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À la découverte d'une ville cosmopolite
CARREFOUR DES CIVILISATIONS, ISTANBUL EST RICHE D'UNE HISTOIRE MOUVEMENTEE
Publié dans Liberté le 10 - 10 - 2010

Fascinante et colorée, laïque, cosmopolite et riche d'une longue histoire, Istanbul est la capitale de la culture européenne cette année. Pourtant, plusieurs questions planent encore sur son adhésion à l'UE.
“Bienvenue à Istanbul, carrefour de l'Histoire et de la géographie, entre Asie et Europe, modernisme et tradition, mers Noire et Marmara. Bienvenue à la ville de tous les contrastes, vous trouverez tout dans cette ville, notamment le bon et le mauvais.” Cette phrase émane d'un Stambouliote qui était chargé de nous accueillir à notre arrivée dans sa ville. Joyau des Mille et Une Nuits, Istanbul est riche d'une histoire mouvementée et d'un passé légendaire, elle compte parmi les plus belles cités du monde. Successivement grecque, romaine, byzantine puis ottomane, elle s'étale sur l'Europe et l'Asie. Sa diversité culturelle et architecturale nous fait plonger dans les dédales de l'histoire et des civilisations. Musées, palais, mosquées, églises, marchés, panoramas et sites naturels : l'abondance donne le vertige. La Turquie a su faire de son histoire et de sa géographie, ainsi que de ses vestiges de civilisation des atouts majeurs au service du tourisme et de l'économie du pays.
Voyage au cœur du pays
de Mustapha Kamel Atatürk
Au moment où nous avons quitté l'aéroport Kamel-Atatürk, le soleil commence déjà à se coucher discrètement derrière les longs minarets d'Istanbul, en ce jour caniculaire d'été. Le taux d'humidité, qui est arrivé à son maximum, commence déjà à nous indisposer. Notre guide, qui nous attendait à la sortie de l'aéroport, nous invite à entrer rapidement dans l'autobus qui nous a été réservé afin de profiter de la climatisation. D'emblée, il nous annonce les prévisions météorologiques. “C'est exceptionnel cette année ; d'habitude, nous avons des étés plutôt doux. Pensez à vous protéger contre le soleil car la température et, notamment, le taux d'humidité seront plus élevés demain”, avertit-il. Direction Pendik, une petite localité située à Istanbul côté asiatique, où le groupe devait rejoindre son hôtel. Il nous a fallu trois quarts d'heure pour passer de l'Europe à l'Asie. Le temps paraissait très court devant le paysage que nous offre le Bosphore bordé de maisons en bois style victorien. Mesurant 32 kilomètres de long, entre 660 mètres et 3 300 mètres de large, les deux rives du Bosphore sont reliées par deux ponts suspendus extra-longs — et bientôt un troisième — et se targuent d'un trafic digne d'une voie de navigation internationale. D'ailleurs, c'est la seule voie de navigation maritime d'une telle envergure qui puisse traverser une ville. Le Bosphore a toujours été choyé par les sultans et les bourgeois qui s'y réfugiaient l'été pour fuir la moiteur de la ville. Aujourd'hui, les anciens palais de Besiktas sont transformés en luxueux hôtels où la nuit peut avoisiner les 5 000 euros et plus ! Une balade en bateau nous a donné un bel aperçu des fortunes qui se cachent sur ces rives. Politiciens et riches industriels possèdent de somptueuses résidences en bois, tandis que des villas privées à l'américaine poussent comme des champignons sur les collines verdoyantes. On trouve sur ces rives du Bosphore l'une des plus chères villas au monde, estimée aux environs de 100 millions de dollars. Les yachts amarrés en bordure des quais ont remplacé les pêcheurs d'autrefois… Nous embarquons dans le ferry depuis le quai d'Eminönu, au pied du marché aux épices dans la vieille ville. Si les eaux peu salées de la mer Noire s'écoulent doucement vers la mer de Marmara au Sud, il existe, en effet, un flux profond et houleux. Il raconte la légende sinistre de la jeune fille du sultan exilée par son père sur un îlot rocheux, afin de lui préserver sa vie. De l'autre côté, on aperçoit de loin le monument de Sainte-Sophie, une construction byzantine datant de l'an 532. Juste en face de ce monument, le sultan Ahmet 1er a décidé d'élever — 1 000 ans plus tard — la fameuse mosquée bleue, ornée de splendides mosaïques de couleur turquoise, et ses six minarets. Notre descente du Bosphore s'achève avec l'imposante vue sur le palais de Dolmabahçe, où Mustapha Kamel Atatürk a passé ses derniers jours, et la fameuse Sraya de Topkapi.
