Le dinar s'est déprécié par rapport à l'euro de 23%. “Les échanges extérieurs de marchandises à fin mars 2003 se sont soldés par un excédent de 3,6 milliards de dollars contre 1,3 milliard à la même période, 2002, soit une augmentation de 171% par rapport à la même période 2002. Cet excédent commercial a contribué à une variation positive des réserves de change les situant à hauteur de 25,96 milliards de dollars US, soit +6,5 milliards de dollars US par rapport à fin mars 2002.” C'est ce qui ressort de la note de conjoncture du premier trimestre 2003 élaborée par le ministère des Finances. Les importations de marchandises à fin mars 2003 se sont situées à 3 milliards de dollars contre 2,7 milliards de dollars au premier trimestre 2002, soit une augmentation de 300 millions de dollars. Cette augmentation globale est différenciée selon les groupes d'utilisation. Il est signalé une baisse des importations des biens alimentaires de 13,6%, une croissance des importations des biens intermédiaires et des biens d'équipement, respectivement de 6,6% et de 29,5% et un léger recul des importations des biens de consommation industriels de 1,3%. Les exportations de marchandises à fin mars 2003 se sont situées, en revanche, à 6,6 milliards de dollars contre 4,1 milliards de dollars au premier trimestre 2002, soit une augmentation de 2,5 milliards de dollars. Les hydrocarbures étant prédominants dans les flux physiques à l'exportation, il est évident que le prix du pétrole brut sur le marché mondial est déterminant dans l'explication du mouvement des recettes d'exportation. Ce prix ayant fluctué dans le sens d'une augmentation substantielle alliée à la variation en volume des produits d'hydrocarbures, durant le premier trimestre de l'année 2003, a induit une plus-value de 2,5 milliards de dollars, par comparaison aux recettes d'exportations du premier trimestre 2002. En matière de prix moyen trimestriel d'exportation du pétrole brut, celui-ci a augmenté de près de 11 dollars US/baril, passant de 21,19 dollars US/baril au premier trimestre 2002 à 32,03 dollars US/baril pour la même période 2003. Il en est de même pour les volumes d'hydrocarbures à l'exportation qui, comparativement, au premier trimestre 2002, ont progressé de 8,1%. Les exportations hors hydrocarbures demeurent marginales dans le commerce extérieur de marchandises en se situant à des niveaux en deçà des objectifs recherchés. Elles se sont élevées à 166 millions de dollars à fin mars 2003, contre 151 millions de dollars à fin mars 2002. Ce qui est préoccupant, c'est la dépréciation de la monnaie nationale par rapport à l'euro. “La parité du dinar sur le marché interbancaire de change, au cours du premier trimestre 2003, s'est stabilisée par rapport au dollar américain et s'est dépréciée par rapport à l'euro et au yen”, note le texte du ministère des Finances. Par comparaison au premier trimestre 2002, la monnaie nationale s'est légèrement dépréciée de 1,1% par rapport au dollar américain. Le dinar s'est, en effet, échangé en moyenne, au cours du premier trimestre 2003, à 79,66 DA pour un dollar contre 78,82 DA pour un dollar au cours de la même période de 2002. En revanche, la parité du dinar par rapport à la monnaie européenne s'est nettement dépréciée au cours du premier trimestre 2003. En moyenne trimestrielle, le dinar algérien s'est échangé sur la base de 1 euro pour 85,51 DA contre 69,13 DA au cours de la même période de 2002, soit une dépréciation de 23,7%. Si cette situation se maintient dans la durée, elle ne sera pas sans effets sur le renchérissement des prix des produits importés facturés en euro (60% des importations de marchandises) et sur l'encours global de la dette extérieure (libellé à hauteur de 28% en monnaie européenne). Dans ce cas, il convient de faire remarquer que la réforme tarifaire qui a eu un effet modérateur sur les prix des produits importés facturés en euro en 2002, sera sur ce plan sans incidence en 2003. Le point positif relevé par la note de conjoncture se rapporte à la tendance à la baisse des prix à la consommation qui s'est accélérée au cours du premier trimestre 2003. En effet, leur indice a décliné, atteignant une variation négative de 1,3% contre +5,6% à la même période 2002, soit un rythme d'évolution des prix inférieur de près 7 points de pourcentage. Par groupe de produits, la baisse de l'inflation, enregistrée au cours du premier trimestre 2003, est essentiellement due au net recul de l'indice du groupe des produits alimentaires qui a enregistré une baisse de 3,2% contre +8% à la même période 2002. Cependant, il y a lieu d'indiquer que les groupes “transport communication”, “santé et hygiène corporelle” et “logement et charges” ont continué d'enregistrer, au cours du premier trimestre 2003, des