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“La pollution n'a pas de frontières !”
Lakhdar Boukerrou, Ph.D, enseignant à la Florida Atlantique Université (Etats-Unis d'Amérique)
Publié dans Liberté le 20 - 04 - 2009

Diplômé de l'Institut de Technologie agricole de Mostaganemen en 1974, Lakhdar Boukerrou s'est installé aux Etats-Unis en 1980, année d'obtention de Ph.D à l'Université du Minnesota. Spécialisé dans les céréales, sa recherche au sein de son bureau d'études créé dix ans plus tard, a porté sur les organismes génétiquement modifiés. Il a également été le créateur du programme international de formation “De la ferme à l'assiette” lancé en 1992 dans la région du Midwest. Partant du principe que l'agriculture est le pivot de l'économie et dépend donc des trois facteurs air, eau et terre, " triptyque environnemental", Lakhdar Boukerrou s'est naturellement tourné vers l'environnement et enseigne depuis 2005, un module y afférent à Florida Atlantic University où il vit. Dans cet entretien, il nous fait partager son expérience acquise dans l'Etat des Everglades, la plus grande zone humide au monde.
Liberté: Les Etats-Unis ont toujours été récalcitrants aux questions environnementales en refusant de ratifier conventions et protocoles. Qu'en est-il réellement sur le sol américain ?
Lakhdar Boukerrou : Le capitalisme américain est un capitalisme financier, c'est Wall Street, c'est le gain qui prime. Cela dit, il s'agit là d'une position politique. Car sur le terrain, la situation est différente.
Les ONG sont très actives en matière de protection de l'environnement. L'Amérique est en effet, le pays qui génère le plus de pollution. Toutefois, l'environnement américain est “clean”. Il n'empêche toutefois que le pays peut mieux faire dans le domaine à l'échelle globale. J'enseigne moi-même un cours sur la gestion globale de l'environnement (global environmental management of air, water and land) qui s'intéresse au rôle des pays, des institutions internationales et des industries notamment dans les pays capitalistes. Le problème réside dans la conciliation entre l'approche (comme le Protocole de Kyoto) et le développement économique du pays.
Souvent, on est confronté au problème d'incompatibilité. Par exemple, quand on dit qu'il faut limiter les émissions des gaz à effet de serre, cela insinue qu'on va devoir limiter le développement économique. Pour les pays en voie de développement - qui n'ont pas atteint le même niveau de développement - le problème ne se pose pas.
Ces pays, au contraire, subissent la pollution des autres mais pour les états-Unis, il en est autrement. Il s'agit dès lors de plutôt opter pour le développement de nouvelles technologies, opter pour le “carbon trading” (le carbone est côté en bourse),…
Lors de sa campagne électorale et même dans son discours d'investiture, Barak Obama semblait décidé à enfin œuvrer en faveur de l'environnement mais également disposé à revoir la position des états-Unis d'Amérique pour les questions éponymes ?
Au niveau des mesures spécifiques, je ne peux pas me prononcer. Je peux vous dire en revanche que le changement a commencé. Il existe de nouvelles certifications dans le secteur du Bâtiment ; l'année dernière, il a été décidé la suppression des lampes à incandescence. Mais ces actions ne vont pas générer des résultats immédiatement. Aux états-Unis, on donne le temps aux gens de s'adapter. Pour l'énergie solaire, à titre d'exemple, dans un Etat comme la Floride ou l'Arizona, la technologie est très chère. Il y a donc très peu d'énergie solaire qui est utilisée. Les programmes de développement du solaire existent mais ils sont timides. Le gouvernement doit s'investir dans la promotion de telles technologies.
