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L'enjeu de la gouvernance
L'avenir de l'économie nationale
Publié dans Liberté le 28 - 06 - 2010

Notre pays doit prendre des mesures claires pour réduire, voire éliminer les inéluctables risques de crise auxquels elle s'expose dans un futur proche.
Déjà, fin 2003-début 2004, nous avions fait part de nos craintes quant aux dérives de l'économie nationale, livrée aux appétits des uns et des autres, alors que le leadership du pays était
maintenu dans l'ignorance des vrais paramètres qui la caractérisaient : à cette époque, dans une contribution intitulée “Les réserves de changes en Algérie et le pourquoi de leur inutilisation à des fins productives”, nous avions souligné le fait que les indicateurs sociaux de l'Algérie de l'époque n'étaient pas réjouissants.
On estimait alors le nombre de pauvres à environ 15 millions (dont près de 12 millions vivant, dans un pays riche, sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage à 30% (aujourd'hui il serait, selon l'ONS, à 11,5%), alors que l'Etat disposait d'importantes réserves de changes (23 mds $ à l'époque, aujourd'hui près de 150 mds !). Un tel volume de réserves n'aurait pas été possible si l'Etat avait utilisé tout ou une partie de ces réserves à des fins d'investissement.
Aujourd'hui, on prétend avoir créé durant l'année 2009, un million de postes d'emploi en comptabilisant les emplois temporaires ou contractuels de quelques mois d'activité sous-payés, le préemploi et autres formules de gaspillage d'argent sans réel et durable impact sur le secteur de l'activité productive.
Nous avions tenté de trouver des explications aux actes de gouvernance qui ont engendré le paradoxe d'une population pauvre et d'un Etat riche en affirmant qu'on pourrait chercher la réponse à cette question dans au moins trois directions :
l'Etat tente de préserver les équilibres macrofinanciers fragiles enregistrés dans le cadre de l'ajustement structurel imposé par le FMI. Un objectif nécessaire en soi, mais qui, associé à la crainte ressentie par l'Etat de reproduire, par le biais de la dépense publique, les équilibres anciens qui constitueraient un nouvel “appel au secours international”, cultive dans l'esprit du décideur politique la dangereuse propension à l'immobilisme structurel qui n'est pas de nature à freiner la dégradation des conditions économiques et sociales actuelles. En effet, la marge de manœuvre de l'Etat n'est pas invariable dans le temps. Elle rétrécit au fur et à mesure que se détériore le niveau de vie de la population.
Le décideur politique possède une interprétation erronée de la notion de libéralisation économique. Il penserait que le retrait total de l'Etat de la sphère économique au profit de la libre action du marché serait une bonne chose. Cette hypothèse de comportement politique arrange bien les choses à court terme, en soustrayant l'Etat au devoir complexe d'entrepreneur du développement. En fin de compte, c'est un scénario de fiction au sens où elle pose la relation Etat-marché en termes antinomiques qui font fi des leçons historiques des expériences de développement par le marché, mises en œuvre avec succès, alors qu'elles redéfinissaient le rôle de l'Etat en tant que régulateur.
L'Etat, pour des raisons diverses, souvent objectives, affiche dans le cadre de l'environnement national actuel, économiquement et socialement dégradé, et de l'environnement international mouvant, une crise d'aptitude à concevoir et à promouvoir une stratégie de développement durable axée principalement sur un financement autonome.
Pour ce qui est de l'investissement, malgré l'amélioration de la situation sécuritaire et des agrégats macroéconomiques, l'Algérie est encore considérée comme un pays à risque modérément élevé par les organismes internationaux de notation. Le pays continue à se morfondre depuis de nombreuses années au fond des classements sur l'environnement de l'investissement, le développement humain, etc.
Un autre échec patent du leadership algérien réside dans son incapacité à dissuader les compétences de quitter le pays, en créant l'environnement favorable à leur épanouissement, sachant que la fuite des cerveaux constituera bientôt l'obstacle majeur et insurmontable au décollage économique du pays.
À titre de rappel, les statistiques estiment à plus d'1/2 million d'Algériens hautement qualifiés, dont 10% d'experts qui vivent et travaillent à l'étranger !
On lance une nouvelle stratégie industrielle visant l'ensemble des secteurs d'activité, après avoir prôné le délestage de l'Etat de toute “la quincaillerie” qui empêche le décollage économique. On espère créer à terme “13 champions”, des lions domestiques qui devraient être lâchés dans la jungle de l'économie, afin d'affronter de vrais lions, bien sauvages eux.
L'Algérie pour l'heure, malgré tous les problèmes, continue de disposer de tous les éléments qui pourraient faire d'elle un pays émergent respecté et respectable et jouer un rôle prépondérant sur l'échiquier régional, continental et international.
Pour revenir à des aspects purement économiques, il est utile de rappeler que l'Algérie n'est pas encore prête à surmonter les chocs qui pourraient se propager à partir de foyers des marchés internationaux. Des crises qui pourraient être complexes en raison de l'interaction des déficiences de la politique économique et commerciale de l'Algérie avec celles du système économique et financier international.
Que faut-il entreprendre afin de rattraper en partie les erreurs d'orientation et de démarches stratégiques commises par le leadership algérien, mal conseillé ou induit en erreur dans les choix stratégiques ?
