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Quatre années sans salaire
UnitéS de fabrication des balais et des brosses de Tébessa
Publié dans Liberté le 25 - 11 - 2009

Une situation catastrophique qui aboutira, à coup sûr, à la dissolution des deux unités et la mise au chômage de nombreux ouvriers.
Secouées par une crise financière étouffante, les deux unités de fabrication des balais et des brosses (Epih) situées, respectivement, à Tébessa et Morsott, à 30 km du chef-lieu de la wilaya, risquent de fermer définitivement, a-t-on appris au niveau de la tutelle (DAS).
Affiliées au ministère de la Solidarité depuis 2001, les deux entreprises publiques d'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées se trouvant à Tébessa et à Morsott, employant 184 ouvriers, dont la plupart des non-voyants, n'ont pas perçu leur salaire depuis quatre 4 années suite à la crise qui a secoué leurs entreprises à cause de sérieux problèmes de commercialisation du produit et d'énormes difficultés liées à l'approvisionnement en matière première et de toutes les complications y afférentes, à savoir l'incapacité d'assurer la couverture des charges fiscales et parafiscales. Ceci, sans oublier l'incapacité des deux unités à être compétitives dans une économie de marché raflée par les produits d'importation. Nous ne sommes pas des bras cassés et des handicapés, dit un groupe d'ouvriers contactés à ce sujet.
Et d'ajouter que notre principale contrainte n'est autre que la concurrence déloyale en raison de la prolifération d'importateurs et autres spéculateurs qui inondent le marché du pays par des produits (balais et brosses) importés d'Egypte par des voies douteuses, ce qui a mis nos deux unités dans un goulot d'étranglement catastrophique.
Selon les représentants de ces derniers, ce qui a gangréné la situation, c'est “le silence coupable” des instances centrales devant la détresse d'une couche sociale très sensible. Les ouvriers des deux unités reprochent, par ailleurs, aux autres secteurs étatiques, à savoir les établissements administratifs, les hôpitaux et les mosquées, de ne pas les soutenir et de coopérer avec eux pour la commercialisation des produits.
Selon nos sources d'information, le ministère de tutelle a ordonné à la DAS de la wilaya de Tébessa de récupérer tous les biens affectés à ces unités. Même les locaux qui abritent ces deux fabriques seront récupérés par les structure concernées, à savoir les APC ou la wilaya.
Enfin, d'autres sources concordantes nous ont révélé qu'un projet relatif à la restructuration de toutes les Epih, dans lequel des mesures d'assainissement et de redressement avec un changement du statut juridique sont en cours de finalisation au niveau du ministère.
Mais toujours est-il que les 184 ouvriers s'inquiètent de leur sort et celui de leurs familles.


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