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L'AC FAF : l'usine à talents
À l'origine des vice-champions d'Afrique des U17
Publié dans Liberté le 04 - 04 - 2009

1979-2009. Trente ans. Ni plus ni moins que trois décennies entières pour voir enfin une sélection nationale autre que l'équipe — première à gagner le droit de prendre part à un tournoi planétaire —, qui plus est, une Coupe du monde Fifa.
Trente ans, voilà le temps qu'il aura fallu à l'Algérie du football pour reformer une autre génération qui rejoint, au panthéon national des sélections mondialistes, sa glorieuse devancière de 1979. Trente ans, voilà ce qu'a dû attendre tout un pays pour, enfin, assister à l'émergence d'une nouvelle génération sur les épaules de laquelle pèse désormais un lourd héritage. Trente ans, voilà ce qu'un natif de l'an de grâce 1979, année de l'expédition de Tokyo de la bande à Yahi, bouclera au moment où les Bendahmane and co compostaient leur billet pour la prochaine compétition mondiale, programmée au Nigeria, l'automne prochain. Trente ans, plus qu'une longue attente, une éternité. Trente années de retard rattrapées, cependant, en à peine trois… semestres ! “Rattrapées”, serions-nous corriger, est un bien trop gros mot, à la charge sémantique et temporelle bien trop importante pour qualifier la réussite d'une entreprise fédérale qui n'a, paradoxalement, exigé qu'un cadre de dix-huit mois. Autrement dit, un an et demi, ou, dans un langage estudiantin, puisqu'il est question d'académiciens en herbe, trois semestres à peine. Trois semestres, voilà, donc, le temps qu'il aura fallu à la Fédération algérienne de football pour “monter” une équipe capable de bousculer la hiérarchie continentale et gagner le droit de prendre part à la Coupe du monde de sa catégorie.
Trois semestres seulement, dix-huit mois en langage grégorien, ce qui signifie, en code arithmétique… vingt fois moins de temps à attendre… que le temps passe ! Pour avoir sérieusement travaillé (seulement) un an et demi, la FAF a réussi à mettre fin à trente ans de disette à ce niveau ! C'est que, cette qualification au Mondial des moins de dix-sept ans est bel et bien le fruit récolté après un travail à moyen terme. Il aura ainsi suffi à la FAF de jeter les jalons d'un vrai travail à moyen terme sous la forme d'une académie du football pour que les résultats suivent. Promptement.
“En football, la formation, il n'y a que cela de vrai. C'est le seul garant d'un avenir prometteur. En manquant deux CAN, l'Algérie a payé les frais et compris le fait que compter uniquement sur les professionnels qui n'évoluent pourtant pas dans le très haut niveau comme leurs semblables africains (Eto'o, Drogba, Kanouté, Diarra, Sissoko…) ne mène pas forcément à la réussite. En revenant vers la base, la FAF a pu vérifier encore mieux les bienfaits du travail à moyen et à long terme”, commentait d'ailleurs à ce sujet, en parfaite connaissance de cause, le Ballon d'Or africain 1981, Lakhdar Belloumi, spectateur attentif de cette CAN algérienne des U17.
La formation, ça vaut son pesant d'or
Lancée il y a à peine dix-huit mois, en pleine déroute de l'équipe A, privée (tiens, tiens...) deux fois de suite d'une présence parmi les grands du continent, l'académie de la FAF semble désormais être un exemple concret de ce que devrait être la voie du salut pour notre football. En particulier en ces moments d'effervescence née de la bonne tenue des Verts de Rabah Saâdane durant les éliminatoires jumelées du Mondial et de la CAN-2010. Faisant du déjà réputé lycée sportif de Draria son QG, cette cuvée de footballeurs en herbe, regroupés sous le sigle AC FAF vient ainsi à point nommé pour donner raison à tous ceux qui revendiquaient un plan de sauvetage du sport national par l'entremise de la formation dont ils ont fait leur cheval de bataille. N'ayant (absolument) rien à voir avec une quelconque recette miracle, cette équipe de l'AC FAF n'est, en fait, que l'amalgame d'une vingtaine de joueurs sélectionnés à travers un mégaconcours national, lancé, rappelons-nous, du temps de l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, le tant décrié “professeur” Yahia Guidoum. Après avoir passé avec succès une batterie de mesures et de tests de proximité doublée d'une multitude de concours régionaux, cette vingtaine de bambins a été choisie, donc, pour composer ce qui devait être l'académie de la fédération, première du nom. Cette promotion initiale n'est, contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, pas restée inactive depuis son premier regroupement. Contrairement à l'équipe A du cheikh Saâdane, qui ne se retrouve et ne se réunit que lors des dates Fifa pour des stages bloqués, des veillées d'armes et des regroupements qui ne dépassent jamais les 72 heures en saison normale, l'AC FAF est, en rassemblement officiel, à longueur d'année. Cela dure, pour être plus précis, depuis son lancement voilà près de deux ans.
