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Après l'attente, l'espoir
Des patients fraîchement greffés témoignent
Publié dans Liberté le 04 - 02 - 2010

Deux ressortissants algériens, l'un résidant à Amsterdam et l'autre à Boston, ont décidé de venir en Algérie subir une greffe rénale. Les deux interventions ont eu lieu, à la mi- janvier, sur une collaboration du service de néphrologie du CHU Parnet et le service de chirurgie vasculaire de l'EHS Dr-Maouche (ex-CNMS). Deux enfants ont été également greffés à la même période et par les mêmes équipes. Les patients témoignent de leur longue attente d'un acte qui leur donne l'espoir à une vie libérée de la dialyse.
Assis sur son lit au service néphrologie du CHU Nefissa-Hamoud (Ex-Parnet), une bavette masquant le visage, Djamel B. regarde sur son téléviseur portatif, que sa famille lui a ramené pour l'aider à passer le temps, un documentaire diffusé par la chaîne nationale. Il s'occupe comme il peut en attendant la fin de la période d'observation postopératoire. Le jeune homme a subi, deux semaines plus tôt, une greffe rénale grâce à un don de sa sœur. Le cas de Djamel est assez édifiant à plus d'un titre.
D'abord, eu égard aux causes de l'insuffisance rénale, qu'il traîne depuis 2007. Une chute d'arbre, survenue en 1983, a condamné le jeune homme à une paraplégie à vie. Ce qui sous-entend une vessie neurogène et par la même occasion des infections urinaires à répétition. “J'étais soumis à une cystostomie, mais cela ne m'a pas épargné les infections. J'ai souffert d'un pic de tension qui a aggravé mon cas. J'ai fini par perdre la fonction des deux reins”, raconte-t-il.
À Amsterdam où il réside depuis de nombreuses années, il est mis sous dialyse péritonéale, pendant 18 mois. Sa seule chance, pour un meilleur confort de vie, se matérialisait sous la forme d'une transplantation rénale, qu'il devait subir dans un hôpital hollandais (il est assuré social aux Pays-Bas).
Il n'en demeure pas moins que les praticiens de ce pays d'accueil ne lui ont pas présenté un rein, car pressentant un taux d'échec élevé à cause de sa paraplégie. Comble de l'infortune, sa sœur, qui a proposé de lui offrir ce précieux organe, n'a pas pu obtenir le visa d'entrée dans le territoire de souveraineté des Pays-Bas. “Je ne regrette rien. En Algérie, je suis entouré de ma famille. Je me suis enquis, toutefois, des capacités des chirurgiens algériens à pratiquer la greffe avant de franchir le pas”, reconnaît notre interlocuteur.
Renseignement pris, la transplantation rénale réussit dans le pays, ce qui a conforté Djamel dans sa décision. “J'ai entamé la procédure de la greffe au mois d'avril 2009”, indique-t-il. Si les démarches administratives (prises en charge du patient par la Sécurité sociale en Hollande) sont rapidement expédiées, les bilans pré-greffe prennent du temps pour diverses raisons.
En fin de parcours, Djamel est opéré le 18 janvier 2010. “Je ferai le suivi régulier de la greffe à Amsterdam sur la base du compte rendu détaillé de l'intervention et de l'observation postopératoire. Mais il reste actuellement à être vigilant avec les infections urinaires pour ne pas risquer de perdre aussi le rein qu'on m'a donné”, promet le patient.
Djamel n'est pas le seul Algérien résidant à l'étranger à choisir de se faire greffer dans son pays d'origine. Un autre jeune homme vivant à Boston (Etats-Unis) a également confié son sort à des chirurgiens algériens. “C'est un cas assez délicat, car le patient est en dialyse péritonéale depuis onze ans et présente des problèmes vasculaires”, informe le Pr Farid Haddoum, chef de service néphrologie du CHU Parnet. Inscrit depuis six ans sur une liste d'attente de receveurs potentiels d'un rein, il n'avait pas beaucoup de chances d'être greffé à courte échéance tant le taux de donneurs d'organes est faible aux Etats-Unis. Son frère, également citoyen américain, a consenti à lui venir en aide.
Les deux frères butent alors contre des obstacles administratifs et des contraintes financières. Ils finissent par prendre attache avec des chirurgiens algériens pour une transplantation rénale, qui a eu lieu il y a à peine quelques jours. “Une greffe est une intervention extrêmement complexe. Ce n'est pas la réussite d'une personne ou d'un service, mais de toute une équipe pluridisciplinaire”, atteste le Pr Abed, président du conseil scientifique du CHU Parnet.
