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La Saoura, le paradis oublié
La wilaya de Béchar recèle des sites touristiques idylliques
Publié dans Liberté le 03 - 11 - 2009

Bien pourvue par Dame Nature en sites paradisiaques, Béchar a tout pour être un haut-lieu du tourisme saharien qui pourrait drainer des centaines de milliers de touristes chaque année.
Taghit, Beni-Abbès, Igli, Kenadsa, Kerzaz… des noms qui, en d'autres circonstances, figureront en bonne place dans les catalogues des grandes agences de voyages des pays émetteurs de touristes. La réalité est, malheureusement, tout autre : les étrangers qui y viennent séjourner dépassent à peine le millier (1 729 exactement en 2008) et, outre-mer, on ignore presque tout de ces trésors en mal de publicité. Dans toute la wilaya de Béchar, il y a trois agences de voyages qui s'occupent beaucoup plus de hadj et de omra que de tourisme. Un scandale ! Il est vrai que le pays a beaucoup souffert de la détérioration de la situation sécuritaire pendant la décennie noire et continue toujours d'en payer les frais. Il est tout aussi vrai que les Algériens ne font pas beaucoup de choses pour mettre en valeur leurs produits, même si le ministère du Tourisme essaie tant bien que mal de rectifier le tir sans pour autant réussir, du moins pour le moment, à faire bouger les lignes. Est-il plus aisé de faire des schémas sur papier que de changer des mentalités forgées par des années de laisser-aller ? À l'épreuve de la réalité, le tapage médiatique fait autour de la réhabilitation du tourisme saharien apparaît beaucoup plus comme une profession de foi qu'une volonté politique de doter le pays d'une véritable industrie touristique. Pour s'en convaincre, il suffit de faire un tour à Taghit — une région souvent présentée comme un fleuron du tourisme algérien — ou à Béni-Abbès pour voir la désinvolture avec laquelle est “préparée” la saison touristique et l'état dans lequel sont laissées ces villes, leurs palmeraies, leurs ksour. Voyage au cœur d'un paradis victime de l'oubli.
Taghit : l'enchanteresse aux prises avec l'incurie
Le touriste qui se rend à Taghit n'a pas besoin de trop vadrouiller dans ses ruelles pour découvrir sa beauté. Il est séduit avant même d'avoir foulé son sol. Comment ? L'écriteau y souhaitant la bienvenue est à peine dépassé que le regard du visiteur, encore sous le charme des étendues rocailleuses (les fameuses hamadas) parsemées çà et là d'arbustes et d'acacias, est brusquement mis face à un décor édénique : un agglutinement de maisons enrubanné par une bande vert-noirâtre (la palmeraie) sur un arrière-fond doré fait de monticules de sable. Et le ravissement du visiteur s'agrandit à mesure qu'il s'approche de la ville en empruntant une route qui traverse d'abord un oued, fend la palmeraie puis enserrée par des colonnes d'arbres qui ombragent ses rebords, entame sa montée vers le centre-ville avant d'aller à nouveau se perdre dans le désert. De son entrée presque jusqu'à sa sortie, la ville offre à ses hôtes un visage attrayant. Contrairement à beaucoup d'autres villes du Sud, les façades des maisons attenantes à la rue principale sont recouvertes. Mieux, les trottoirs, agrémentés de lampadaires et de bancs, sont bien pavés et la place centrale très bien faite.
Quelques pâtés de maisons après le siège de la poste d'où sort une grande antenne qui, comme une balafre sur un beau visage, défigure complètement la ville, s'élève dans toute sa splendeur une grande dune dont la hauteur dépasse les 130 mètres. “Taghit est un véritable musé à ciel ouvert. En plus des dunes, elle dispose d'une chaîne de montagnes. En plus d'une réserve naturelle, notre région dispose de pas moins de 6 stations de gravures rupestres”, s'enorgueillit M. Nadhor, P/APC RND de la commune et en même temps responsable de l'office local du tourisme et président d'une association. “Notre ville est un véritable havre de paix. Il n'y a ni vol ni agression. La sécurité est totale”, insiste-t-il.
À quelques mètres en bas de la placette centrale, juste en face du siège de la daïra, s'élève une superbe bâtisse : l'hôtel Taghit. Surplombant la palmeraie, cet établissement est inaugurée en 1971 par l'actuel président de la République du temps où il était ministre des Affaires étrangères. Certes, l'établissement n'a pas beaucoup perdu de sa superbe, mais les temps ne sont plus ce qu'ils étaient. Fini la belle époque quand d'illustres hôtes (Charles Bronson, Alain Delon, Sophia Lorraine, Bertho Lucci, sans parler des ambassadeurs) y viennent séjourner.
Fini la période faste des années 1970 quand la région était prise d'assaut par des essaims de touristes étrangers.