Les états-Unis sont aussi concernés par le problème de la disponibilité des ressources hydriques. Les fleuves transfrontaliers avec le Canada notamment pourraient générer des conflits dans les années à venir…
Ces conflits existent même entre états, comme c'est le cas entre la Géorgie et la Floride. Mais ils sont gérables. Les solutions sont là, il suffit d'élaborer des programmes sur le long terme. L'objectif est de mettre les ressources hydriques à la disposition du citoyen. L'eau joue un rôle prépondérant qu'elle soit de surface ou souterraine. En Floride, l'eau souterraine est très proche de la surface, ce qui accentue les problèmes de contamination tous azimuts. L'objectif est de capturer le maximum d'eau, pour cela, quand il pleut, on n'achemine pas l'eau de pluie tout de suite vers la rivière. Nous faisons en sorte de la garder le plus longtemps possible sur le sol pour lui permettre de s'infiltrer et donc de recharger la nappe. Il s'agit d'une technique très intéressante. L'eau est gardée au niveau de fossés créés à cet effet par les communes. Cela permet de nettoyer cette eau qui pourrait être chargée d'hydrocarbures, d'huiles et d'autres polluants. Et comme l'évaporation est insignifiante, elle reste gérable. D'autre part, on fait transiter l'eau via des réservoirs et les zones humides pour la nettoyer avant de la décharger dans les rivières, ce qui permet de réduire la pollution dans ces dernières et dans les lacs.
Comment est-il possible de limiter la pollution des nappes alors que la décantation à elle seule ne suffit pas ?
J'ai travaillé pendant trois ans en Floride sur l'identification de toutes les sources potentielles de pollution qui se trouvent à proximité des puits qui sont utilisés pour l'alimentation humaine. Nous en avons recensé plus de 6 400. Ce projet a été financé par le ministère de l'Environnement de l'état de Floride. Nous avons travaillé notamment au niveau des puits de la région sur toutes les sources et formes de pollution comme la présence d'une station d'essence, d'un dégraissage (pressing) qui utilise beaucoup de produits chimiques. Toutes les informations recueillies ont été mises sur un site web accessible à tous les citoyens de chaque commune, de chaque ville de Floride qui s'informe ainsi à un détail près sur la situation “hydrique”. Ce qui permet aux citoyens d'avoir un œil sur ces sources possibles de contamination. L'idée est non seulement de protéger cette eau mais également de maintenir un niveau de potabilité adéquat pour la population. J'ai eu à travailler aussi pendant trois années sur le développement d'un protocole de détermination de niveau maximum de pollution journalière tolérable et autorisé dans n'importe quelle retenue d'eau (lac, rivière…) sans altérer l'utilisation, voire la fonction de cette dernière. La pollution est donc limitée grâce à l'identification et au contrôle strict des sources (de pollution, ndlr).
À Florida Atlantic University, vous dispensez un cours très important intitulé “la gestion globale de l'environnement” sur l'air, l'eau et la terre, en quoi consiste-t-il exactement ?
En matière d'environnement et de pollution, les choses qui se passent n'ont pas de frontière.
Comme vous l'avez dit, l'eau qui vient du Canada va aux états-Unis, les vents de sable en provenance d'Algérie ont gagné l'an dernier la Floride, etc. Toutes ces sources ne connaissant pas de frontières et il est dès lors difficile aux états d'admettre une quelconque forme d'ingérence. En matière de gestion de ces problèmes de pollution, il faut concilier entre la souveraineté d'un pays et les besoins des états limitrophes et de la communauté internationale.
cependant, mettre en place les conventions existantes (de Kyoto, sur la désertification) de façon très fluide pour pousser les états rétifs à y adhérer et à agir sur le terrain est capital. Dans ce sillage, j'en reviens au cours que j'enseigne et qui consiste donc à donner aux étudiants du MBA une idée sur la relation qui existe entre ces trois composantes de l'environnement et le rôle que les institutions nationales, internationales et le secteur de l'industrie jouent ou doivent jouer dans la protection de l'environnement.
L'exergue est aussi mis sur l'importance et le rôle des conventions internationales dans la protection de l'environnement.
N. R.


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