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Le marché algérien, une poubelle pour la contrefaçon mondiale
Des milliers de produits fabriqués frauduleusement y sont écoulés
Publié dans Liberté le 19 - 11 - 2008

Il y va en effet de la survie de l'économie nationale qui doit trouver les mécanismes indispensables pour combattre sans relâche ce fléau, faute de quoi elle risque de s'étouffer et de s'enfermer dans un particularisme néfaste. Produits cosmétiques et d'hygiène, cigarettes, produits électriques, pièces de rechange auto, pinceaux et rouleaux de peinture, quincaillerie, effets vestimentaires, etc., aucun secteur n'est épargné par la contrefaçon qui utilise deux canaux : une partie de la production locale échappant à tout contrôle et les importations opérées par le biais des circuits informels.
À quand une stratégie nationale contre la contrefaçon ?
Les dégâts sont considérables. Plus de 2 millions d'articles contrefaits ont été retenus sur place à leur arrivée en Algérie, en 2007. À bout de bras, les services des Douane algériennes saisissent, verbalisent, transmettent à la justice. Les services du ministère du Commerce délivrent de plus en plus au compte-gouttes les certificats de conformité des produits avant leur entrée en douane.
Mais les interventions pour endiguer la propagation de la contrefaçon, dans les ports et aéroports du pays notamment, butent contre une finition plus accomplie des produits. Les grands pourvoyeurs du marché algérien sont les Chinois, suivis respectivement par les Turcs et les Emirats arabes unis.
Sur la quantité saisie, une bonne partie est représentée par les pièces détachées, un marché prometteur par excellence par sa valeur ajoutée. Le fléau touche tous les pays de la planète.
Quelles que soient la nature et l'ampleur de la fraude, les grandes entreprises dans le monde hésitent, cependant, à recourir aujourd'hui, l'expérience de la mondialisation aidant, à des alertes publicitaires qui risquent d'avoir l'effet inverse, et de dissuader définitivement le consommateur d'acheter au bout du compte un produit devenu à risque. Un dilemme.
Pour expliquer le phénomène de la contrefaçon en Algérie, il faudrait sans doute l'imbriquer dans un ensemble assez complexe d'échanges sur le plan mondial, d'une part, parce qu'au moins la moitié des produits contrefaits proviennent des importations, du fait de la mondialisation qui encourage les échanges sans frontières, à telle enseigne qu'il est devenu “huit fois plus rentable de vendre des produits contrefaits que de s'adonner au commerce des stupéfiants”, affirme-t-on dans les milieux concernés par la protection des produits.
Si ce fléau continue à préoccuper les opérateurs économiques algériens à travers de graves préjudices, en entraînant de lourdes pertes pour l'économie nationale — la contrefaçon fait perdre à l'économie algérienne chaque année plus de 20 milliards de dinars (236 millions d'euros) – il n'en demeure pas moins un risque de plus en plus difficile à gérer. Les imitations tendent à être de mieux en mieux réalisées et la détection des produits contrefaits dans la masse des produits en circulation est parfois illusoire.
D'autre part, la question est complexe aussi par le fait de l'inexistence d'un réseau national organisé de distribution. Il faudrait souhaiter, par conséquent, que se mette en place au plus vite ce réseau de marchés de distribution d'envergure nationale, régionale, locale et même de proximité, que le chef de l'Etat, dernièrement, a chargé le gouvernement de veiller à prendre en charge dans la préparation du programme quinquennal 2009-2014.
Il y a des fabricants locaux informels de produits contrefaits parce qu'ils savent qu'un marché informel est là pour écouler leurs produits. C'est déjà un premier constat évident. La contrefaçon en Algérie est ainsi alimentée par deux canaux : la partie de la production locale qui échappe à tout contrôle et les importations opérées par le biais des circuits informels. Et le résultat est là aujourd'hui : produits cosmétiques et d'hygiène, cigarettes, produits électriques, pièces de rechange auto, pinceaux et rouleaux de peinture, quincaillerie, effets vestimentaires, etc., aucun secteur n'est épargné.