Les secrets d'un bon parcours
L'épineux et si souvent insoluble problème d'ambiance de groupe, la traditionnelle question de savoir comment apprendre à cette équipe à “vivre ensemble” en l'espace d'un mini-regroupement, l'éternelle excuse d'un manque de cohésion sur le terrain ou de l'absences d'automatismes, la FAF Académie n'en connaît pas ! La raison en est simple. Simplissime même : les cadets de l'équipe nationale vivent, étudient et jouent ensemble à longueur d'année. Mieux, ils participent chaque semaine, dans le groupe centre, au championnat national de leur catégorie. Forcément, évoluer ensemble chaque week-end, affronter hebdomadairement des adversaires “officiels” aident énormément à “former” justement un groupe et à lui “donner” l'âme d'une équipe !
En parallèle à cette compétition nationale durant laquelle aucun “adversaire” ne leur fait de cadeau, affichant plutôt une motivation décuplée pour avoir leur scalp d'internationaux, les “jeunes” Verts de l'EN des moins de 17 ans ont disputé, à une cadence très élevée, plus de… vingt rencontres internationales entre tournois régionaux (tournoi de l'Unaf, tournoi de Tunis, tournoi de Gafsa) et stages à l'étranger.
“Cette réussite pourrait et devrait inciter la FAF à investir encore davantage dans ce genre d'académie. Si un travail de dix-huit mois a porté ses fruits, pourquoi alors ne pas continuer sur la même lancée ? C'est une mini-révolution qui est en train de se faire au détriment du bricolage qui a sévi durant près de deux décennies. Cela prouve, encore une fois, qu'il n'y a point de recette miracle. Seul le travail à long terme produit la réussite”, soulignait, justement, l'un des héros de l'épopée de 1979, Hussein Yahi. Mais cette jeune troupe ne vaudrait, assurément, rien sans ses mentors, le quatuor Ibrir-Meddane-Aït Tahar-Layachi. Formant un staff aussi élargi que complémentaire, la barre technique des U17 a d'ailleurs su mettre au service de sa jeune troupe sa compétence “quadruplée”, son expérience et le grand vécu des quatre membres qui la forment. Mais au-delà du travail quotidien que ce staff effectue depuis près de deux saisons, l'autre travail, hors de nos frontières, celui lié à la détection de jeunes “Algériens” susceptibles de renforcer les rangs de cette AC FAF a, il faut le reconnaître, également été mené de main de maîtres. L'exemple du buteur-providentiel des Verts tout au long de leur campagne, le Cannois Bendahmane en est la meilleure preuve. “Greffés” au moule de l'académie qui était déjà bien huilée, ces jeunes professionnels ont ainsi donné ce plus “pro” à la troupe du duo Ibrir-Meddane, les quatre réalisations capitales de Bendahmane ayant même mené les Verts à une finale inespérée il y a de cela à peine… un an et demi ! “Si ce n'était une certaine fatigue cumulée, je pense très objectivement que cette équipe pouvait aller au bout et décrocher le titre continental. Habitués à affronter des jeunes Algériens, nos cadets ont laissé, face aux grands gabarits de leurs adversaires respectifs, beaucoup d'énergie en route. Mais il n'empêche qu'ils ont quitté ce tournoi la tête haute, après avoir marqué l'histoire avec ce titre de vice-champion, ce qui n'est pas apprécié”, ainsi par l'ex-international, Lakhdar Belloumi. Mais passé cette escale algéroise de la Coupe d'Afrique des nations, les héros d'une double-semaine événementielle devront redescendre de leur nuage collectif pour se retremper dans l'ambiance, moins strass et paillettes, du championnat régional de leur catégorie. La grande inconnue à ce niveau “local” demeure l'engouement futur pour ces “adas” qui ont su, l'espace d'une douzaine de jours magiques où tout leur a réussi, remettre l'Algérie sur le devant de la scène footballistique internationale, même si cela n'a concerné que le rang des cadets.
Et maintenant ?
Portés aux nues au cours de “leur” CAN, ces jeunes verts, auxquels presque aucun footeux, quand bien même curieux, ne s'intéressait de près avant cette compétition continentale, ne risquent-ils pas de retomber dans l'anonymat dès que cette CAN des U17 baissera rideaux ? Ces petits joyaux qui ont constitué la fierté du football national presque quinze jours durant, obtenant avec force conviction un titre de vice-champion d'Afrique, bénéficieront-ils d'une plus grande attention à l'avenir à même de pouvoir préparer leur Mondial dans les meilleures conditions ou ne résisteront-ils pas, au contraire, à la traditionnelle envie de changement de la tutelle qui a, parfois, tendance à vouloir faire dans le tout-professionnel dès qu'une compétition majeure se profile à l'horizon ? La paire Ibrir-Meddane comptera-t-elle uniquement sur sa troupe actuelle qui lui a valu tous les honneurs ou, à l'inverse, répondra-t-elle favorablement aux sollicitations des “jeunes Algériens d'Europe” qui, le succès de leurs semblables “académiciens locaux” aidant, espèrent bien être du wagon en partance pour le Nigeria, avec tout le prestige que cette opportunité peut offrir ? Autant d'interrogations, actuellement (encore) sans réponse, qui taraudent pas mal d'esprits avant-gardistes et prévoyants qui appréhendent énormément une mauvaise gestion post-CAN dont les retombées pourraient même être doublement pénalisants pour le football national. De même que cette longue attente de trente ans. Trente ans, ni plus ni moins.
A. K.


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