Actuellement, le service néphrologie de cet hôpital officie à l'opération en amont et en aval (bilan pré-greffe et observation postopératoire), mais l'intervention à proprement parlé est pratiquée dans le service de chirurgie vasculaire de l'établissement hospitalier spécialisé Dr-Maouche-Mohamed-Amokrane (ex-CNMS de Clairval). “À vrai dire, nous pratiquons la greffe rénale depuis plusieurs années. Nous collaborons beaucoup avec l'hôpital Parnet, mais aussi avec d'autres structures dont Beni-Messous. Nous assurons la prestation de service qui couvre l'intervention et la phase de réanimation, puis les néphrologues prennent le relais dans la prise en charge”, explique le Pr Bertal, chef de service de chirurgie vasculaire au CNMS. Il assure que son service est adapté aux impératifs de sécurités liés à ce type d'interventions très difficiles et sujets aux complications.
En 2009, l'équipe du Pr Bertal a effectué 36 transplantations rénales, dont neuf sur des enfants et deux greffes préventives. “Pour 2010, nous avons prévu de faire deux greffes par semaine. C'est raisonnable avec uniquement des donneurs vivants, avec ce que cela implique en termes de problèmes de compatibilité. Nous pourrions augmenter la cadence, s'il était possible de prélever des organes sur des cadavres”, souligne notre interlocuteur. Il met en outre en exergue les contraintes liées à l'indisponibilité, par moments, du bloc opératoire, l'insuffisance des lits d'hospitalisation, les pénuries sporadiques des médicaments et des consommables. “Nos capacités sont là. Nous nous adaptons aussi au rythme des néphrologues, eux-mêmes confrontés aux lenteurs de l'exploration”, ajoute-t-il. “Nous réalisons entre 20 et 30 greffes rénales par an dans notre service. C'est insuffisant pour des raisons multiples”, confirme le Pr Haddoum.
Le Dr Belkacemi, maître assistante en néphrologie dans le même service, signale une longue liste d'attente des patients qui ont pourtant un donneur. “Bien que des patients prennent peur et ne reviennent plus en consultation dès qu'on évoque l'option de la transplantation, comme première indication contre l'insuffisance rénale, beaucoup d'autres la choisissent rapidement pour éviter le cauchemar de la dialyse”, rapporte-t-elle.
Le donneur est généralement trouvé dans le cercle familial de la personne à greffer. “Nous demandons une autorisation manuscrite du donneur, légalisée à l'APC, puis nous entamons le bilan pré-greffe qui prend énormément de temps, jusqu'à six mois, parfois davantage. Nous souffrons aussi de problèmes de disponibilité de bloc opératoire”, affirme-t-elle.
Une fois l'acte réalisé, le greffé est suivie, en néphrologie, à vie, d'abord une fois par semaine, puis à des intervalles plus espacés. “Le suivi médical est très important pour les insuffisants rénaux ou les greffés. Nous veillons à ce que les malades soient bien pris en charge dans les hôpitaux. Bientôt nous irons nous enquérir de la situation dans les cliniques privées”, déclare M. Sadoun, président du comité de la wilaya d'Alger de l'Association nationale des insuffisants rénaux et des greffés.
Le Pr Haddoum indique, par ailleurs, que son service se spécialise peu à peu dans la greffe rénale chez les enfants, particulièrement ceux présentant de petits poids. En ce mois de janvier, il a pris en charge justement deux gosses. L'un d'eux, Athmane, douze ans, n'avait pas encore quitté l'hôpital.
De corpulence faible, eu égard à son âge, le garçonnet se remet doucement des effets de l'opération. “Son insuffisance rénale a été découverte fortuitement lors d'une consultation chez le médecin. Nous l'avons reçu en stade terminal. Nous ne pouvions mieux lui proposer que la transplantation d'un rein”, explique Dr Belkacemi.
Son père, malade et de surcroît incompatible, son frère trop jeune, il ne pouvait prétendre qu'à l'aide de sa maman, qui n'a pas hésité à lui donner un rein. “J'ai beaucoup souffert pour lui assurer les séances d'hémodialyse. Je faisais le ménage le soir. Je laissais mon petit dernier chez ma mère ou la voisine pour pouvoir l'accompagner à l'hôpital. Cela a duré une année. Les médecins m'ont demandé si quelqu'un, dans l'entourage familial, pouvait lui offrir un rein. J'ai répondu immédiatement : moi”, témoigne la jeune mère.
Elle ne pouvait espérer mieux pour son garçon, afin qu'il puisse mener une vie normale, et surtout retrouver les bancs de l'école qu'il a désertés deux ans durant. Elle ne lui donne, néanmoins, qu'un sursis de quelques années. “La durée de vie d'une greffe chez un enfant est généralement de 20 à 25 ans. Athmane est appelé à subir une deuxième greffe d'ici là, sauf si de nouveaux traitements sont découverts entre-temps”, soutient le Dr Belkacemi.


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