Tout ce qui brille est or
Alors qu'il y avait une totale effervescence dans les jardins du Dolmabahçe, Sraya, le temps semble s'être arrêté, le 10 novembre 1938, à 9h05, à l'intérieur du palais. En effet, toutes les horloges indiquent cette heure-là. La literie, les rideaux et les tapis n'ont pas été changés depuis ce jour-là. Le jour où Mustapha Kamel Atatürk est décédé dans l'une des chambres du palais. Tout est resté tel quel. Rien n'a été changé, sauf le couvre-lit de Mustapha Kamel remplacé par l'emblème turc. Afin de conserver tout cela, des consignes sont données aux visiteurs avant d'accéder à l'intérieur du palais : interdiction de toucher quoi que ce soit, obligation de porter des surchaussures et de marcher sur le tapis rouge et interdiction de prendre des photos à l'intérieur, sous peine d'une amende de 65 euros. Le palais existant a été construit entre 1842 et 1853 — sous le règne du sultan Abdulmecit 1er — sur le site de l'ancien palais de Besitkas. Sa construction coûtera 5 millions de livres d'or ottomanes, soit l'équivalant de 35 tonnes d'or dont 14 tonnes ont été utilisées sous forme de feuilles d'or pour décorer les plafonds du palais. Bâti sur une superficie de 45 000 m2, le palais comporte 285 pièces, 44 salles, 6 hammams et 68 cabinets de toilettes. Selon notre guide, les émissaires et, notamment, les ambassadeurs de l'époque avaient droit à tout un rituel, avant d'être reçus par le sultan. Ce dernier consiste à se doucher dans l'un des 6 hammams et à se parfumer avec des essences naturelles mises à leur disposition, et après 5 heures d'attente, ils seront auditionnés par le sultan. La décoration intérieure du palais est essentiellement réalisée selon le modèle occidental avec des éléments baroques et néoclassiques, mélangés à l'art ottoman. Le plus grand lustre en cristal de Bohême du monde est accroché au milieu du grand salon de cérémonie et pèse près de 4,5 tonnes. Le palais possède également la plus grande collection de cristal au monde, lustres, vaisselle ; même le fameux escalier — qui mène de la salle du bal à l'étage d'au-dessus — est fabriqué en cristal. Le Dolmabahçe possède également le plus grand nombre de tapis dont certains datent de plus de 150 ans, sans parler des cadeaux reçus des empereurs et rois européens, notamment deux peaux d'ours offertes par le tsar de Russie. La question qui se pose est : pourquoi autant de dépenses et d'objets précieux pour le Dolmabahçe ? Est-ce un coup de tête ou simplement la vanité d'un sultan ? Selon notre guide, le Dolmabahçe (qui signifie : Dolma (remplie) et Bahçe (jardins) fut construit grâce à une folle histoire d'amour entre le sultan et une comtesse russe qu'il avait éperdument aimée. Il décida alors de lui construire le plus fabuleux des palais et le plus riche soit-il. Il dépensa, alors, des millions de livres d'or, vidant ainsi les caisses de la Turquie. Puis, comme le palais n'était pas encore terminé, il a emprunté de l'argent aux pays voisins et, ainsi, a fortement endetté l'Empire. “Une histoire d'amour folle alors fut la raison de la construction de ce palais grandiose”, dira notre guide. À l'issue des travaux, 6 sultans ont emménagé à Dolmabahçe, quittant le palais de Topkapi qui n'avait pas le luxe moderne que pouvait fournir le nouveau palais. En 1924, il devint propriété du patrimoine national de la nouvelle République turque. Selon notre guide, les créances du Dolmabaçe n'ont été réglées que durant cette dernière décennie.
