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“La décentralisation, ça se prépare”
Tayeb Zitouni, Président de l'Apc d'Alger-Centre
Publié dans Liberté le 31 - 05 - 2010

Liberté : Une petite présentation de la commune d'Alger-Centre ?
M. Tayeb Zitouni : C'est une commune de la capitale, chef-lieu de la wilaya. Une superficie qui se compte, non pas en kilomètres carrés, mais sur 372 hectares. Quinze élus communaux groupant six partis politiques, et employant 1 200 travailleurs, dont 10% d'encadrement pour exécuter convenablement la mission publique. Sur ce territoire qui abrite 70 000 habitants, chiffres du dernier recensement, toutes les institutions de l'Etat, les sièges de beaucoup de ministères, des directions des grandes entreprises et des banques ainsi que le port d'Alger y sont présentes.
Comment faites-vous pour gérer tout cela ?
Notre plus gros problème, c'est l'état de dégradation avancé du cadre bâti, qui date pour la plupart de l'ère coloniale, qui doit être entretenu constamment, mal géré selon une réglementation insuffisante. Il faut trouver une solution, ces logements et locaux sont la propriété des copropriétaires qui les ont pour la plupart acquis, au titre de la vente des biens de l'Etat. Alors que l'Etat s'est désengagé de la gestion immobilière. Nous avons à maintes reprises demandé que l'Etat révise la question et promulgue une législation qui définit les prérogatives et partage les frais entre l'Etat central, les copropriétaires et les collectivités locales, en définissant les montages financiers, c'est-à-dire la part qui revient à chacun pour le paiement des frais de réhabilitation. Jusqu'ici, c'est la wilaya qui gère la question, mais il faudra bien en arriver tôt ou tard à la question du financement.
À part cela, quelques petits problèmes d'infrastructures, liés surtout au manque de terrain d'assiette. Nous ne pouvons installer des équipements nouveaux que sur des terrains récupérés sur démolition. Nous n'avons pas un seul centimètre carré de disponible.
C'est la wilaya qui gère la réhabilitation du vieux bâti ?
Oui, pour la bonne raison qu'il s'agit d'une opération d'ensemble couvrant plusieurs zones de la capitale, donc sur plusieurs communes, et qui a commencé depuis quelques années sur plusieurs axes. Cela coûte cher aussi.
En parlant de finances, quels sont vos moyens ?
Au plan budgétaire, nos recettes varient en moyenne de 800 millions à 1,1 milliard de dinars. Nous les tirons de nos ressources propres, 5% du total de la taxe à la valeur ajoutée (TVA) perçue sur le territoire de la commune, 50% de la taxe sur les activités professionnelles (TAP), une taxe d'enlèvement des ordures ménagères, une taxe sur les enseignes lumineuses, la vieille taxe foncière. Il y aussi une taxe de séjour instituée par la loi depuis l'année 2002, qui doit être perçue auprès des hôtels. Nous sommes un peu en retard pour la perception de cette taxe parce que nous n'avons pu définir à partir de quelle catégorie d'hôtel, le tarif de base étant de 20 dinars par personne et par nuitée. Mais déjà, en limitant la taxe aux hôtels 3 à 5 étoiles, on peut escompter une recette annuelle de 300 millions de dinars.
En plus de cela, nous avons un patrimoine, des logements, des locaux, loués à des particuliers, qui nous assure un petit rendement de presque 10% de nos recettes.
Des subventions des différents fonds prévus pour les collectivités locales ?
Non, aucune subvention, on est autosuffisants. Du moins pour les missions qui nous sont dévolues.
Pas de dettes ?
Non plus.
Mais comment vous faites ?
Avant l'examen du budget des dépenses, il y a plusieurs étapes. Il y a le comité de la ville (Coville), institué par la wilaya d'Alger et qui groupe les représentants des comités de quartier, les élus, notables, et tous les intervenants, un Coville où les propositions de projets sont émises avec des fiches techniques détaillées. Donc un Coville qui élabore ce que nous appelons un “budget participatif”. Puis tous ces projets sont examinés et évalués financièrement. Enfin, tout cela aboutit sur la table des élus qui font les arbitrages entre les projets proposés par les citoyens, en fonction des priorités, des urgences et des disponibilités financières. Aussi, nous avons un budget assez serré.
50% sont affectés aux frais du personnel de la commune, n'oubliez pas que nous avons 1 200 travailleurs, le reste est affecté aux missions courantes des communes, voie publique, amélioration urbaine, hygiène publique, les opérations nouvelles d'éclairage public, gardiennage du patrimoine et des écoles, et entretien courant des écoles.
Une bouffée d'air frais, depuis les trois derniers mandats communaux, il y a des budgets qui n'ont pas été consommés, nous avons rassemblé tout cela pour la construction et la distribution de 2 500 logements sociaux et 350 locaux commerciaux, en plus des 100 prévus par le programme du président de la République. Les locaux commerciaux procurent de l'emploi et le tout nous rapporte quelques petites recettes en loyers. C'est toujours ça.