Aujourd'hui, ce n'est pas le grand rush. Les touristes étrangers qui y viennent passer quelques jours ne sont pas des masses. À peine un millier en 2008 alors qu'ils étaient des dizaines de milliers à la fin des années 1970. Petite consolation : quelque 10 000 nationaux y ont séjourné l'année dernière. “La tendance s'est renversée. Alors que par le passé, ce sont les étrangers qui composent le gros des touristes qui viennent, aujourd'hui, ce sont les nationaux qui détiennent la palme”, constate le P/APC de la ville, rencontré dans son bureau. “Mais il faut reconnaître que, depuis 2000, l'activité touristique a repris. Le nombre de touristes est en augmentation constante. En tout cas beaucoup mieux que les années passées”, se félicite-t-il.
Le festival du court métrage ou l'arbre qui cache la forêt
Mais que fait-on à Taghit pour réussir la saison touristique qui vient à peine de commencer ? Rien ou presque. Engoncée dans son ronron quotidien, la ville affiche une mine des jours ordinaires, même si les premiers touristes, ramenés par une agence touristique de Mostaganem, sont déjà là.
C'est vrai qu'il y aura quelques manifestations culturels et folkloriques qui meubleront une saison touristique qui sera des plus rachitiques sur le plan animation. Ainsi, à la fin du mois d'octobre, se tiendra le Festival national du court métrage qui en est à sa troisième édition. Il est géré par l'ENTV et la fondation le Fennec d'or de Hamraoui Habib Chaouki. Trois à quatre waâdas seront aussi organisées. Des festivités folkloriques qui ont un aspect exclusivement local. Ce sont les habitants des communes environnantes qui y viennent.
Quant au marathon des Dunes, ni M. Nadhor ni une quelconque autre personne ne sait si, cette année, il va se tenir ici ou non. Idem pour le circuit autocross de Taghit qui ne s'est pas tenu depuis 1995. Des sportifs venant des pays du Maghreb et du pourtour méditerranéen y prenaient part. “L'initiateur de cette activité, un investisseur originaire d'Aïn Sefra, a été vu ici. Mais on ne sait pas s'il organisera ou pas le cross”, explique M. Nadhor. Une chose est sûre : le fameux Maoussim Taghit, tenu d'habitude fin octobre avec le début de la récolte des dattes, n'aura pas lieu cette année. La raison ? “On avait un grand problème d'accueil. Par le passé, on recevait les gens dans les écoles qui, à l'issue de la manifestation, subissaient beaucoup de dégâts. Aussi, nous avons décidé de le suspendre momentanément en attendant la réception des infrastructures en chantier”, explique le P/APC.
Pour pallier l'absence d'infrastructures, Taghit a bénéficié de plusieurs projets qui ne tarderont pas à être réceptionnés : une maison de jeunes, un centre de jeunes, une auberge, un camping et un centre culturel. Deux dortoirs privés ont ouvert leurs portes cette année et les travaux de construction d'un complexe touristique 5 étoiles sont lancés. L'étude pour l'implantation d'une ZET à 3 kilomètres du chef-lieu est en cours. Elle sera achevée avant la fin de l'année. D'ores et déjà, plusieurs investisseurs ont montré leur intérêt. “Taghit est devenu un grand chantier”, se félicite M. Nadhor.
Il reste que la ville manque de beaucoup d'autres choses : pas de banque, pas de marché, pas de douches, pas d'agences de voyages. De plus, les dernières intempéries ont occasionné beaucoup de dégâts à la palmeraie qui souffre déjà d'abandon et d'eaux usées. Le Ksar est lui aussi sérieusement endommagé.
Construites en toub, beaucoup de ses bâtisses, 40% selon les estimations d'un jeune, se sont affaissées comme des châteaux de cartes, alors qu'il a été réhabilité par le ministère de la Culture il y a à peine deux ans. Même le minaret de la vieille mosquée a cédé sous la pression des eaux en furie. “Le charme du ksar de Taghit est son minaret. Le jour où il est tombé, la réputation du ksar en a pris un sale coup”, s'offusque un jeune. Et parce que les autorités ne se sont pas empressées de réparer les dégâts occasionnés à ce site classé pourtant patrimoine national, ce sont les jeunes de la région qui, de leur propre chef, ont décidé de déblayer et de reconstruire les maisons dégradées pour pouvoir y recevoir des touristes. “L'année dernière, juste après les inondations de septembre, une équipe du ministère de la Culture est venue constater les dégâts. Rien n'a été fait depuis”, déplore-t-on. Et les touristes qui visiteront ce trésor architectural auront tout le loisir d'apprécier la grande estime dans laquelle le pays tient son patrimoine culturel.
A. C.
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