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Ssi Mouhand Oumhend disparaissait et Mammeri naissait…
Un certain 28 décembre
Publié dans Liberté le 28 - 12 - 2008

Deux hommes sont nés le même jour du mois de décembre à des années distantes. Sans ce laisser aller avec exaltation au phénomène relevant du prémonitoire et du maléfice, nous ne pouvons cependant ne pas noter une mission similaire qui a animé l'un et l'autre que deux générations séparent. L'une a subi des bouleversements sociaux et politiques induits par la brutale occupation coloniale arrivée en Kabylie en 1857 et l'autre a enduré le déni identitaire d'après l'indépendance de 1962.
Le premier, Ssi Mouhand Oumhend, mort le 28 décembre 1905, apparaît pour Mouloud Feraoun “comme un miroir où se reflète l'âme de son pays, d'une génération en plein désarroi, brutalement arrachée aux traditions, dont les structures sociales ont éclaté mais à laquelle les bouleversements économiques et les ouvertures sur le monde extérieur n'ont pas encore laissé le temps de s'adapter. Il est le mage d'un peuple vaincu, le spectateur impuissant qui assiste le cœur meurtri à toutes les déchéances… Les plus émouvants de ses poèmes et aussi les plus nobles, ce sont ceux qui pleurent les temps révolus où la Kabylie était libre, c'est-à-dire misérable et digne…”
En effet, avec la conquête coloniale, la thématique poétique kabyle traitera essentiellement du genre révolutionnaire. Il est notoire que les guerres ont toujours inspiré les poètes. Giraudoux disait à ce propos : “Dès que la guerre est déclarée, impossible de tenir les poètes ; la rime, c'est encore le meilleur tambour.” C'est à partir de ces événements que Ssi Mouhand s'engagera sur les sentiers de cette nouvelle thématique en empruntant la voie de l'itinérance plutôt que celle de l'errance. Le second, Mouloud Mammeri, né le 28 décembre 1918, refusant la fatalité programmée de sa langue et de sa culture, devient l'incarnation de la renaissance de la civilisation berbère dans ce qu'elle porte comme histoire, langue, culture et civilisation. Au fil de ses travaux scientifiques sur la langue, il a surtout accordé une importance exceptionnelle aux activités et aux vigueurs de l'oralité impulsées par la poésie et particulièrement celle de Ssi Mohand.
De Ssi Mohand, Mammeri dira : “Mohand va vivre avec tout le peuple algérien les péripéties de l'installation du régime nouveau, auquel ne s'oppose plus aucun obstacle. Il en restera dans ses vers des échos de révolte, d'indignation, de lamentation, de mépris, d'autant plus profonds qu'ils sont contraints. Mohand est du clan des vaincus. Il le constate chaque jour un peu plus… À la nouvelle société née de la colonisation, Mohand ne peut ni adhérer ni se soustraire. Il finira par s'installer tant bien que mal, et plutôt mal que bien, dans cet écartèlement qui sera pour lui une source intarissable d'inspiration.”
Dans une préface d'un ouvrage traitant de la poésie, Mammeri ajoutera : “Mohand a chanté beaucoup de sentiments, mais dans l'opinion populaire, il est massivement, il est presque exclusivement le poète de l'amour.” De toute évidence c'est à la poésie que la langue berbère doit indubitablement sa survivance et… comment ne pas “poinçonner” ce 28 décembre 2008 !
Abdennour Abdesselam


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