Quatre siècles de règne à Topkapi
Comment quitter Istanbul sans visiter le Topkapi Sraya. Dans le prestigieux quartier historique d'Istanbul, se trouve l'ancienne résidence impériale. Après une longue queue de plus d'une heure, nous avons pu accéder au Topkapi en respectant toutes les consignes. Ancienne résidence du souverain, le palais est le plus prestigieux de l'empire ottoman. Bâti sur plus de 700 000 hectares, il fut la résidence principale de 24 sultans et souverains turcs pendant près de quatre siècles, et symbole de la puissance de l'empire ottoman durant son âge d'or. La construction du palais remonte à 1459, sous l'autorité du sultan Mehmed II qui s'illustra pour sa conquête de la Constantinople byzantine. Situé sur l'emplacement de l'ancienne citadelle de Byzance, le palais impérial offre une vue extraordinaire sur la mer de Marmara, le détroit de Bosphore et ainsi que la Corne d'Or. Entouré par 5 kilomètres de remparts, le Topkapi est formé de 4 cours principales et de nombreuses constructions annexes. Ce complexe architectural dispose de fontaines, de bâtiments publics et privés, de salles, de salons cérémonie, de kiosques et de pavillons. Un parlement des vizirs a été également emménagé à une certaine époque à l'intérieur du palais. Selon notre guide, à son heure de gloire, la résidence impériale recensait plus de 4 000 occupants. Le Topkapi perd, peu à peu, de son prestige après la construction d'une résidence impériale le long du détroit du Bosphore. En 1853, le souverain Abdülmecid 1er déménage avec sa cour au palais de Dolmabahçe. La modernité et le style européen de ce nouveau monument ont fait de l'ombre au palais de Topkapi. Seules quelques fonctions, comme le Trésor public, la bibliothèque et la mosquée sont restées implantées à Topkapi. À la chute de l'Empire, en 1924, il devient, par décision gouvernementale, le musée de l'ère ottomane. Il fait partie désormais du patrimoine mondial de l'Unesco. Aujourd'hui, il accueille de nombreux curieux, et on parle de près de 2 millions de visiteurs par jour qui viennent découvrir la richesse de ce complexe. Si le palais comporte des centaines de pièces et de chambres, seules les plus importantes se visitent. Le complexe est strictement surveillé par des fonctionnaires du ministère de Tourisme et de la Culture ainsi que des gardes de l'armée turque. Le musée conserve d'importantes collections de l'époque ottomane, notamment celle en porcelaine, de vêtements de sultan, d'armes, de boucliers, d'armures, de miniatures ottomanes, de manuscrits de calligraphie coranique et de peintures murales. Une exposition du trésor et de la joaillerie de l'époque ottomane est permanente. Le musée d'art islamique situé dans l'une des ailes du palais de Topkapi accueille une grande foule. Ils sont des milliers de personnes qui font la queue pour pouvoir admirer l'empreinte du pas du Prophète Mohammed (QSSSL), une mèche de ses cheveux, son arc, l'épée de Ali, les clés de la Qaâba à La Mecque qui datent de plusieurs siècles. Mais la chose la plus impressionnante, c'est le squelette de l'avant-bras du “Nabi” (prophète) Yahya conservé dans un écrin en or.
Istanbul, capitale de la culture
européenne 2010
Istanbul ne se résume pas qu'aux sites historiques et vestiges de civilisation, c'est également la capitale de la culture européenne pour cette année. À travers ce statut, Istanbul veut valoriser ses héritages gréco-romain, byzantin et ottoman, mais aussi souligner ses affinités avec l'Europe. Riche de son passé, Istanbul veut aussi se montrer comme une cité tournée vers l'avenir. En matière de design, les œuvres turques sont exposées sur le pont de Galata, espace d'exposition parmi d'autres, où des conférences sont organisées. L'art dramatique n'a pas été omis ; bien au contraire, la programmation prévoit jusqu'à la fin de l'année de nombreuses représentations théâtrales et chorégraphiques, avec les derviches tourneurs, mais aussi des danseurs contemporains. Elle a présenté également, en mai dernier, un festival de théâtre universitaire. Le 7e art et la littérature ont été pris en charge, des films et des livres ont été réalisés et édités dans ce cadre. À travers cet événement, Istanbul veut valoriser l'aspect cosmopolite de la ville, la cohabitation entre les différentes communautés et privilégier les échanges entre les artistes turcs et étrangers. Ce statut est intéressant pour Istanbul, car la ville bénéficie d'un soutien financier de l'Union européenne et peut également recevoir un prix, doté d'une participation financière de 1,5 million d'euros, une fois l'année écoulée et dans le cas où le cahier des charges aurait été correctement respecté.
D'autre part, les 15 millions de Stambouliotes et les Turcs sont les premiers consommateurs des évènements, mais d'après le comité d'organisation, installé dans le passage Atlas, sur l'avenue Istiklal, principale artère de la ville, 7 à 10 millions de visiteurs étrangers sont attendus à cette occasion. Cependant, cette année était pour Istanbul la dernière chance d'être capitale européenne de la culture puisqu'à partir de 2011, seules des villes de l'Union européenne seront éligibles. Ustanbul sera-t-elle un jour européenne ?


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