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Liens de sang, liens de cœur
La nouvelle de Adila Katia
Publié dans Liberté le 07 - 07 - 2010

Résumé : Farès ne tient plus en place. Ils se rendent à l'hôpital mais ne trouvent pas la vieille. De retour à la maison, son fils lui apprend qu'elle est passée et l'attend chez elle…
11eme partie
La vieille Fatima est effectivement chez elle. Yamina est à bout de souffle quand elle arrive chez elle. Elle ne se repose même pas dans les escaliers. La vieille lui ouvre au premier coup, comme si elle savait d'avance qu'elle était là.
Elle la fait entrer dans le salon. Yamina peut voir les rideaux tirés et l'une des fenêtres ouverte. Elle devine que Fatima devait avoir surveillé son arrivée.
- J'ai appris que tu étais passée chez moi, dit Yamina. J'étais partie avec mon mari à l'hôpital. D'après ta belle-fille, tu y avais rendez-vous pour faire une glycémie.
- J'étais contrainte à mentir. Elle n'aime pas que je me mêle des affaires des autres.
- Pourquoi êtes-vous venue si tôt ? Vous auriez pu tomber sur mon mari. Il vous en veut tellement de semer le doute en moi. D'après lui, il n'a pas eu de relations avant de me connaître. Qu'est-ce que vous nous voulez ?
- Rien de mal ma fille. Je voulais seulement que tu saches la vérité, lui assure la vieille tout en refermant la porte du salon. Rien que la vérité. C'est pourquoi je tenais à te voir ce matin. Est-ce que tu peux venir avec moi ?
- Où ?
- Là où habite la jeune fille. Quand tu l'auras vue de tes propres yeux, tu ne pourras que comprendre pourquoi j‘ai été choquée en la voyant, lui dit la vieille Fatima tout en mettant un foulard sur la tête. On y va ?
- Oui. Mais… Elle sera chez elle ? Vous connaissez son emploi du temps ? l'interroge Yamina tout en la suivant dehors. Je ne voudrais pas me déplacer pour rien.
- Ne t'en fais pas. Je sais où la trouver si elle est sortie de chez elle, lui confie Fatima. J'ai fait ma petite enquête sur elle.
- Ah ! Qu'est-ce que vous savez d'autres sur elle ? lui demande Yamina alors qu'elle arrêtait un taxi.
- Beaucoup de choses. Tu les sauras en temps utile.
Elles ne se parlent pas durant tout le trajet. Une fois arrivée, la vieille l'emmène devant un vieux bâtiment. Elle lui désigne le deuxième étage. Yamina comprend que c'est là où habite la jeune en question. Elle se demande si vraiment son mari n'a pas connu d'autres femmes qu'elle, avant et après leur mariage. Et si c'était vraiment le fruit d'un amour interdit ?
- Elle a l'habitude de sortir à dix heures, lui dit Fatima. On n'aura pas à attendre longtemps. D'après une amie, elle fait un stage à la mairie.
- Et elle commence à dix heures ! s'étonne Yamina.
- Oui. D'ailleurs, la voilà. Regarde-la bien. Yamina fixe la silhouette qui se dirige vers elle. La jeune fille est grande et élancée. Elle est aussi brune. Quand elle n'est plus qu'à cinq mètres d'elle, Yamina fronce les sourcils et a du mal à se défaire d'elle. Elle n'aurait pas voulu se faire remarquer mais elle n'en revenait pas. La jeune fille était le portrait même de son mari, même féminisé, c'était tout lui.
- Bonjour ma fille ! Est-ce que tu peux nous renseigner ?
La vieille n'avait pas trouvé mieux pour l'arrêter et excuser leur façon de la regarder.
- On cherche le cabinet du Dr B. Pourrais-tu nous aider ? On ne connaît pas le quartier, prétexte la vieille Fatima. Quelqu'un nous a dit que c'était un bon médecin.
- J'aurai du mal à vous contredire, répond la jeune fille. Puisque c'est mon oncle.
(À suivre)
A. K.


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