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Une tragédie humaine à huis clos
“UN MOMENT D'OUBLI”, D'ABDELKADER DJEMAI
Publié dans Liberté le 23 - 02 - 2010

Les éditions du Seuil ont publié, récemment, Un moment d'oubli, dernier roman du journaliste et écrivain algérien d'expression française, Abdelkader Djemaï. Une excellente œuvre littéraire à texture simple et sans fioritures. Un roman de bonne facture, au style étonnant et d'une unité exemplaire.
L'auteur a écrit avec maestria un roman à la deuxième personne du singulier pour raconter l'histoire tumultueuse et dramatique de Jean-Jacques Serrano, un va-nu-pieds, un naufragé social des temps modernes. Un homme se trouvant balotté d'une extrémité à l'autre, du jour au lendemain, suite à un chamboulement intervenu dans sa vie. Un homme qui perd tout : femme, fils, maison, métier, laminé par la tragique perte de son fils écrasé par un TGV à un passage à niveau après une course-poursuite dont lui, ancien flic, était l'instigateur. Jean-Jacques Serrano, “fils unique de Roberto, menuisier rital, et de l'infirmière Françoise Reboux, une Savoyarde pur beurre” (page l2), est un petit roman intime, dense, poignant qui décrit le drame existentiel avec une langue épurée, simple et lumineuse.
À travers le personnage de Jean-Jacques Serrano, le narrateur veut nous montrer le cheminement intérieur d'un homme pris dans les rets d'une société qui broie sans pitié, où les accidents de la vie condamnent à la déshérence, à la décrépitude, à la marginalisation et la destruction individuelle. Le personnage central signe une “dichotomie sociale”, une démarcation d'homme au terme d'une union symbiotique, concentrant en lui tout le fil narratif du roman composé avec une finesse dont seul Abdelkader Djemaï a le secret.
Un homme, la soixantaine passée, voit défiler ses souvenirs, son enfance, sa vie de père de famille, se retrouve sans papiers, sans toit, pas de famille, erre dans une ville en vagabond, en va-nu-pieds, en épave humaine échouée sur les rivages inhumains de la société moderne impitoyable.
Le prototype de Jean-Jacques Serrano n'est autre que le destin d'un homme qui pourrait se trouver dans n'importe quelle ville du monde, dans un microcosme social quelconque et déterminé par ses codes sociaux, ses fonctions vitales et ses structures prédéfinies La ville, espace de vie, une structure communautaire à liaison sociale en perdition, s'effilochant à vue d'œil. Un cachot à ciel ouvert. Le corps de Jean-Jacques Serrano dépérit ostensiblement : dents rouillées, tout en os, déguenillé. Jean-Jacques Serrano est un personnage multiple dans son unicité, dans son combat, dans ses errements sans fin.
Une situation que partagerait toute personne, un vécu particulier, mais ô combien général. Une histoire sur un monde à réinventer, sur la fraternité perdue, sur l'origine des fractures à ressouder, des cheminements à retrouver, sur la fragilité des hommes et l'absolue nécessité de solidarité.


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