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une prestation de services hautement lucrative
formule “hébergement chez l'habitant” à mostaganem
Publié dans Liberté le 09 - 07 - 2009

Dans l'informel, le commun des citoyens, les professionnels et les officiels en parlent, mais sans avancer, pour autant, les moindres statistiques. À la Direction locale du tourisme, elle est qualifiée de “phénomène négatif”.
sait que la formule existe, qu'elle suscite de plus en plus l'engouement, qu'elle obéit aux règles de l'informel, mais qu'elle ne peut être appréhendée, statistiquement parlant. Timidement introduit, durant la seconde moitié des années 1990, à Ouillis, comme la population de la région aime si bien entretenir sa dénomination de l'ère coloniale, l'hébergement chez l'habitant demeure la formule du tourisme de masse la plus prisée, autant par les hôtes qui reçoivent que ceux qui leur rendent visite !
À la faveur d'un énorme déficit en infrastructures hôtelières et de l'apaisement particulièrement sensible de la situation sécuritaire, conjugués au besoin d'évasion de plus en plus fort et évident de la population algérienne, la formule ne cesse de faire tache d'huile le long des centres urbains côtiers.
Au bout du fil, l'accueil est particulièrement chaleureux et pour cause, les présentations sont brèves. “Nous appelons de Saïda et nous cherchons un logement pour la saison estivale.” Un produit qui ne manque certainement pas à Mostaganem, surtout dans une agence immobilière comme celle que nous appelons. Le correspondant qui nous répond ne fait que remplacer le patron de l'agence, mais cela n'empêche point qu'il “entrouvre” la voie pour nous retenir. Seuls les tarifs lui échappent comme information précise. Au second appel, l'agent immobilier est là. Il nous invite à nous présenter à tout moment, mais le plus tôt serait meilleur. Terrain nu, logement en carcasse, en collectif ou en individuel, appartement ou villa, nu ou équipé, pied dans l'eau ou en ville, la gamme de produits disponibles est suffisamment large, à susciter l'embarras du choix. Seul le tarif en fait la différence.
Ultime “innovation” que la forte demande en la matière n'a pas tardé à susciter : la location “on line'', via le net.
“Loue pour la saison estivale, de mai à septembre 2009, appartement 3 pièces à Mostaganem, La Salamandre, Algérie, 3e étage, 2 balcons, vue sur mer, ensoleillé, calme et proche de la mer (100 m). Proche de toutes commodités. Pour plus d'informations, vous pouvez me contacter au n°… Loyer mensuel : 500 euros ou équivalent en dinars'', peut-on lire dans une première offre, proposée par un particulier, au nom apparemment étranger à la région de Mostaganem, établi à Strasbourg, en France. C'est une annonce mise en ligne au mois de février passé, mais vous en trouvez une multitude d'autres, toutes fraîches. Celle-ci par exemple : “Kharroba-Plage, loue un bungalow meublé, 28 m2, pieds dans l'eau, pour la saison estivale, prix 15 millions de centimes.” Sur le même site, un autre annonceur vous permet le choix, en fonction de votre poche. Pour une durée d'un mois, plusieurs appartements au bord de mer, de différents types, avec ou sans meuble, vous sont proposés, pour un prix fixé entre 4 et 7 millions de centimes.
Ainsi, à Salamandre, à deux pas de la mer, on nous propose l'appartement équipé à partir de 6 millions de centimes par mois. En ville, la même offre est réduite d'un ou deux millions de centimes. À 35 km de la ville, le bienveillant agent immobilier nous propose une villa à Hadjadj. “Mais elle est un peu plus chère”, nous avise-t-il pour nous rabattre apparemment sur Mostaganem.
