La capitale française va abriter un nombre important d'évènements artistiques et culturels qui installeront l'Algérie au centre d'une mémoire retrouvée et assumée. Après le “Maghreb des livres” qui s'est tenu le week-end dernier à Paris, la première édition du “Maghreb des films Paris banlieue” se tiendra à Paris et en banlieue du 11 au 17 février prochain, à l'initiative de l'association Coup de Soleil. Quatre salles de cinéma à Paris, Bobigny, Gennevilliers et Gonesse se sont associées pour faire découvrir toute la richesse du cinéma maghrébin. Une vingtaine de titres sont programmés. Pour le cinéma algérien, il y aura notamment Ayrouwen de Brahim Tsaki, Vivantes ! de Saïd Ould-Khelifa, Guebla de Tariq Teguia, la Chine est encore loin de Malek Bensmaïl, Gerboise Bleue de Djamel Ouahab et le Soleil assassiné de Abdelkrim Bahloul. Cinq films en langue berbère seront également diffusés, à savoir Mimezrane de Ali Mouzaoui, Si Mohand u M'hand, l'insoumis de Liazid Khodja, Arezki, l'Indigène de Djamel Bendeddouche, Lounès Matoub, la voix d'un peuple de Youcef Lalami et la Maison jaune de Amor Hakkar. Cette initiative est la préfiguration d'un festival des films du Maghreb qui se tiendra à l'automne 2009, sur une quinzaine de jours. Médiathèque de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI), à Paris, sera baptisée, au mois d'avril prochain, du nom de “Abdelmalek Sayad”, sociologue d'origine algérienne. L'institution a hérité, faut-il le rappeler, du Fonds Sayad, grâce à un don effectué en 2006 par Rebecca Sayad, l'épouse du chercheur. Pour 2009, le traitement du fonds et sa valorisation sont une priorité de la CNHI. Le traitement du fonds est encadré et supervisé par un archiviste du ministère de la Culture et de la Communication. Pour l'ouverture de la médiathèque, deux vitrines seront réalisées et consacrées à Sayad. Elles seront situées de part et d'autre de la porte d'entrée de la médiathèque. Un accès via le portail de la CNHI permettra de visiter le catalogue du Fonds Sayad. Le jour de l'inauguration, une lecture théâtralisée sera faite à partir d'un entretien du sociologue. L'idée est également de contribuer à la diffusion des travaux d'Abdelmalek Sayad auprès des franciliens. Il sera donc mis en place, dans trois départements (Paris, Seine St-Denis et Val-d'Oise), des événements (collecte de témoignages, rencontres-débats, lectures théâtralisées à partir d'entretiens de Sayad, expositions d'archives originales ou de fac-similés…) visant à mettre en débat la question de l'émigration – immigration en Ile-de-France, en prenant appui sur les travaux de Sayad. Le quartier de la Goutte d'Or, dans le 18e arrondissement de Paris, organise au mois de mai prochain et ce, durant quatre jours, une manifestation “L'Algérie à la Goutte d'Or”. Quatre lieux culturels, l'Institut des cultures d'Islam, la bibliothèque Fleury, le centre musical Barbara et la salle St-Bruno, sont partenaires de l'événement et accueillent des animations, expositions, projections de films et débats. Le projet vise à mettre en évidence une période de l'histoire du quartier qui est fondatrice de son identité actuelle et montrer l'apport de l'immigration algérienne au niveau de la musique. Les années 1950-1960 sont au cœur du projet et les aspects sociologique, historique et musicale seront développés au cours des quatre journées. Trois thématiques sont abordées : la vie de quartier à la Goutte d'Or au moment de la Guerre d'Algérie, l'histoire de l'immigration algérienne et la musique algérienne. La manifestation comprend une exposition iconographique de quatre modules (“Les événements de la Guerre d'Algérie à Paris et à la Goutte d'Or” ; “La vie culturelle des Algériens” ; “L'histoire de l'immigration algérienne en Ile de France” ; “L'immigration algérienne et ses traces à la Goutte d'Or”), une diffusion de documentaires, une programmation de concerts de musique algérienne, une table ronde sur “La vie de quartier au moment des évènements de la Guerre d'Algérie” en présence d'historiens et de vieux habitants. Une brochure, comprenant des témoignages, des textes et des photos, sera publiée. A. M.