augmentations de prix dont les niveaux ont été respectivement de 2,1%, 1,5%, et 1,1%. En glissement annuel, le rythme de l'inflation s'est situé à –1,1% au premier trimestre 2003 contre +4,4% à la même période 2002. Sur le plan industriel, la production industrielle globale du secteur public a connu au premier trimestre 2003 une hausse modérée de 1,5% par rapport au premier trimestre 2002. Cette croissance a été réalisée grâce aux bonnes performances des secteurs de l'énergie (+5,7%), des hydrocarbures (+4,0%) et des ISMME (+18,5%). La croissance du secteur des hydrocarbures a été tirée par la production du pétrole brut et du gaz naturel (+5,1%) ainsi que par la branche de liquéfaction du gaz naturel (+4,4%), alors que la branche du raffinage a enregistré une baisse de 3,2% de sa production. Hors hydrocarbures, l'indice de production industriel a été caractérisé par une quasi-stabilité (+0,4%). Ces niveaux de la production industrielle restent en deçà des réalisations des troisième (+7.6%) et quatrième trimestres 2002 (+4.9%). Par secteur, les industries agroalimentaires enregistrent une régression de (-18,4%), fortement concurrencées par les produits d'importations et du secteur privé national, notamment les produits de minoterie, les boissons alcoolisées et non alcoolisées et les corps gras. Les industries du bois et papier affichent (-19,6%) avec des reculs de production de 19,3% pour la branche menuiserie générale, biens intermédiaires en bois et de 38,4% pour la branche ameublements. Les matériaux de construction, malgré l'expression d'une forte demande du marché a connu une baisse de (-11%). Cette décroissance s'explique par des arrêts techniques de plusieurs unités de production de liants hydrauliques, production en contraction de17,3% par rapport au premier trimestre 2002. M.R. Les recettes budgétaires elon la note de conjoncture du premier trimestre 2003 du ministère des finances, les ressources ordinaires se sont élevées à 131,8 milliards de DA au cours des trois premiers mois de l'année 2003 contre 109,4 milliards de DA au cours de la même période de l'année précédente, soit une plus-value de 22,5 milliards de DA (+20,6%). Cette hausse a résulté de la croissance des recettes des produits des contributions directes (+31,7%), des produits des douanes (+13%) et des produits des impôts sur les affaires (+7,5%). L'évolution du produit de l'impôt sur les affaires a été influencée par l'augmentation du produit de la TVA aussi bien intérieure (+12,7%) que sur les importations (+21,5%). L'augmentation a été atténuée, tout de même, partiellement par la baisse des produits de la TIC (-28,6%), de la TPP (-1%) et de la TVA sur les carburants (-0,5%). Les dépenses budgétaires Les dépenses budgétaires, relève la note de conjoncture du premier trimestre du ministère des Finances, se sont élevées au cours du premier trimestre 2003 à 322 milliards de DA contre 365,9 milliards DA au cours de la même période en 2002, soit une baisse de 12%. Cette baisse est le fait de la régression aussi bien des dépenses de fonctionnement (-13,4%) que celles de l'équipement (-8%). Les dépenses de fonctionnement sont passées de 267,6 milliards de DA au premier trimestre 2002 à 231,7 milliards de DA à la même période 2002. Exception faite des dépenses relatives aux salaires et traitements qui ont connu une augmentation de 7,7%, les autres principales dépenses de fonctionnement ont enregistré au cours du premier trimestre 2003 des évolutions négatives par rapport à la même période 2002, notamment les transferts courants. Les transferts courants ont baissé de 48,7%, passant de 116,6 milliards de DA à 59,8 milliards de DA entre les premiers trimestres 2002 et 2003. Cette régression est due au recul enregistré par les dépenses du Fonds national de régulation et de développement agricole (FNRDA), des subventions à l'emploi de jeunes et du FONAL. M. R. Solde global du trésor Un excédent de 126,3 milliards de DA Les finances publiques ont été caractérisées, au cours du premier trimestre 2003, par un solde global du trésor excédentaire de 126,3 milliards de DA contre un déficit de 77,9 milliards de DA au cours du premier trimestre 2002. Cette situation s'explique par une augmentation substantielle du produit de la fiscalité pétrolière (+84,4%) et un repli des dépenses budgétaires de 12% en termes de décaissements La baisse des dépenses budgétaires, au cours du premier trimestre 2003 par rapport à la même période de 2002, a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles de l'équipement. Dans ce contexte marqué par la croissance des recettes budgétaires et la baisse des dépenses de fonctionnement, l'épargne budgétaire s'est établie à 224,22 milliards de DA contre 17,52 milliards à la même période de 2002. M. R.
