À la fin d'un stage de huit jours, l'entraîneur Alain Michel dresse son bilan. Il est plus que jamais confiant pour la suite de la saison, pour peu que les médiocres lâchent un peu le club et laissent les gens travailler sereinement. Pour lui, le MCA possède les moyens de jouer sur les deux fronts. Quelles sont les conclusions de ce stage ? L'équipe s'est préparée très sérieusement depuis huit jours. Il y a eu beaucoup de concentration et d'efforts. C'est une bonne semaine de travail pour que les joueurs aillent plus loin dans la performance. Les anciens sont prêts pour partir encore plus loin après avoir redressé la barre lors des dernières semaines du championnat. Ce stage a permis, également, de tester quelques nouveaux joueurs et chercher des solutions harmonieuses. Je pense que nous avons trouvé quelques pistes intéressantes. Toutefois, nous devons patienter, histoire de permettre aux nouvelles recrues de s'armer sur tous les plans pour être prêts pour la compétition. Et comment évaluez-vous le niveau de préparation de l'équipe ? Dans la quantité, c'est une préparation que l'on effectue dans les équipes en Europe. Il suffit de voir simplement le niveau physique des joueurs pour s'apercevoir qu'ils ont bossé. En somme, il y a une bonne condition physique générale. Il faut, maintenant, se mettre en ordre pour pouvoir jouer ensemble au football. Donc, l'équipe sera présente pour la reprise de la compétition… Peut-être pas pour le premier match, mais je reste persuadé que cela viendra tout de suite après. Nous allons effectuer un autre mini-stage après notre premier match de Coupe où l'équipe sera soumise au biquotidien. Il y aura du travail complémentaire pour d'autres joueurs en les mettant au niveau de leurs coéquipiers et pour retrouver leur forme athlétique. Disons qu'il faudrait un mois de travail pour effectuer une bonne entrée en compétition. Le but de ce stage était d'augmenter notre capital athlétique et de travailler la coordination dans le jeu en bloc de l'équipe. En évoquant la compétition, il y a eu un changement de programme puisque vous allez jouer deux tours de Coupe d'Algérie avant d'entamer le championnat. Cela aura-t-il des conséquences ? D'abord, il faut gagner le premier. Il est nécessaire, donc, de se concentrer sur notre prochain match en respectant l'adversaire et en imposant notre rythme dès le départ. Ensuite, nous aurons probablement le CRB comme adversaire et là, ce sera du 50-50. Pour entamer convenablement le championnat, il faudra se qualifier en Coupe. Nous aurons quinze jours pour préparer le championnat. À nous d'utiliser ce temps pour être le plus solide possible. Les trois premiers matches du championnat vont nous permettre de nous situer. Notre objectif est de se mettre dans la peau du dauphin de l'ESS, mais il ne faut pas négliger qu'il y a cinq ou six équipes qui prétendent à la même ambition. Tout le monde est optimiste et je sens que les joueurs veulent montrer que le Mouloudia est capable, enfin, de viser le haut du tableau au lieu de bricoler pour le maintien, chose qui n'intéresse personne, joueurs, dirigeants, supporters, et moi-même. Sincèrement, y croyez-vous ? On se comporte comme des gens qui doivent y croire. Sinon, il aurait été préférable de rester à la maison plutôt que d'aller effectuer ce stage. Tout le monde a fourni des efforts. Je ne suis pas au MCA par effraction ou pour occuper un poste. Je suis ici pour faire progresser le club. Si je continue à être là, malgré les tentatives de déstabilisation, c'est que j'y crois fermement. Je suis certain que le Mouloudia possède tout pour s'affirmer comme un bon club. À cet effet, il a besoin de résultats et pour récolter ces résultats, il lui faut un projet ambitieux pour ne pas sombrer dans l'instabilité permanente. Il n'y a pas de place pour les médiocres et c'est pour cette raison que nous devons mettre sur place un projet pour le bien du MCA et de l'Algérie. En football, il faut aller au bout de ses ambitions et de ses rêves. Que pensez-vous du recrutement jusque-là ? Khenniche est un bon joueur qui possède les caractéristiques dont a besoin l'équipe. Nous voulions un milieu de terrain offensif percutant et je pense que le Tunisien Lachkham peut facilement répondre positivement à notre attente. C'est un joueur accélérateur du jeu venant en deuxième ligne. Il faut savoir qu'on recrute en fonction de l'effectif que nous avons sous la main. Cela permet d'ouvrir la porte à nos attaquants pour s'affirmer. Certains sont en plein renouveau, à l'image de Yacef, qui commence à revenir. Il s'accroche et réalise des choses intéressantes et c'est pour cette raison qu'il est logique de laisser des ouvertures et maintenir des équilibres au sein de l'équipe. En pointe, l'Ivoirien Jean Marc Benié donne un aperçu de ce que nous voulions pour ce poste. Il est âgé de 26 ans, il possède un CV qui plaide en sa faveur. Il a joué dans les grands clubs du Maghreb, au Raja, à l'Espérance de Tunis et à Al Ittihad de Libye. Je suppose qu'il a toutes les qualités pour nous rejoindre. Qu'en est-il du défenseur Alassane Ismaïla ? Le choix est difficile d'autant que nous n'avons que deux places étrangères de disponibles. Maintenant si nous prenons l'attaquant, nous serons contraints de prendre un Franco-Algérien derrière. Vous faites allusion à Daïnèche, n'est-ce pas ? Ça pourrait être la solution, effectivement. Etes-vous satisfait de ce que vous avez sous la main ? C'est un gros pari de s'avancer maintenant. Je serai satisfait dans cinq mois si on réalise positivement la deuxième partie de la saison. Le football est toujours une aventure. Pour les nouveaux, je pense que c'est un recrutement cohérent. Nous avons fait en sorte qu'il y ait une complémentarité dans l'effectif. Un garçon comme Daoud a montré que c'est quelqu'un qui peut arracher sa place, donc, nous allons tout faire pour composer un onze qui sera le plus complémentaire possible. Nous allons avoir une idée dans quelques mois, mais il ne faut pas rêver. Nous n'avons pas de gros moyens financiers car nous ne pouvons pas aller chercher des joueurs à 200 000 euros. Malgré quelques petits accrochages, il y avait une bonne ambiance du groupe. Quelle est votre appréciation ? En football, les gens doivent vivre ensemble. De temps en temps, on se frotte un peu, mais cela reste toujours dans un cadre limité. Je donne comme exemple Badji. C'est un joueur qui fait parfaitement son boulot. Je veux un groupe vivant et c'est cela qui m'encourage de rester. Le jour où je m'aperçois que l'on ne peut plus avancer, où l'on m'ennuie trop pour le faire, ou encore moi-même je n'ai plus l'envie, là on se quittera à l'amiable comme de bons amis. Un dernier mot pour les supporters qui attendent beaucoup de cette équipe… Si on réalise un bon parcours en Coupe, nous aurons comme objectif cette compétition ainsi que le championnat. Cela peut permettre de donner du bonheur à tout le monde. Nous n'avons pas de compétitions internationales, cela nous donne l'occasion d'aller à fond dans ces deux chalenges. M. A.
