Deux entreprises sur dix “jettent l'éponge” à la troisième année d'exercice, révèle une étude effectuée par un bureau spécialisé. L'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac) ont créé plus de 37 200 postes d'emploi en 2008. C'est l'œuvre des milliers de micro-entreprises créées chaque année par l'Ansej et qui continuent à évoluer sur le marché national. Pour l'exercice 2008, indique M. Mohamed Tahar Challal, secrétaire général de l'Ansej, 10 600 nouvelles micro-entreprises ont été injectées dans le tissu économique national contre 8 100 en 2007. Toutefois, une étude effectuée par un bureau spécialisée au sein de cette agence a révélé que 22% de ces entreprises n'ont “pu fêter leur troisième anniversaire”, souligne le secrétaire général, lors de son intervention, jeudi, dans l'émission “Evénement à la une”, de la radio Chaîne III. En termes plus clairs, il s'agit en fait du taux de mortalité de ces entités qui n'ont pas pu poursuivre leur activité après trois années. Mais ce qui importe le plus pour M. Challal est le maintien du projet et, par là même, la préservation de l'emploi. Car, explique-t-il, il existe des solutions telles que le transfert d'activité, la délocalisation d'une wilaya à une autre. Un projet peut ne pas être rentable dans une localité, argue-t-il, mais peut l'être dans une autre. Cet échec peut avoir pour origine également des problèmes entre associés, une concurrence rude. Parmi ce lot, il y a, selon Tahar Challal, ceux qui n'ont pas respecté le cahier des charges. Pour ceux-là, des dispositions juridiques, notamment celles du code du commerce leur seront appliquées. “Il y a des jeunes qui ont dévoyé le dispositif ; ils ont été poursuivis en justice par l'Ansej et les banques aussi.” M. Challal fait allusion aux bénéficiaires de ce dispositif qui ont vendu leurs équipements. À la question de savoir comment techniquement seront créés les 3 millions de postes d'emploi annoncés récemment à Oran par le président de la République, M. Challal répond : “Ils seront créés dans le secteur économique.” Cela se concrétisera à travers entre autres des projets envisagés dans le cadre du plan quinquennal 2009-2014, qui ciblera des secteurs comme l'habitat, l'agriculture, l'hydraulique... À cela, il faut ajouter les différents dispositifs publics mis en place par l'Etat. Encore faut-il que ces emplois ne souffrent plus de précarité. L'on se rappelle de la note de conjoncture du Conseil national économique et social (Cnes) qui, dans sa note de conjoncture du premier semestre 2008, avait relevé que la structure de l'emploi montrait un déclin du contrat à durée indéterminée (CDI) et la prédominance du contrat à durée déterminée (CDD). L'idéal aurait été d'inverser cette tendance. Pour ce faire, M. Challal propose, entre autres solutions, de continuer à accompagner la création de davantage d'entreprises. Pour que ces dernières soient rentables, il encourage les promoteurs à investir des créneaux tels que les métiers du bâtiment, la petite industrie, les nouvelles technologies… “Mais, il faut abandonner l'imitation négative et opter beaucoup plus pour la créativité”, avertit M. Challal. Par ailleurs, l'Ansej compte contribuer à la réalisation de quelque 30 000 projets d'ici à la fin de l'année 2009. C'est une décision prise par le Conseil interministériel (CIM) tenu le 6 juillet 2008. Pour la concrétisation d'un tel objectif, précisera le secrétaire général, le CIM a décidé d'élargir le réseau de l'Ansej en ouvrant des annexes au sein des grandes daïras. L'Etat a en outre mis à la disposition des intervenants le financement nécessaire. Le souci de l'agence actuellement est d'aller vers la qualité, c'est-à-dire lancer des projets qui intègrent les potentialités locales afin de répondre aux besoins de chaque localité. B. K.
