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Affaire Tounsi : l'audition de Zerhouni rejetée
Me KHALED BOURAYOU, AVOCAT DE LA PARTIE CIVILE, REVÈLE
Publié dans Liberté le 06 - 07 - 2010

Le juge d'instruction, chargé du dossier de l'affaire de l'assassinat de Ali Tounsi, avait rejeté la demande de la défense de la partie civile concernant l'audition de l'ex-ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni.
Le magistrat avait justifié cette décision par le fait que “Zerhouni n'a aucun lien avec l'affaire”. C'est ce qu'a révélé hier Me Bourayou Khaled, l'avocat de la partie civile (la famille Tounsi), lors d'une conférence de presse à Alger. Et d'ajouter : “Zerhouni se serait présenté s'il avait été convoqué”.
“J'en suis persuadé”, dira l'avocat, arguant du fait que l'ex-ministre de l'Intérieur avait déclaré officiellement “qu'il était disponible pour témoigner”.
“Mais on est devant une justice de puissants et il y a une volonté de fermer le dossier sans que toute la vérité ne soit dévoilée”, a regretté Me Bourayou. Le rôle du ministère de la Justice a été écarté, selon lui. “Nous regrettons que la justice soit restée muette, il y a une volonté de réduire l'affaire à deux personnes, il y aura toujours des zones d'ombre et cela n'honore pas la justice qui a raté sa sortie dans les grands procès”. Me Bourayou a également précisé que le juge d'instruction a aussi rejeté la demande de la partie civile concernant la convocation de plusieurs cadres de la DGSN en l'occurrence le directeur de la Police judiciaire qui assure actuellement l'intérim du DGSN, le directeur des renseignements généraux, et aussi le secrétaire général du ministère de l'Intérieur. “Ces demandes ont été rejetées pour des causes qui n'étaient pas convaincantes”, affirmera le conférencier.
La justice veut étouffer l'affaire
L'avocat est longuement revenu sur l'affaire Tounsi assassiné dans son bureau le 25 février dernier en affirmant qu'il s'agit d'abord de chercher la vérité et le mobile de l'assassinat. Mais force est de constater que cet objectif que doit s'assigner la justice est loin d'être atteint. Bien plus encore, dira Me Bourayou, “il y a une volonté de fermer ce dossier sensible”. Et à la question : c'est par qui ? L'avocat réplique : “Je n'accuse personne, mais on veut limiter le crime à deux parties, l'assassin et la victime. Le colonel Oultache est bien l'assassin mais il n'a pas dit toute la vérité”.
Me Fatma Chnaïf, membre aussi de la défense de la partie civile, a relevé de son côté les contradictions dans les déclarations de Oultache qui avait affirmé dans un premier temps qu'il a tiré 2 balles sur le défunt Tounsi et que ce dernier n'était pas “armé” d'un coupe-papier avant qu'il se rétracte et avoue avoir tiré 4 balles sur le DGSN.
Selon des déclarations rapportées par la presse, Oultache aurait prétendu avoir entendu une voix dire : “Achevez les tous les deux”, mais les avocats de la défense affirment que cela ne correspond pas aux éléments contenus dans le dossier.
Me Bourayou revient aussi sur les faits le jour de l'assassinat tout en commentant le communiqué officiel du ministère de l'Intérieur publié 4 heures après le crime. “Le communiqué a porté un jugement sur l'état mental du présumé assassin alors qu'il n'y avait ni rapport psychiatrique ni aucune preuve sur sa démence”, a encore ajouté Bourayou.
De même qu'il a contesté la déclaration de Zerhouni qui a parlé d'un conflit personnel, “alors que l'affaire était en instruction”. Me Bourayou est revenu à la charge en abordant le rejet par la justice de l'audition de l'ex-ministre de l'Intérieur. “Je remarque qu'à chaque fois qu'on demande l'audition d'un ministre, la justice refuse. On ne comprend pas ce zèle de la justice. Je le dis et je le redis, on veut limiter l'affaire à deux personnes alors que c'est un crime d'état, ce n'est pas un crime banal”, soulignera avec force l'avocat.