En cette location estivale, hautement lucrative, tous les agents immobiliers ont découvert la voie la plus courte et le créneau de la rente la plus juteuse. Que ce soit en mode social ou en promotionnel participatif, rarement le nouvel attributaire ou acquéreur, qui s'installe sur la frange côtière, ne soit le premier locataire du logement dont il a bénéficié. Fatma, une femme de ménage à l'université, qui a eu la chance d'hériter d'un logement à la Salamandre, y a trouvé une coquette ressource d'appoint : elle partage son appartement avec les mêmes hôtes d'été, depuis quatre ans déjà. Chaque saison, elle se met temporairement à l'étroit dans son rez-de-chaussée avec son enfant, et cède son premier étage aux mêmes clients venant de l'algérois qui y trouvent gros mobilier, équipement électroménager et ustensiles de cuisine.
À défaut de réseaux et de structures officiels régissant cette formule de séjour saisonnier, le bouche à oreille fonctionne à merveille. En attendant la “démocratisation” de l'usage de l'Internet, pratiquement, il demeure l'unique canal de “raccordement'' des hébergeurs et hébergés ! De plus en plus, du planton au directeur, les employés de tous les secteurs et services sont sollicités, voire harcelés par leurs pairs, collègues ou chefs hiérarchiques, de la tutelle ou des wilayas de l'intérieur, pour trouver points de chute et hébergements temporaires. La “commande” s'exprime depuis la fin de l'hiver, et s'exacerbe avec les départs en congé. Des sénateurs, députés, cadres centraux ou même agents subalternes des ministères, et des proches parents, les directeurs et les cadres locaux subissent et jugulent des sollicitations terribles pour “dénicher”, à titre gracieux de préférence, sinon au moindre coût, un cabanon, un bungalow, ou un appartement sur la façade maritime. La côte mostaganémoise jouit d'un tropisme particulièrement attractif pour les estivants des hauts-plateaux, de l'algérois et de la communauté émigrée, en France notamment. À la faveur du vide juridique inhérent, mais surtout de la forte demande exprimée, conjuguée parfois à l'état d'indigence des locateurs qui y trouvent un précieux appoint financier, les maîtres de la spéculation et les courtiers n'ont pas tardé à investir le créneau. “Dès les mois de février et mars, ces derniers négocient et louent logements ou parties de logement au niveau des hameaux balnéaires, agglomérations ou douars côtiers”, nous apprend Lakhdar, un habitant de Sidi Lakhdar, très au fait du phénomène.
Par l'effet dominos, toute la population du littoral semble intéressée par la rente estivale, nette d'impôts. Ainsi déserte-t-on son logement implanté dans l'agglomération ou en ville, en allant s'entasser chez les parents, en retournant occuper l'habitation qu'on a abandonnée au douar, ou en louant temporairement un logement relativement éloigné des plages. Ceux qui n'ont point où aller se mettent provisoirement à l'étroit, dans une ou deux pièces et cèdent garage et autres parties du logement à leurs hôtes d'été. Devant la poussée de la demande, garages, hangars ou anciennes écuries sont sommairement aménagés et cloisonnés en “auberges” de fortune. Aux Sablettes, principale station balnéaire dominant la baie d'Arzew, les structures d'hébergement ne sont pas faites pour l'accueil des titulaires de petites bourses. En nombre réduit, les suites sont proposées à partir de 4 000 DA ; les bungalows sont hors de portée même pour le cadre moyen : 12, 14 et même 20 millions de centimes pour y passer un mois dans le meilleur des conforts ! “C'est parce qu'il n'y a pas suffisamment d'offres pour susciter la concurrence et la casse des prix”, explique Habib, un fin habitué du site. Dans ce hameau balnéaire en perpétuelle quête de réhabilitation, un atout d'importance est tant vanté : la quiétude et la sécurité.
Près de dix millions d'estivants ont fréquenté les 21 plages ouvertes l'an dernier à la baignade sur la côte mostaganémoise, selon les statistiques relevées par les services de la protection civile. Ce chiffre serait, en fait, beaucoup plus important si l'on considère les estivants qui, se baignant ou pas, préfèrent se rendre sur les innombrables criques, petites plages à l'accès difficile ou hameaux balnéaires non autorisés à la baignade, mais nettement plus quiets et discrets, à l'instar de salamandre.
M. O. T.


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