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Le SOS des insuffisants rénaux d'Azazga
Tizi Ouzou
Publié dans Liberté le 24 - 09 - 2009

“Les machines d'hémodialyse ne sont pas régulièrement nettoyées. Le débranchement des malades s'effectue avant la limite du temps requis qui est normalement de quatre heures.”
Le quotidien de l'insuffisant rénal est généralement difficile, a fortiori quand sa prise en charge est en deçà des espoirs du malad condamné à subir trois séances de dialyse par semaine, avec tout ce que cela induit comme charges de transport et perte de journées complètes pour arriver dans des services qui n'offrent pas forcément une bonne prestation.
D'ailleurs, si l'on croit certaines affirmations, beaucoup parmi les personnels chargés de l'hémodialyse au niveau des différentes structures de santé, à travers le pays, recourent – faute de moyens, de médicaments et surtout de temps – à des solutions palliatives qui ne les honorent pas. Pis encore, elles ne servent pas le malade qui voit sa situation s'aggraver au lieu de s'améliorer. L'insuffisance ou le manque de néphrologues alors que la demande se fait de plus en plus croissante, aussi bien pour la prévention, le dépistage ou le traitement de la maladie, n'est pas pour arranger les choses.
Le manque de données chiffrées sur ce grand problème de santé qui menace une population de plus en plus nombreuse, sans que ses véritables causes ne soient encore établies, rend encore difficile la prise en charge de ces malades. Ces derniers, parmi lesquels certains meurent dans l'anonymat, sans bénéficier de la prise en charge médicale adéquate. Certains vont jusqu'à ignorer leur maladie. L'insuffisant rénal chronique subit sa maladie, pas forcément avec courage. Beaucoup se voient anéantis par ce mal dévastateur surtout lorsqu'ils sont jeunes. Ils perdent leur emploi, les meilleurs moments de leur vie, condamnés à garder le lit pendant de longues journées. La greffe rénale s'avère, donc, le seul moyen à même de faire sortir l'insuffisant rénal chronique du tunnel noir. L'appel à une greffe vient généralement d'un proche de la famille mais ce n'est pas toujours évident.
Le problème d'adaptation ou du rejet se révèle parfois décourageant. C'est à partir de là que l'idée, qui est d'ailleurs très encouragée par le président de la République, d'aller vers des greffes rénales à partir de cadavres a fait son chemin mais, hélas, confrontée à des préjugés que la science aussi bien que la religion trouvent pourtant infondées.
Des cris de détresse sont lancés un peu partout dans le pays pour venir au secours des malades par ce nouveau procédé, appliqué dans de nombreux pays du monde, à commencer par les pays les plus conservateurs, à l'exemple de l'Arabie Saoudite. Mais cela est une autre paire de manches car de nombreux problèmes sont enregistrés au niveau des structures d'hémodialyse. N'est-ce pas l'occasion d'écouter des témoignages poignants de malades chroniques, à l'image de Hammoum Kamal de Bouzeguène ou de Medjeber Ouziene de Aïn El Hammam, membres de l'Association des insuffisants rénaux de la daïra d'Azazga qui évoquent avec un grand dépit l'environnement hostile et le sens d'irresponsabilité du corps médical au centre d'hémodialyse de l'hôpital d'Azazga. Ils ne cacheront pas leur désarroi et leur désespoir face à une situation insoutenable: “Le malade qui n'est pas pistonné ou qui n'occupe pas un rang social élevé est livré à lui-même dans notre pays. Il n'aura malheureusement pas la chance d'être convenablement traité”, déclarent-ils.
Dans une correspondance adressée le 9 novembre 2008 à madame le chef du service d'hémodialyse et dont nous détenons une copie, ils énumèreront une multitude de défaillances criantes : “L'Etat a fait tout le nécessaire pour améliorer notre prise en charge, malheureusement les structures d'accueil comme celle d'Azazga démontrent journellement leur négligence à l'égard du malade. À commencer par le manque d'hygiène qui a atteint la cote d'alerte car le nettoyage ne se fait pas régulièrement. Les couvre-couettes n'ont pas été changés depuis l'hiver dernier, les oreillers arborent une saleté inouïe ajoutée au manque de draps pour les patients. Les machines d'hémodialyse ne sont pas régulièrement nettoyées. Le débranchement des malades s'effectue avant la limite du temps requis qui est normalement de quatre heures (gain de temps pour le personnel). L'opération du débranchement s'effectue sans règles élémentaires d'asepsie en utilisant la même paire de gants avec tout le risque de contamination. Même les compresses nous sont comptabilisées alors que des infirmiers d'un autre service viennent se servir à leur guise. Les appareils de prise de tension du service sont utilisés par d'autres services pendant que les dialysés attendent leur hypothétique restitution. Le centre d'hémodialyse se transforme quotidiennement en marché. Nous vous invitons par ailleurs à visiter les sanitaires où les règles les plus élémentaires d'hygiène sont absentes : pas de savon, pas de poubelles, etc.” Dans un autre rapport rédigé par le président de l'association au directeur du secteur sanitaire d'Azazga, il est mentionné, “le comportement inhumain d'un médecin à l'égard d'un malade auquel il a refusé une radiologie abdominale nécessaire à son intervention de greffe rénale.” Ouvert le 12 mars 2006, le centre d'hémodialyse d'Azazga se voulait un espoir pour cette frange fragile de la société.
Equipé de 14 générateurs, il peut donc prendre 14 malades toutes les quatre heures soit 28 par jour. Un autre générateur moderne offert gracieusement par la famille d'un malade de la commune d'Ifigha, après son décès, n'est pas utilisé en raison du manque d'espace pour placer un autre lit.
Alors que le nombre d'insuffisants rénaux augmente sans cesse, on ne fait absolument rien pour assurer une prise en charge adéquate. Mais ce qui rendrait le plus service aux malades c'est la prise en charge morale. Et c'est ce qui manque, malheureusement, dans nos structures hospitalières.


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