L'Italie, après deux semaines en altitude et deux matches de préparation – le premier raté et perdu contre le Mexique (2-1), le second, un peu plus encourageant, contre la Suisse (1-1) –, s'apprête à démarrer la défense de son titre mondial en Afrique du Sud sans certitude sur son niveau. Certes, les rencontres amicales n'ont souvent pas grand-chose à voir avec ce qu'une compétition comme la Coupe du monde révèle quelque temps après, mais il faut une bonne dose d'optimisme et de confiance pour imaginer que les Azzurri seront en mesure de “bisser” quatre ans après leur triomphe à Berlin. Manque de rythme Le sélectionneur Marcello Lippi a tenu à effectuer une préparation à plus de 2 000 m à Sestrières, afin que l'équipe s'accoutume à l'altitude. Johannesburg, où sera disputé le 3e match du 1er tour contre la Slovaquie, est en effet située à plus de 1 700 m. Le travail physique effectué dans les Alpes s'est néanmoins fait sentir contre le Mexique jeudi. Bien plus affûtés et mobiles, les Mexicains ont mis à mal des Azzurri aux jambes lourdes. Face à la Suisse samedi, avec une équipe majoritairement composée de réservistes, les Italiens sont apparus en net progrès, plus mordants et remuants. Mais la “Nati” a évolué sur un tempo bien en-deçà de celui du Mexique. Pour Lippi, pas de doute : les joueurs seront fin prêts physiquement lors de leur entrée en matière le 14 juin face au Paraguay au Cap. Défense mise à mal En 180 minutes, la Nazionale a encaissé 3 buts. Beaucoup trop quand on sait qu'un Mondial se gagne d'abord grâce à une défense de fer. En 2006, elle n'avait encaissé que deux buts en sept matches, qui plus est un contre son camp et un penalty. Plus inquiétant : le capitaine Cannavaro, 36 ans, a souvent été pris de vitesse par les Mexicains et son sens de l'anticipation et du placement, qui lui permet d'ordinaire de compenser, était porté disparu. Quant à Chiellini, assurément le plus percutant des défenseurs, sa préparation a été perturbée par une contracture au mollet gauche, et il est apparu encore un peu juste face à la Suisse. Milieu sans patron C'est dans ce secteur que les soucis sont les plus évidents. Le maître à jouer Pirlo, victime d'une lésion au mollet gauche, ne devrait revenir, dans le meilleur des cas, qu'à la fin du 1er tour. Mais compte tenu de son importance, Lippi a pour l'instant décidé de le conserver dans le groupe. “S'il n'est pas disponible pour le deuxième match, il le sera pour le troisième. Et s'il ne l'est pas pour le troisième, il le sera pour le quatrième” (8e de finale, ndlr), a-t-il assuré. En attendant, l'équipe va devoir lui trouver un remplaçant et à ce titre, Montolivo, qui a offert de bons ballons face aux Suisses, est le mieux placé. Comme un autre milieu cadre, Camoranesi, est également blessé même si son cas inquiète moins, un 24e homme va faire partie du voyage : Andrea Cossu (Cagliari). En cas de forfait de Pirlo ou de Camoranesi, il pourra être intégré parmi les 23 jusqu'à la veille du 1er match, soit le 13 juin.
