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L'Algérie touristique dans toute sa splendeur
Tichy, Aokas, Collo, destinations vacances
Publié dans Liberté le 16 - 07 - 2003

La saison estivale 2003 bat son plein. Commerçants et professionnels du tourisme vérifient aujourd'hui sur le terrain que la check-list adoptée cette année a été la bonne.
Tout a commencé par la rencontre d'une baie, Tichy et d'un complexe touristique, les Hammadites. Durant les années 1970 et 1980, ils furent pour Béjaïa ce que fut El-Hadjar pour Annaba. Aujourd'hui, cette histoire d'amour entre Béjaïa la millénaire et le tourisme authentique a enfanté la zone touristique la plus adaptée à l'amorce d'une industrie touristique porteuse.
À quelques jours du grand rush, la côte est de Béjaïa vient juste de terminer sa toilette estivale. Dès la bifurcation de Aïn Abassa, l'état acceptable de la chaussée nous fait oublier les virages difficiles. Paradoxalement, ce ne sont pas ces routes en serpent qui nous font perdre la tête, mais la beauté du paysage. Le bleu de la Méditerranée et la verdure des chaînes de montagnes de la Petite-Kabylie s'enlacent dans une interminable communion féerique. Après Kherrata, nous pensions être près de notre but : rencontrer Béjaïa. Mais comme une nouvelle mariée, cette dernière nous fait découvrir par bribes les facettes de ses charmes tout en repoussant le moment de l'ultime rencontre.
Après la baie de Souk El-Tenine, nous découvrons celle d'Aokas, puis celle de Tichy… sans rencontrer Béjaïa qui se refusait toujours à notre rencontre.
Le long de ces baies, la chaussée est très bien entretenue. Les façades des hôtels, des pensions et des commerces sont repeintes aux couleurs de la grande bleue.
La côte est de Béjaïa, après avoir souffert, ces deux dernières années, suite aux évènements qui ont secoué la région, renoue avec sa vocation de pôle touristique. Les commerçants et professionnels du tourisme sont d'une grande amabilité et plein d'optimisme.
Le spectre de la saison ratée n'est plus à l'ordre du jour. Les hôteliers ont rouvert leurs livres de réservation, jetés aux archives durant deux saisons consécutives. Alors que l'été dernier, même durant le mois d'août, les seuls clients des hôtels et des campings étaient des passants, cette année, comme a tenu à le confirmer Hacène Bouraï, directeur de l'hôtel les Hammadites, les réservations ont commencé à partir du mois du mars dernier.
Même les campings affichent déjà (mi-juin) presque complet pour la période allant de la mi-juillet à la fin août. Mais “Azoul, il y a toujours une place pour les habitués de Bougie”, rectifia l'exploitant d'un camping à Aokas.
Continuons à retarder l'échéance de la rencontre, Béjaïa nous envoie nous balader de l'autre côté de la ville, sur ses hauteurs. Nous traversons une partie de la ville de Bougie, qui refuse toujours de nous recevoir, pour “attaquer” la corniche du grand phare qui mène vers la crête de Gouraya, le pic des singes, l'anse de Tamalhat et le cap Carbon.
En file indienne, tels d'anciens scouts, en pèlerinage en ces “musts” de la randonnée pédestre, nous prenons d'assaut un des hauts lieux de la culture autochtone. Une fois arrivés au sommet, à 672 mètres d'altitude, nous pénétrons dans un silence religieux à l'intérieur d'un ancien fort construit en briques rouges et à partir duquel nous embrassons du regard Béjaïa tout en restant loin d'elle.
Selon notre guide, il s'agit d'un fortification militaire érigée au début du XVIe siècle par les Espagnols sur les ruines d'un palais de l'époque des Hammadites. Eblouis par un paysage ensorcelant, nous ne pouvons que visiter des pans entiers de l'histoire de ce beau pays.
Devant notre imagination défilèrent ces braves guerriers berbères défendant ce fort et l'honneur d'un terroir souvent trahi mais toujours lavé par la bravoure et le sacrifice. Nous laissons Gouraya et prenons la direction du nord. Quelques centaines de mètres de marche à pied et nous atteignons le pic des singes, à 430 mètres d'altitude. Avec notre guide Athmane, nous faisons la lecture de la table d'orientation située au sommet. Façonnée en faïence, elle a été dressée pour la première fois par le commandant Delamare, cinq ans après la chute de Sidi Fredj. Tous les contours de Béjaïa étaient à portée de main, mais, elle, toujours insaisissable.
Le Pic des singes se prolonge dans la Méditerranée par le grand phare de cap Carbon. Au-dessous de nous, l'anse de Tamalaht est une invitation à la baignade. Située au pied d'une succession de falaises, elle a l'air d'une piscine perdue dans l'océan.
À partir du Pic des singes, de loin, nous apercevons l'île des Pisans appelée aussi Djerba. Elle fut un comptoir de négoce entre les commerçants de la tribu des Mezaïa et leurs partenaires venus d'Europe.
Nous traversons, encore une fois, une partie de la capitale des Hammadites, passant devant la Casbah pour reprendre la route de la côte est, toujours en quête de l'ultime rencontre avec Béjaïa.
À Aokas, nous faisons la découverte des grottes féeriques. Nous y ressentons le brutal changement de température qui passe de 30 à 18 degrés. Ce climat est maintenu au gré de la journée et des saisons, dans une véritable caverne à remonter le temps. L'espace d'une heure, nous visitons les dédales de la grotte tout ébahis par les stalactites et les stalagmites : de véritables unités de mesure du temps qui a façonné ces lieux et forgé la culture dans ces contrées de la Petite-Kabylie. Selon notre guide, la poussée des stalactites et des stalagmites est de 5 centimètres par siècle. Certains de ces étalons mesurent plusieurs dizaines de mètres. Sous nos pieds coule une eau douce et fraîche qui forme, en certains endroits, des bassins d'eau limpide. Certains de nos confrères ne purent s'empêcher d'y jeter les fameuses sept pierres et d'y faire un vœu.
Après les grottes, nous prenons le chemin des cascades de Kefrida, toujours à la sortie est de Béjaïa. Ces merveilles sont situées sur le territoire de la commune de Taskriout.
Le long du sentier menant vers les cascades, des jeunes exposent aux visiteurs leurs produits d'artisanat. Au pied du col de Kefrida, le paysage est unique.
Des sources d'eau douce qui naissent, là-haut, sur les hauteurs de Tala Kefrida, à plus de 787 mètres d'altitude, descendent le djebel de Sidi Djaber pour venir chuter en cascade d'une hauteur de 40 mètres en s'écrasant dans un bassin de 10 mètres de superficie.
Nous quittons Kefrida et ses cascades pour rentrer à Sétif. Alors que nous pensions avoir raté la rencontre avec Béjaïa. Athmane, notre guide, saisissant notre angoisse, nous fait sa confession en signe d'un revoir : “Béjaïa était partout, parce qu'elle est plus qu'une ville. C'est un ensemble de paysages, de sites, et une culture millénaire. Elle est dans l'humus et l'ADN de chacun d'entre nous. Elle est enracinée dans notre mémoire collective qui remonte au moins à cinq siècles avant le Christ. Cette Béjaïa-là, nous l'avons toujours rencontrée, elle ne nous a jamais quittés parce qu'elle fait corps avec notre identité”.
M. K.


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