Du paracétamol d'origine douteuse vendu au stade, aux centaines d'appareils chauffe-eau bloqués l'été dernier au port d'Alger par la douane et qui se sont avérés contrefaits, en passant par les dizaines de marques de parfum et autres produits cosmétiques et d'hygiène quasiment impossibles à suspecter, la contrefaçon a-t-elle encore de beaux jours devant elle en Algérie ? Au siège des Douanes algériennes, à Alger, dans un bureau de la sous-direction de la lutte contre la contrefaçon, on nous montre deux cartons identiques qui contiennent l'un le vrai chauffe-eau (de marque allemande) et l'autre le faux ; les sigles sont parfaitement imités, mais une première anomalie a dû éveiller les soupçons au contrôle aux frontières : le faux carton ne comporte aucun label. Plus de 2 millions de produits de la sorte ont été retenus en douane l'année dernière contre un peu plus de 800 000 en 2006. Des chiffres énormes mais aussi une très forte évolution des blocages des entrées de produits de la contrefaçon en Algérie.
Difficile à distinguer les vrais des faux
La lutte contre ce fléau est devenue une urgence, insiste-t-on de sources proches des milieux impliqués dans cette lutte. De la même façon que doit être menée la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent, assure-t-on.
L'arsenal juridique a été renforcé depuis au moins cinq à six ans.
Les Douanes algériennes, elles, ont durci les conditions de contrôle et de vérification des produits importés.
En outre, régulièrement des conventions sont signées avec des entreprises nationales et étrangères qui sollicitent directement la protection de leurs produits aux frontières. “Le délit de contrefaçon est nouveau, et depuis quelques années les prérogatives de la douane ont été considérablement renforcées dans ce domaine”, souligne-t-on aussi à la direction de la lutte contre la fraude, au siège central des douanes.
Trois types de produits reviennent souvent dans ce phénomène de la contrefaçon en Algérie : les produits agroalimentaires, les cosmétiques et produits d'hygiène et les produits industriels.
Pour les responsables en charge du dossier au ministère du Commerce, sur le plan de la conformité et de la qualité, l'agroalimentaire est assaini. Il se trouve que ce secteur, en particulier, a pris une importance telle que des petits regroupements sous forme d'associations se sont créés, qui ont défendu leurs intérêts en commun et ont fini par libérer leurs produits de ces contraintes spécifiques d'accès sur le marché de la consommation.
En revanche, la plus grande invasion des produits contrefaits concerne toujours les produits cosmétiques et d'hygiène, qui donnent tout de même un pourcentage de 30,86 % pour 2007, et pas moins de 91,74% pour le seul premier semestre 2008, d'après les chiffres officiels. Et pour cause, les parfums et autres savons sont tellement bien imités qu'une analyse en laboratoire parvient difficilement à distinguer les vrais des faux.
On dit qu'un patron d'une très grand marque de parfum s'est fait remettre, ici à Alger, un flacon de son parfum copié qui était vendu sur place. Il n'en serait pas revenu. Au point où ce produit si parfaitement reproduit serait exposé à présent au siège de l'entreprise dans le pays d'origine.
Cette évolution, qualifiée de spectaculaire par les services des douanes, dans le nombre de produits retenus pour présomption de contrefaçon, a conduit naturellement à une révision des textes qui devraient aboutir bientôt à une requalification de l'infraction de contrefaçon en délit douanier engendrant ainsi l'aggravation des sanctions encourues. Une seule marque de cigarette très connue a représenté pour elle seule 30,68% de l'ensemble des retenues en douane pour suspicion de contrefaçon en 2008, contre uniquement 9,62% en 2006.
Le secteur de la pièce de rechange auto vient en troisième position cette année 2007 avec 12,25% de l'ensemble des retenues, et les marques les plus convoitées demeurent les mêmes d'année en année.
C'est ainsi que l'on a la nette impression d'assister à une routine immuable ou presque, qui reproduit sans cesse les mêmes articles contrefaits, une volonté des fraudeurs à faire entrer au pays des produits à gros profits : produits cosmétiques et d'hygiène, pièces de rechange, produits électriques, des mêmes pays d'origine : pour le premier semestre 2008, Chine (62,5%), Hong Kong (12,5%), France (12,5%), l'Italie (12,5%) et, en passant par les mêmes pays (d'exportation de la contrefaçon) : pour le premier semestre 2008, les Emirats arabes (25%), la Chine (25%), l'Italie (12,5%), la Corée du Sud (12,5%) et Chypre (12,5%). Un circuit maffieux et probablement bien huilé.
En fait, les fraudeurs usent de mille astuces avant de faire parvenir leurs marchandises, en choisissant méticuleusement les dates et itinéraires de leurs convoyeurs, en évitant les ports d'exportation ou d'escale où les bateaux risquent d'être visités par des douaniers eux aussi chargés de veiller à la protection de grandes marques (Italie ou France, par exemple). Les pays membres de l'Union européenne sont, en effet, très pointilleux sur la protection de leurs marques.
Z. F.
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