Où les avez-vous réalisés, du moment que vous n'avez pas de terrain d'assiette ?
Et bien, sur les territoires des autres communes de la wilaya d'Alger. C'est simple, nous y avons acheté des terrains et construit.
En plus de cela, nous avons institué un corps d'îlotiers, 50 personnes depuis quelques années, en contact permanent avec le cabinet du président d'APC pour quelques missions de simple police administrative, si l'on veut faire respecter la loi en matière d'horaire de dépôt d'ordures par exemple, signaler d'urgence quelques dysfonctionnements ou problèmes exigeant une intervention rapide, y compris même le signalement de cas de détresse sociale, une sorte de courroie de transmission supplémentaire entre la commune et ses administrés. C'est un cas unique en Algérie. L'assemblée des élus vient de promulguer une délibération pour les intégrer dans le corps du personnel communal. Pour les écoles, nous sommes assez bien pourvus en nombre de classes où la densité peut ne pas dépasser 22 élèves par classe, et très bientôt 20 élèves, pourvu que le ministère de l'Education nous envoie les enseignants nécessaires.
Vous donnez l'impression que vous avez fait ce que vous aviez à faire, et que vous attendez que d'autres fassent leur part du chemin ?
Techniquement, on n'est jamais satisfait de nos prérogatives, on voudrait toujours plus. Mais politiquement, si les citoyens s'impliquaient davantage, et s'assuraient de l'accomplissement de nos missions, ils s'impliqueraient davantage. Je vous donne un exemple : en matière d'enlèvement des ordures. Nous disposons de plus de 200 bennes-tasseuses, tandis que Bruxelles, la capitale belge en dispose de 180, pour 3 millions d'habitants pour chacune des deux capitales, 6 000 agents éboueurs (dont ceux de Netcom) et pour le balayage à Alger contre 3 000 à Bruxelles. J'ai laissé le meilleur pour la fin : les Belges font deux collectes par semaine tandis que nous à Alger, on fait trois collectes par jour ! Pourquoi ? Parce que nos administrés déposent leurs ordures à toute heure de la journée, tandis que les Bruxellois déposent les leurs dans une tranche horaire fixe, deux fois par semaine, quelques heures avant le passage des bennes-tasseuses, sous peine de remontrances et même d'amendes.
Malgré cela, Alger figure parmi les villes propres, Netcom fait du bon travail mais cela aurait été encore meilleur si les citoyens se disciplinaient…
Vous teniez beaucoup à parler de l'action culturelle…?
Oui, quelques salles de cinéma que nous sommes en train de récupérer et de réhabiliter pour les livrer au public et deux bibliothèques de proximité. Mais là n'est pas l'essentiel.
Voilà un projet qui nous tient à cœur : spécialiser les quartiers par activités ou missions. Entre autres, une opération portant sur la rue Ben-M'hidi pour en faire un quartier civilisationnel. Un quartier de culture. Il y a déjà une ossature : la salle de cinéma Casino, la Cinémathèque, le Musée d'art moderne d'Alger (Mama) qui s'est installé depuis 2007 au local des ex-Galeries algériennes, un historial (bibliothèque spécialisée) en cours de réalisation, et puis la Grande-Poste qui est un bel ouvrage d'architecture. Il ne reste plus que quelques réalisations complémentaires. Et compléter l'aménagement des immeubles riverains en conséquence : leur restituer leur cachet particulier en supprimant tout climatiseur ou paraboles sur les balcons, évacuer et reloger les habitants des terrasses, publier le cahier des charges pour les commerces riverains afin de conformer leur activité avec la destination civilisationnelle et culturelle de ce quartier. Et essayer d'installer quelques aires de convivialité, de facilité et de plaisir de vivre.
Devant l'ampleur de vos missions et de vos ambitions, ne vous sentez-vous pas à l'étroit, question prérogatives. Alger-Centre vaut bien une décentralisation, non ?
Il en faut toujours de la décentralisation et c'est un long apprentissage, un processus qui s'enclenche petit à petit. Ça ne se décrète pas. Et d'abord, il faut des élus qui soient à la hauteur de telles responsabilités et un encadrement technique et administratif qualifié… et motivé. Et ce n'est pas évident lorsque des ingénieurs informaticiens et architectes perçoivent des traitements qui ne dépassent pas le salaire d'une femme de ménage ou d'un agent de sécurité dans une entreprise économique. Rien à faire : il faut des statuts pour les différentes catégories de personnels communaux. Même pas pour les motiver, ils le sont suffisamment, il faut simplement les encourager, les conforter et pour stabiliser le personnel et attirer les compétences. Ce n'est qu'à cette condition qu'on pourra voler de nos propres ailes, et accueillir la décentralisation dans les meilleures conditions.


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