Pour lui, l'audition de quelques ministres dans l'affaire Khalifa servait à crédibiliser les hautes autorités.
On ne connaît toujours pas le mobile de l'assassinat de Tounsi
Interrogé sur le mobile du crime, l'avocat a indiqué qu'“on ne tire pas sur un homme à cause du report d'une réunion”. Oultache aurait déclaré que le refus du défunt DGSN de reporter la réunion l'a mis dans un état de colère, ce qui l'a poussé à sortir son arme et tirer sur son chef ! Le juge d'instruction devait travailler sur les circonstances de l'assassinat commis dans un contexte sensible, explique Me Bourayou d'autant que l'été 2009 a été marqué par un malentendu entre le défunt DGSN et le ministre de l'Intérieur. “On ne croit pas à la thèse du complot et le communiqué du 25 février du ministère de l'Intérieur s'inscrit dans le souci d'écarter cette thèse”, dira Me Bourayou. Pour ce dernier, le magistrat devait élargir l'enquête sur la transaction qui peut être une des causes du crime. “Mais à ce jour, on ne connaît pas la vérité et l'enquête ne l'a pas cherchée”, déclare-t-il.
La reconstitution des faits a été marquée par des insuffisances d'autant qu'Oultache a été auditionné sur la procédure et pas sur le fond. “Ses déclarations n'ont pas été mentionnées sur le PV sur-le-champ alors que le greffier était présent”, fera remarquer de son côté me Chnaïf.
“Il y a quelque chose derrière cet assassinat”, dira-t-elle, avant d'ajouter que l'instruction n'a pas été complète. “On n'a pas mentionné le timing”, on ignore quand Oultache est sorti du bureau du défunt, ni combien de temps il est resté avec lui. “Le timing est important d'autant que Oultache serait resté dans le bureau après l'assassinat. Le timing peut être d'une grande signification dans le pourquoi de l'acte”, affirmera-t-elle.
Tounsi assis et désarmé a été assassiné par deux balles
Le défunt Tounsi a été assassiné par 2 balles, confirme Me Chnaïf selon le rapport de l'autopsie et l'expertise de la chemise du défunt. Il a été touché à la joue par une balle qui a glissé jusqu'au thorax et une autre sur le visage. Il était assis au moment du crime et ne s'attendait pas au geste de l'accusé qui est “son homme de confiance”. Oultache a déclaré 3 fois dans un PV signé le 11 mars dernier qu'il a tiré 2 balles et qu'il était conscient avant qu'il ne revienne sur ses premières déclarations le 26 mai en déclarant à nouveau avoir tiré 4 balles, alors que tous les rapports confirment que le défunt a été atteint par 2 balles.
Les déclarations d'Oultache ont été contestées par sa femme et son entourage qui ont affirmé qu'“il ne portait jamais d'arme”. Ce qui prouve la thèse de préméditation de son acte.
Le pistolet a été bloqué après les 2 balles tirées, selon le rapport de l'expertise balistique, qui a confirmé que 4 balles restantes ont été bloquées dans l'arme. Oultache avait déclaré qu'il n'a pas utilisé cette arme depuis l'année 2004.
Les enquêteurs ont saisi le coupe-papier qui était tordu “ce qui est sûr, c'est qu'il n'a pas été tordu par le défunt”, affirme notre interlocuteur, avant de s'interroger : “Est-ce-que Oultache était au courant des articles de presse qui ont rapporté que le défunt aurait provoqué l'assassin en l'agressant par ce moyen ?” Le rapport de l'enquête judiciaire a affirmé que la justice a utilisé tous les moyens. Ce qui a suscité l'ire des avocats de la défense qui s'interrogent sur “ces moyens” devant tant d'insuffisances. “On ne cherche pas la justice qui préserve l'ordre mais celle qui cherche la vérité !”, ont-ils conclu.


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