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Une maladie invalidante sous-estimée en Algérie
Evaluation et traitement de la douleur chronique
Publié dans Liberté le 24 - 03 - 2010

Le mythe de la douleur passagère est brisé dès lors que les scientifiques ont prouvé qu'elle s'étend souvent au-delà de la maladie qui l'a originellement induite et qu'elle devient elle-même une pathologie qu'il faut traiter sérieusement.
Les spécialistes préconisent la création de centres antidouleur et de soins palliatifs en Algérie. Une recommandation qui serait matérialisée dans le cadre du plan cancer, qui sera mis en œuvre au cours de l'année. Ils souhaitent aussi plus de souplesse dans la distribution, en pharmacie, de la morphine.
La douleur, sous ses différentes formes, a été abordée lors des deux journées du sixième congrès national de lutte contre ce mal, organisé les 19 et 20 mars dernier à l'hôtel El-Aurassi par la Société algérienne d'évaluation et de traitement de la douleur (SAETD).
Une opportunité pour découvrir une vérité que la majorité de gens ignorent, à savoir que la douleur n'est plus simplement et uniquement un symptôme à une pathologie précise, qui disparaît au même temps que se complète la guérison du mal qui l'a généré. Elle est une maladie au vrai sens du terme, qui appelle à un diagnostic et exige un traitement spécifique. Le professeur Bernard Calvino, spécialiste en physiologie exerçant dans un laboratoire de neurobiologie à Paris, a expliqué que les “douleurs aiguës sont de courte durée, n'excédant pas 2 à 3 mois (…) Quand elle se prolonge au-delà de trois mois, on considère qu'elle devient chronique. Mais celle-ci n'est pas une douleur aiguë qui se prolonge dans le temps. Les processus neurophysiologique, mis en jeu, ne sont plus les mêmes parce qu'il intervient un nouveau mécanisme : la neuroplasticité synaptique et cellulaire… ” Le Pr Griene Brahim, président de la SAETD et médecin chef du service anesthésie réanimation au Centre Pierre-et-Marie Curie d'Alger, a insisté sur l'importance de ce mal, fortement invalidant et donc incommodant désagréablement la qualité de vie. Il a affirmé que la situation en Algérie est difficile à établir, car la douleur reste “négligée ou sous-évaluée”. À ce titre, 80% d'Algériens qui souffrent de maux persistants et donc chroniques ne sont pas correctement soulagés. “Nous sommes, dans notre pays, en retard en matière de prise en charge des douleurs”, a regretté le praticien. Pourtant, de son avis, les médicaments, indiqués dans ce type de pathologie, sont disponibles en Algérie. Il reste à prendre conscience de la gravité de la maladie et à actualiser les connaissances des médecins. “Les journées scientifiques sont utiles pour mieux comprendre la douleur et ses mécanismes, en perpétuelle évolution. À chaque fois qu'on comprend mieux, on essaie d'adapter les stratégies thérapeutiques”, a enchaîné le président de la SAETD, ajoutant que depuis une dizaine d'années, les adeptes de l'évaluation et du traitement de la douleur sont de plus en plus nombreux. “Notre objectif est d'amener les autorités à créer des consultations, puis des centres antidouleur et de soins palliatifs dans plusieurs régions sanitaires”, a-t-il dit, en précisant que ce point sera intégré dans le plan de lutte contre le cancer, qui prendra effet au cours de l'année 2010, juste après la tenue de la conférence nationale sur ce programme, soutenu par l'Etat. Le Pr Griene a incité, dans ce sillage, les autorités compétentes à assouplir les conditions de distribution de la morphine, qui “est le plus important remède à la douleur due aux maladies chroniques comme le cancer”. D'autant qu'il a souligné la rareté des pharmacies qui commercialisent ce produit, en raison “de certains problèmes organisationnels”.