- Il est vital de réfléchir de toute urgence aux réformes à mettre en place (bancaires, financières, dans l'éducation nationale et l'université, qui doivent être mises à niveau très vite).
- De revoir l'ensemble des stratégies mises en œuvre à ce jour, afin d'éviter d'arriver à une crise économique structurelle dans un avenir très proche. Des leçons, il y en a tous les jours, à l'Algérie d'en prendre de la graine pour ne pas oublier la sombre période du PAS durant les années 1990 : le Financial Times daté du 15 juin 1992 avait déjà tiré la sonnette d'alarme à propos des réformes que devait entreprendre de toute urgence la Grèce. Il y a de cela 18 ans. Le résultat de la surdité réelle ou simulée des gouvernants a fini par mener la patrie de Platon et Socrate à la situation où elle se trouve actuellement : en perte de souveraineté et de crédibilité et en cessation de paiement sous les fourches caudines du FMI, et à la merci de l'aide chicaneuse du reste de l'Europe qui, pourtant, revendique son héritage civilisationnel gréco-romain.
La crise grecque, résultat de la surdité des gouvernants
Il semblerait que les calculs d'épicier des pays leaders de l'UE soient le résultat de la leçon mal apprise de la pourtant très fraîche crise financière internationale : too little, too late (trop peu et trop tard), voilà ce qui risque de se répéter encore une fois en emportant la Grèce dans le tourbillon de problèmes socioéconomiques insolubles, comme ce fut le cas des premiers remèdes proposés en vue de guérir la crise des subprimes.
La politique de la BCE aussi laisse à désirer, trop timorée encore pour espérer résoudre le problème complexe de la crise économique et de solvabilité de la Grèce qui risque d'entraîner dans la tourmente l'ensemble de la communauté, avec le Portugal et l'Espagne et peut-être l'Italie, si on n'y prend pas garde, pour commencer. Même la monnaie unique après avoir subi l'influence du dollar qui l'a poussée à la sur-réévaluation, est en train de subir le contrecoup de la crise grecque. Tous ces évènements risquent de remettre en cause de façon gravissime tout ce qui a été bâti en vue de réaliser le projet du “vivre ensemble dans une Europe unifiée”. Au leadership algérien d'en prendre de la graine, et le plus tôt serait le mieux.
Les indicateurs économiques de ces dernières années sont loin d'être emballants
Ainsi, la croissance économique pour l'année 2009 serait de 2,1% selon la BM et de 2,2% pour le FMI, alors qu'elle est prévue à 3,9% et 3,5% par les deux institutions pour 2010. On est loin de la croissance à deux chiffres capable de sortir, en quelques années, le pays du creux de la vague où il semble se complaire, malgré les dépenses massives dans des investissements lourds grevés par une multitude de scandales de corruption dont rien ne semble pouvoir venir à bout.
L'Algérie doit prendre des mesures claires pour réduire, voire éliminer les inéluctables risques de crise auxquels elle s'expose dans un futur proche. Le leadership algérien devrait de toute urgence développer, afin de les étudier, des scénarios capables d'assurer une véritable transition vers un Etat-nation apte à survivre à tous les aléas que pourrait engendrer, ou fomenter, un environnement international tumultueux et en perpétuelle mutation. Car d'un point de vue géostratégique, nous sommes loin d'être à l'abri de scénarios concoctés dans les labos des grandes puissances qui ont réussi à démembrer l'Indonésie, l'Irak et bientôt le Soudan et d'autres pays africains riches en matières premières, sous le prétexte de favoriser la démocratie, ou de lutter pour les droits de l'Homme, ou d'autres “généreuses idées”. Les agressions qui se préparent visent, ni plus ni moins, que de priver ces pays de leurs richesses naturelles et de leurs ressources humaines.
En témoignent la chute du prix du GNL, la tentative de faire adopter la nouvelle loi contre nature sur les hydrocarbures en 2002, et tout ce qu'a pu endurer l'Algérie durant une guerre civile étudiée, conçue, préparée, planifiée et mise en œuvre par des laboratoires étrangers. Tous ces scénarios terrifiants pourraient se reproduire si le leadership algérien n'y prend pas garde.
Reste à résorber au mieux la vulnérabilité de l'Algérie sur la question de l'autosuffisance alimentaire, ainsi que d'autres secteurs comme le médicament.
Une question vitale doit être posée : en cas de conflits d'intérêt avec les puissances les plus influentes, l'Algérie serait-elle capable de résister à un embargo sévère ? La réponse évidente, pour l'instant, est négative, puisque les divers programmes dédiés au secteur agricole n'ont presque servi à rien.
En cas de gel des avoirs algériens, suite à certains désaccords avec les pays occidentaux, ou à cause de toutes les activités terroristes fomentées aux frontières du pays, en raison des ressources de la région (gaz, pétrole et uranium principalement), il ne faut pas négliger les démangeaisons interventionnistes occidentales sous des prétextes divers, et provoquées, dont les prises en otages de “touristes” appartenant pour la plupart aux officines étrangères d'espionnage.
Il est vital que le leadership algérien se penche de toute urgence sur les problèmes les plus vitaux afin de les solutionner, en laissant de côté, pour l'instant, les problèmes accessoires.
Nasser Bouyahiaoui
(*) Ph. D in International Business Management


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