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“La compétence est mondialisée et elle a un prix”
Le recteur de l'université de Béjaïa à Liberté
Publié dans Liberté le 26 - 09 - 2010

L'Ines, ouvert en 1983 au campus de Targa Ouzemour, n'a cessé de s'agrandir pour devenir un imposant pôle universitaire. Son extension sur Aboudaou par l'exécution de son plan de développement a favorisé plusieurs restructurations pour atteindre bientôt 8 facultés. En termes de gestion du flux, l'université de Béjaïa accueillera cette année 4% des bacheliers à l'échelle nationale. Aujourd'hui, rares sont les bacheliers qui ne cochent pas en premier Béjaïa pour y suivre leurs études. Aux 8 380 bacheliers de Béjaïa se sont joints quelque 1 300 nouveaux inscrits, venus des 48 wilayas. Pour faire le point sur cette rentrée, nous avons décidé de donner la parole au recteur de l'université de Béjaïa, le professeur Djoudi Mérabet.
Liberté : Vous venez de boucler votre 10e année à la tête de l'université de Béjaïa. Quel bilan en tirez-vous ?
Djoudi Mérabet : Je ne peux vous présenter un bilan de dix ans en quelques lignes, mais je peux vous rassurer en vous disant qu'il est satisfaisant. Béjaïa, centre universitaire, est devenue université. En développement permanent, elle poursuit sa stratégie avec une vision et des objectifs de valeur qu'elle ambitionne d'atteindre pour accéder au rang d'université moderne.
Nous avons œuvré pour urbaniser les avantages concurrentiels, créer un environnement favorable à la production de la connaissance, améliorer les conditions de travail, libérer les initiatives ; bref, pour tous les éléments plaidant en faveur d'une dynamique de création et d'innovation. Nous travaillons pour former des cadres autonomes, responsables et capables d'entreprendre.
Vous le jugez donc globalement positif, même si votre marge de manœuvre était plutôt réduite ! Je pense notamment aux projets qui s'éternisent…
J'estime qu'il est satisfaisant. La tutelle, en accordant sa confiance à l'équipe en place, le pense sûrement, mais il appartient à la commission nationale d'évaluation, qui est indépendante, d'apprécier le bilan et de porter un jugement sur les résultats obtenus.
Quant à la deuxième partie de votre question, il ne peut y avoir ni réduction de marge de manœuvre ni dilution des responsabilités. L'Etat a mis les moyens nécessaires et suffisants, et il appartient aux différents acteurs, chargés de l'exécution des projets, de les réaliser dans le temps prévu en garantissant la qualité et la conformité. Bien entendu, tout retard dans la réception des infrastructures peut pénaliser l'université dans son fonctionnement et le rendement de l'encadrement.
L'université de Béjaïa accueille, cette année, des milliers de nouveaux étudiants, alors que le nombre de places pédagogiques est limité. Comment allez-vous gérer cette situation ?
Pour être exact, l'université de Béjaïa accueillera, cette année, 9 680 nouveaux bacheliers. Ce quota représente non seulement 4% des admis à l'échelle nationale mais aussi le quart des effectifs actuels de l'université en graduation (40 259).
La demande formulée par l'université en fonction des infrastructures pédagogiques, d'hébergement et de la contrainte de l'encadrement était de 4 960 nouveaux bacheliers.
Il se trouve qu'en plus de tous les bacheliers de Béjaïa (9 389) qui ont formulé en premier vœu Béjaïa, des milliers d'autres, à l'échelle nationale, l'ont souhaité également.
L'orientation faite par l'INI a permis
d'affecter 8 380 bacheliers de Béjaïa et
1 300 provenant des 48 wilayas du pays. Il est vrai que la rentrée sera difficile, mais mettre sans cesse en avant les moyens pour expliquer notre situation est, à mon avis, exagéré. Il faudra plus d'efforts pour gérer.
