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L'engagement politique de Feraoun durant la guerre
Un colloque international à Tizi Ouzou a été consacré à son œuvre
Publié dans Liberté le 16 - 03 - 2010

Un colloque international sur Mouloud Feraoun a été organisé dimanche dernier à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou par le commissariat du Festival culturel national annuel du film amazigh (FCNAFA), sous le thème générique “Mouloud Feraoun, instituteur-écrivain humaniste”, et qui entame depuis hier la 10e édition du Festival du film amazigh.
Plusieurs universitaires ont tenté de répondre à la problématique posée par le colloque qui a abordé la création littéraire chez Feraoun, l'Interculturalité de l'œuvre feraounienne ainsi que l'engament de l'humaniste dans la guerre. Ecrivain controversé du fait de sa position timorée face à la guerre de Libération nationale, Mouloud Feraoun était-il pour autant un écrivain “assimilé” ?
Etait-il donc dénué de tout esprit nationaliste ? Ouerdia Yermèche de l'université d'Alger apporte un démenti cinglant à ces “postulats réducteurs”, en décortiquant la position de Feraoun à travers le Journal 1955-1962, un témoignage “sous forme d'une chronique historique où se mêlent récit et analyse”. À travers l'analyse du Journal, l'universitaire a pu battre en brèche les idées reçues qui assimilent Feraoun à “un écrivain dénué de toute préoccupation nationaliste”.
Un raccourci injuste, estime d'emblée Mme Yermèche. Certes Feraoun était au début sceptique quant à l'issue de la lutte armée. Mais très vite, l'auteur du Fils du pauvre dénonce en décembre 1955 “le caractère oppressif du système colonial” ainsi que l'état d'assujettissement des Algériens.
Cette prise de conscience lui fera admettre “le bien-fondé de la lutte contre le joug colonial et pour la libération du pays”, explique l'intervenante. “Maintenant j'ai compris, inutile d'aller plus loin. Je peux mourir aujourd'hui, être fusillé demain : je sais que j'appartiens à un peuple digne qui est grand et restera grand, je sais qu'il vient de secouer un siècle de sommeil où l'a plongé une injustice défaite, que rien désormais ne saurait l'y plonger, qu'il est prêt à aller de l'avant pour saisir à son tour ce flambeau que s'arrachent les peuples”, écrivit-il en 1957.
L'allusion à l'indépendance est claire ; une perspective qui se voulait comme seule issue à la situation de guerre, puisque “personne ne veut trahir les morts et les morts sont tombés pour la liberté”. L'engagement est ici réaffirmé, soutient Yermèche pour qui Feraoun a définitivement choisi son camp, celui de ses frères de sang. La guerre fait évoluer Mouloud Feraoun vers l'affirmation d'une Algérie indépendante, notera l'oratrice. Pour l'humaniste écrivain, “l'indépendance est désormais acquise. Grâce aux patriotes, grâce au patriotisme.” L'universitaire conclut que l'ancien inspecteur des centres sociaux “n'a jamais fait allégeance à la puissance coloniale.” Denise Brahimi de l'université Paris VII et Nadjia Regaïeg de l'université de Sousse ont abordé d'autres aspects du Journal, tandis que Malika Boukhelou de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou s'est intéressée, elle, à l'approche postcoloniale dans l'œuvre feraounienne en analysant le Fils du pauvre et la Terre et le sang. Dans ces romans, le scandale colonial y est foncièrement dénoncé, selon l'universitaire pour qui les germes d'une nation en devenir étaient portés par la nouvelle littérature qui sacralise la terre car arrosée du 000sang des indigènes. Mme Boukhellou considère que la symbolique de la terre dans l'œuvre de Feraoun se lit comme “un rejet total du colonialisme.”
Enseignante de littérature francophone au Claremont McKenna College de Californie aux USA, Fazia Aïtel a abordé pour sa part l'aspect de l'Interculturalité en s'intéressant en particulier à la part de l'autre dans l'œuvre de Mouloud Feraoun. Mlle Aïtel décèle des dimensions de l'universalité puisque toute l'œuvre feraounienne est porteuse de modernité. D'autres universitaires ont passé au scanner l'œuvre de Feraoun lors de ce rendez-vous littéraire rehaussé par la présence de la famille Feraoun.
Le colloque, présidé par l'universitaire Mohamed Bensalah et inauguré par une représente du ministère de la Culture, a vu également la participation des poètes Ben Mohamed et Djouher Amhis avec la lecture de textes de Mouloud Feraoun.


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