Après cette introduction du professeur Griene, destinée essentiellement aux journalistes venus couvrir les travaux du congrès de la SAETD, les participants à cette rencontre, dont une trentaine d'étrangers, se sont relayés à la tribune pour évoquer les différents aspects de la douleur. La plus classique demeure celle qui est induite par les soins, particulièrement les interventions chirurgicales. Selon le Pr Calvino, 10 à 50% des patients sont susceptibles de souffrir de douleurs postopératoires. Certaines chirurgies comportent des facteurs à risques plus grands, à l'instar de la chirurgie thoracique, des seins et des amputations… Une expérience, menée par l'équipe du service de réanimation de l'Hôpital central de l'armée et dont les résultats préliminaires ont été présentés par le Dr Harbi, a montré que l'évaluation de la souffrance physique, suite à une intervention chirurgicale, n'est faite que dans 80% des cas. La difficulté pour ce faire est causée par un dysfonctionnement dans l'organisation des soins. Le Dr Fellah, du service anesthésie réanimation du Centre Pierre-et-Marie-Curie (hôpital Mustapha d'Alger), qui a exposé une étude réalisée par six autres de ses collègues, a soutenu qu'“en plus de l'inconfort et de l'anxiété qu'elle génère, elle (la douleur postopératoire, ndlr) est responsable d'interférence avec les fonctions physiologiques, liées aux réactions endocriniennes et métaboliques (…) Elle retarde la réhabilitation postopératoire et présente un risque non négligeable de passage à la chronicité”. Pourtant, selon les conclusions de l'audit susmentionné, la prescription automatique d'analgésie concerne 54% de patients qui viennent d'être opérés. Il est alors affirmé que “la prise en charge de la douleur postopératoire est une nécessité de santé publique”.
Plusieurs intervenants, lors du congrès, ont parlé des techniques analgésiques traditionnelles ou innovantes. D'autant que le Dr Hamraras, psychologue clinicienne au service pédiatrie du CHU Beni Messous, a estimé que la “douleur, liée aux soins, doit être reconnue, prévenue et traitée, qu'elle soit induite, provoquée ou iatrogène”. Autrement, il existe des aspects divers du mal physique, souvent survenant simultanément ou suite à une maladie précise, comme les cancers, les paraplégies, les amputations… ou les accidents vasculaires cérébraux. La douleur, qui fait suite à un AVC, d'après des médecins du centre de traitement de la douleur du CPMC (Alger), s'apparentent à des douleurs neuropathiques classiques, provoquée par “une ischémie et ou une hémorragie cérébrale”, et qui risque d'aggraver “le déficit moteur et les troubles cognitifs”. Son incidence serait de 1,5 à 8%. Mais dans 70% des cas avérés, elle est sévère, altérant considérablement la qualité de vie. Le conférencier a indiqué que “le traitement de référence fait appel aux antidépresseurs tricycliques et aux antiépileptiques. Malheureusement, aucun n'a une véritable efficacité, d'où la nécessité de faire des associations thérapeutiques”.
Autrement, il existe aussi des douleurs qui n'ont pas d'origine pathologique. Le Dr Serrie, du Centre de la douleur de l'hôpital Lariboisière à Paris, a révélé que 7% des personnes qui consultent le médecin généraliste souffrent de migraine, intermittente ou persistante. Il a affirmé que “dans l'état actuel de nos connaissances, le diagnostic du mal de tête est uniquement clinique”. Tout en développant les aspects et les types de migraines, ainsi que leurs symptômes, le praticien français a conseillé de ne pas trop tarder à traiter ce mal, soit par les antalgiques classiques (paracétamol, aspirine… ), soit par des médicaments plus intensifs.
Selon le Dr Pionchon, (Clermont-Ferrand, France), les douleurs dentaires et péridentaires représentent environ 12% de l'ensemble des douleurs ressenties par la population générale. Il a affirmé qu'heureusement que depuis un demi-siècle, pratiquement tous les soins sont prodigués par les dentistes sous anesthésie locale. Ce qui fait l'épargne de traumatismes, qui ont longtemps donné mauvaise presse aux chirurgiens-dentistes et, par la même occasion, fait du mal à la santé buccodentaire.


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