Vous risquez d'en pâtir sur le plan pédagogique avec le niveau qui est très faible…
Je crois qu'il est nécessaire de situer le référentiel de votre question, le niveau est faible par rapport à quoi ? La qualité est un concept relatif qui dépend des perceptions et des attentes des différents acteurs à un moment donné. Le monde a changé, les méthodes ont évolué et la notion de qualité aussi.
Vos interrogations concernent sûrement la lecture, l'écriture ; bref, la culture vue comme ensemble de connaissances permettant de communiquer, d'échanger, d'agir et de bien vivre ensemble. La conjugaison de ses verbes n'est pas étrangère aux jeunes d'aujourd'hui qui assimilent facilement les nouvelles technologies et le numérique. Ils ont besoin de plus de liberté dans la pédagogie des sciences, d'autonomie et surtout de responsabilité. Je crois sincèrement qu'il faut leur faire confiance.
Il va sans dire que cela n'exclut pas les efforts nécessaires à faire pour améliorer la qualité de l'encadrement pédagogique et scientifique, première pierre angulaire de l'édifice qualité.
On assiste, ces dernières années, au départ des enseignants algériens vers l'étranger. Qu'est-ce qu'il y a lieu de faire pour stopper cette saignée, selon vous ? La solution ne passe-t-elle pas par la revalorisation du métier de l'enseignant universitaire ?
Nous assistons non seulement au départ des enseignants mais aussi à celui de nos meilleurs étudiants. Deux facteurs essentiels plaident en faveur de cette émigration forcée. La première est généralement d'ordre économique, mais la seconde concerne l'environnement scientifique et la liberté d'action. La valorisation du métier est certes nécessaire mais elle n'est pas suffisante pour stabiliser un enseignant chercheur. La compétence est mondialisée et elle a un prix. Certes, il faut mettre le prix mais il faut aussi urbaniser l'environnement pédagogique et scientifique tout en libérant les initiatives en faveur de la création et de l'innovation.
Beaucoup de vos diplômés ne trouvent pas de débouchés. Cela n'est-il pas dû à l'absence d'une politique de l'enseignement supérieur, qui fixe les priorités et les missions de l'université en rapport avec les préoccupations sociales, économiques et culturelles ?
La perspective d'insertion professionnelle est, à mon avis, posée non seulement pour les diplômés universitaires mais aussi pour les non-diplômés. Globalement, la planification des priorités et des besoins n'est pas maîtrisée à ce jour. Par ailleurs, il manque peut-être aussi des corporations de métiers, véritables banques de données de régulation et de prévisions.
La diversification dans la formation,
l'interdisciplinarité fertilisée par l'interculturel et l'ouverture sur le monde
permettront de donner de meilleures chances aux diplômés pour s'insérer dans la vie active.
Il faut dire aussi que la culture de l'assistanat n'est pas favorable à la dynamique de mobilité pour la recherche de l'emploi.
Certains mécanismes d'incitation mis en place sont discutables et ne sont pas toujours favorables à l'insertion des diplômés.
Le 4e Forum de Béjaïa a lieu dans quelques jours. Concrètement, qu'apporte l'organisation de ces forums à l'université ?
Le Forum de Béjaïa vise une fertilisation croisée des compétences en faveur du développement. C'est un espace où tous les acteurs se rencontrent pour discuter sur des projets de collaboration et apprennent à travailler ensemble.
C'est aussi un vecteur par lequel nous voulons enclencher une nouvelle dynamique pour une formation de qualité, une ouverture sur les nouveaux métiers et un accompagnement dans l'insertion professionnelle. L'articulation université-entreprise peut être la potion magique pour réussir une insertion active et générer des possibilités d'expansion et de création de richesses et d'emplois.
Il faut dire que le forum est aujourd'hui autonome sur le plan financier.
Il est supporté complètement par les entreprises depuis sa deuxième édition. Son programme s'enrichit continuellement. La quatrième édition est marquée par un programme de formation riche et varié à destination du personnel des entreprises et des collectivités locales.
L'ouverture sur le monde extérieur est le signe de notre détermination à faire jouer son rôle à l'université, celui d'être la locomotive de la société.


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