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Les délices de la nuit
Chronique du ramadhan : Phénomène de société, communication et Coran
Publié dans Liberté le 26 - 08 - 2009

Si vous lisez attentivement le cinquième verset de l'appel concernant le jeûne, vous aurez une idée significative sur les permissions autorisées suite à une longue journée de privation entière.
“Il vous est permis, la nuit (durant le mois) du jeûne, d'avoir des rapports avec vos épouses qui sont pour vous un vêtement autant que vous l'êtes pour elles. …Fréquentez-les maintenant et recherchez ce que Dieu a institué en votre faveur. Mangez et buvez jusqu'au moment où le fil blanc peut être distingué du fil noir, à l'aube. Observez alors une abstinence totale jusqu'à la nuit… (187)”
Pour rappel, ce verset est venu en réponse à des interrogations et craintes des compagnons du Prophète (Pet S sur lui) dont le grand Omar Ibn El Khattab, qui étaient partagés sur l'approche des épouses durant la nuit. Il leva donc les craintes et apporta des précisions et des souplesses sur les comportements à adopter, non seulement sur la fréquentation des femmes, mais la façon de manger et de boire.
Il y a des formes de délices autorisées dont la fréquentation des épouses légales, la nourriture et les boissons halal, ainsi que des divertissements, à côté des récitations et des prières. On est loin donc des nuits dont certains imaginent lugubres et ennuyeuses.
C'est dire aussi que le quatrième pilier contrairement à certaines habitudes qui le limitent injustement à des souffrances avec des peurs au ventre contre la faim, la soif et la fatigue, assure une symbiose entre la spiritualité et la temporalité. En plus des bienfaits du jeûne sur la santé mentale et physique, il y a la récompense matérielle en fin de parcours qui vous fera oublier les durs moments passés. C'est un moment de philosophie et de réflexion pour donner une signification et une portée à la nourriture. C'est Dieu qui nourrit. C'est Dieu qui prive. Si vous êtes bien nourris, pensez à ceux qui ne le sont pas pour une raison ou une autre. Dieu merci que le peuple algérien est éduqué dans la bonne tradition en ne refusant jamais la nourriture au demandeur et au nécessiteux et en marquant la solidarité dans les moments voulus. Toutefois, il faut penser à ceux proches, voisins ou éloignés qui cachent dignement leur pauvreté et leur besoin. “Vous les connaissez par leurs signes. Ils ne tendent jamais leur main…” (par dignité), dit le verset dans l'appel sur l'Aumône dans sourate El Baqara. Il faut les découvrir et les aider dans la discrétion. Il y a toujours une action à faire envers eux en dépit de ce qui se fait au niveau officiel, des associations de bienfaisance et des particuliers.
Si les excès ou les cupidités sont dénoncés, il n'en demeure pas moins que le jeûne offre plus que d'habitude l'occasion de déguster et d'apprécier l'art culinaire dans les limites autorisées. Bien plus, dès le début de l'institution du jeûne, les nuits de Médine devinrent agréables à vivre en apportant une ambiance particulière.
Pour éviter les excès et les débordements, le Prophète, sur lui le Salut et la Prière de Dieu, a conseillé d'avancer la rupture du jeûne et de retarder le s'hour, une demi-heure avant la prière de l'aube en soulignant que cette tradition aide le jeûneur à mieux accomplir son carême pendant la journée. Toutefois, il est permis de boire et de manger léger entre-temps durant les veillées et les visites familiales et amicales. Par la suite, l'on est redevable au jeûne pour l'essor et le développement de l'art culinaire et de la cuisine dans le monde musulman et son influence dans le monde. Des ouvrages célèbres retracent et soulignent l'influence de la cuisine musulmane, notamment l'utilisation et la généralisation des épices en plus de l'art de cuisiner. La preuve nombre d'épices portent des noms musulmans. Jusqu'à la venue des musulmans, notamment à travers les pays du Grand-Maghreb et l'Andalousie, l'Europe médiévale ignorait tout des charmes des épices orientales.
Certes aussi, ces derniers ont pris de l'avance du fait du développement des écoles en disposant de moyens autrement plus importants, il n'en demeure pas moins que la relève dans les pays musulmans demeure au niveau familial. Rien ne remplace les plats familiaux préparés avec une minutie à toute épreuve pour la rupture surtout. Chaque mère de famille s'ingénie à satisfaire les siens et ses hôtes en leur présentant les meilleurs plats. Quel plaisir en plus du charme et de la convivialité de se retrouver autour d'une table de rupture !
Pour l'autre volet, la fréquentation des épouses, cela mérite une autre chronique. La relation entre le jeûne et la sexualité est établie. La preuve, les autres nations dont les pays occidentaux qui redoutent un recul de la natalité et même une crainte carrément de disparition, envient notre virilité en dépit de nos multiples problèmes. On n'a pas tout dit sur le quatrième pilier de l'Islam.


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