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Autopsie d'une gifle
Publié dans Liberté le 29 - 07 - 2003

Le gars rate son stationnement et percute, je ne sais dans quelle gravité, le véhicule du chef de brigade. La réparation a été mécanique, si j'ose dire : une gifle contre un heurt. Cela se passe dans un bourg pas loin de Khenchela.
C'est tout de même étrange que parmi les fonctionnaires en armes, c'est la maréchaussée qui soulève, par ses brutales interventions, le courroux de communautés entières. Elle semble avoir la claque aussi facile que la gâchette.
Mais on ne peut pas toujours et partout souffleter et canarder impunément un peuple. La soumission aux démonstrations des shérifs locaux doit certainement avoir des limites. Il faut bien admettre que les émeutes les plus violentes de ces dernières années sont subséquentes à des dérives survenues dans et autour des brigades.
Il n'est pas tout à fait approprié de conclure que les dépassements constituent une pratique systématique que cultive le corps de la gendarmerie. Des contre-exemples existent qui impliquent des membres d'autres corps de sécurité, notamment la police urbaine. À Khenchela même, ce fut un militaire qui, l'an passé, après une agression verbale suivie d'une expédition qu'il initiait, a mis le feu aux poudres.
Le scénario, expérimenté à grande échelle en Kabylie, dure depuis quelques années : dépassement, parfois sanglant, d'un agent sur un citoyen ; révolte populaire contre le flagrant abus et répression, souvent sanglante, des insurgés. Sans compter qu'une fois le calme revenu, les représailles judiciaires viennent prolonger le châtiment du crime de lèse-majesté qu'on a osé perpétrer contre un des hommes d'Etat, car, dans mon pays, le moindre attribut officiel — un uniforme, une arme, une carte professionnelle, un gyrophare, un talkie-walkie, voire un costume gris — fait de vous un “dawla” (Etat) ou un “houkouma” (pouvoir).
Les uns sont la “dawla”, les autres ont l'illusion de l'être parce que leurs abus échappent à la justice.
Le proconsul de province allume souvent le feu juste pour exprimer sa puissance. Mais dans cette logique de tyrannie, il entraîne l'Etat tout entier dans la répression de ceux qui contestent ses abus. Même si, à l'origine de l'incident et de l'incendie, il y a outrance du légat du coin et même si la contestation se fait au nom de la loi, la corporation des “houkouma” et “dawla” tout entière se sent engagée pour la défense de son autorité. Il y a une solidarité pyramidale contre toute subversion émanant de la société, fut-elle des plus justifiées.
La stabilité du régime est, en effet, conçue comme proportionnelle à la maîtrise physique des populations. Ce n'est pas la citoyenneté qui est attendue de nous mais l'allégeance.
Si le système admet que ses serviteurs, à la base comme au sommet, abusent des citoyens sans pouvoir, c'est pour que tous, à la base comme au sommet, le défendent et se défendent mutuellement.
L'impunité des dérives et des crimes contre le citoyen fonctionne comme un mode d'autodéfense du système politique contre la contestation populaire. Le cycle provocation-protestation-répression a encore de l'avenir devant lui. Et des victimes.
M. H.


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