dans les crises boursières dans le monde, les phénomènes de contagion et les turbulences, espèces de dommages collatéraux imprévisibles le plus souvent, que serait l'impact de la globalisation financière sur la croissance mondiale, si elle existe, quelles sont les plus importantes leçons à tirer de tous les évènements liés à la globalisation, et quelles sont les approches possibles qu'on pourrait adopter afin de répondre aux risques majeurs de ce type de situation, selon les pays et leur situation dans la division mondiale du travail.
Le processus de globalisation financière désigne la constitution d'un marché global intégré des capitaux. Les marchés ont subi, dès la fin du XXe siècle, une triple évolution avec la tyrannie des “3 D” : Déréglementation, Désintermédiation, Décloisonnement. Les flux financiers forment le secteur le plus bouleversé par l'interopérabilité globale des échanges.
L'intégration financière, régie par la règle des trois «D», obéit comme le théâtre classique, à la règle des 3 unités de temps, de lieu et… d'action :
- unité de temps : l'intégration financière fonctionne 24h/24 ;
- unité de lieu : les places financières importantes sont de plus en plus étroitement interconnectées ;
- unité d'action : aboutir à un méga-marché financier global.
Mieux encore, ce marché global fonctionne de jour en jour en temps réel, grâce à l'informatique et à l'électronique et Internet : toute information publiée en un lieu quelconque (important) de la planète est à l'instant répercutée à l'autre extrémité du réseau.
Du coup, la globalisation financière qui a supprimé les obstacles a permis d'impulser les marchés financiers. Les informations financières traitées et diffusées en temps réel ont permis plus de spéculation, et donc plus d'instabilité et de volatilité des capitaux.
Les acteurs de la nouvelle finance internationale recherchent de plus en plus la liquidité, et la rentabilité à court terme, le profit rapide, alors que les entreprises (et les Etats !) recherchent les financements à moyen et long terme, durables.
Les intérêts sont inconciliables et la recherche du profit étant une des composantes de la personnalité humaine, il est inutile de parler d'humanisme ou de considérations philosophiques, altruistes chez les prêteurs. Malheureusement, il faudra pendant longtemps encore “faire avec”, parce que la globalisation financière a engendré un risque systémique qui est l'instabilité des marchés financiers. Il est nécessaire de réfléchir à la création d'un autre système financier international, moins risqué.
Il y a 9 mois, j'avais affirmé que la solution évidente devrait passer par le comité de Bâle, appuyé par la Banque des règlements internationaux qui devrait négocier des accords de régulation internationaux. Car les principaux dangers sont :
1 - les mouvements incontrôlables et imprévisibles des capitaux, qui peuvent déstabiliser des Etats (cf. la crise mexicaine des années 1990) ;
2- la panique et la contagion internationale rapide des crises financières (crise des subprimes 2007) aggravent et soulignent
3- la propension du système financier international de plus en plus vulnérable aux crises à expansion rapide. A cela, il faudrait ajouter un quatrième paramètre difficilement mesurable de par sa nature même : la délinquance financière.
Le monde se trouve actuellement en plein milieu du gué, que peuvent faire des pays comme l'Algérie pour tenter d'en sortir, en limitant les dégâts, ou mieux, tirer profit de l'actuel cataclysme financier planétaire ?
Je continue de croire avec force qu'il est nécessaire de créer de toute urgence, avant la fin novembre de cette année-ci, un fonds souverain destiné à l'acquisition de parts dans des sociétés stratégiques importantes de par le monde, afin de bénéficier de la chute de la plupart des valeurs boursières.
Ce fonds serait destiné à racheter des valeurs de certaines entreprises (bancaires, financières, industrielles, de service, etc.), dans les pays où les pouvoirs publics ont pris des engagements fermes devant les élus et l'opinion publique de ne jamais abandonner à la faillite les entreprises jugées stratégiques et de les sauvegarder par tous les moyens. L'Algérie, une fois le Fonds d'investissement créé, non pas tenter d'acquérir des parts importantes et trop visibles de ces entreprises, mais plutôt des niveaux allant de 1 à 3% du capital de plusieurs entreprises. C'est le mode opératoire des fonds souverains norvégiens. Cette méthode est parfaitement envisageable étant donné les besoins urgents en liquidités, ressentis par les entreprises concernées qui seraient visées. Selon les stratèges et experts les plus réputés, il s'agit là de l'opportunité du siècle. Il ne s'agit pas, encore une fois, de confondre fonds souverain, hedge fund et fonds spéculatif. Ce n'est absolument pas la même chose. Mais la création d'un fonds souverain serait une première étape. Une attitude pro-active qui anticipe sur la réalité du marché financier et l'économie réelle de demain.
La deuxième étape consiste à investir dans ces fameuses entreprises classées stratégiques par leurs Etats respectifs (France, USA, Allemagne : dans ce dernier pays, l'action Volkswagen a bondi après le rachat de Porsche). On peut citer la sagacité des Libyens qui ont placé 4,2% dans Uni Crédit, la banque italienne, au moment où couraient des rumeurs de graves difficultés à propos de cette banque. Dès que l'on a su que les fonds d'investissement libyens s'intéressaient à cette banque, en augmentant leurs parts de 0,94 % à 4,20% du capital, les cours de ces valeurs ont repris en nette progression à la hausse au grand bonheur des Libyens qui sont devenus les premiers investisseurs étrangers dans cette banque.
Les Libyens, encouragés par ce premier succès ne vont sans doute pas s'arrêter en si bon chemin. Je peux aussi citer l'exemple de la direction de la Barclay's Bank, qui avait déclaré après le rachat pour 2,9 milliards de dollars de Lehman Brothers en faillite, “qu'il s'agit là d'une opportunité qui ne se présente qu'une fois par siècle” ! Après la faillite de nombreuses entreprises, les survivantes feront des emplettes très avantageuses. Même le géant automobile américain Ford est en difficulté actuellement. Si les Algériens disposaient de parts dans le capital, grâce à un fonds souverain, Ford accepterait de venir investir en Algérie.
D. Z.


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