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Du divertissement pour dire une abomination
“LES FOLIES COLONIALES”, DE LA COMPAGNIE PASSEURS DE MEMOIRES
Publié dans Liberté le 17 - 10 - 2010

Un docudrame (puisque l'auteur a travaillé sur des textes authentiques) qui montre, avec grande objectivité, les méfaits et les travers de la colonisation. Une pièce-bien-faite, longuement ovationnée par les spectateurs du TNA.
La compagnie française, Passeurs de mémoires, a pris part, avant-hier soir, à la deuxième édition du Festival international du théâtre d'Alger, avec la pièce les Folies coloniales. Un spectacle de deux heures, intelligent, tonique, ironique et d'une grande objectivité, signé Dominique Lurcel. Les Folies coloniales est une critique objective des méfaits et autres travers de la colonisation.
Elle propose un discours juste et impartial, qui annihile totalement celui qui met l'accent sur les bienfaits de la colonisation et la mission civilisatrice de la France dans ses colonies. Cette pièce qui oscille, dans sa forme, entre le spectacle pastoral et le divertissement, installe son spectateur dans le contexte algérien de 1930. Cent ans après l'arrivée des colons en Algérie, les objectifs sont toujours les mêmes : l'expansion de la colonie et l'asservissement des “indigènes”. Un seul point de vue est développé dans cette première, celui des colons.
Un maître d'école, le père Maurice, explique à ses élèves, notamment à Petit Jean, les bienfaits de la colonisation. “La colonie favorise l'industrie en lui apportant les matières premières qu'elle n'a pas, elle développe son commerce”, et permet “l'extension de la patrie pour l'excédent de sa population”, affirme-t-il.
Après cette séquence interprété dans un style pittoresque, les scènes se suivent et ne se ressemblent que dans leur manière de dire la bêtise coloniale : du discours du général de Bourmont, au hammam, en passant par la table du président Gaston Doumergue, jusqu'à la dernière scène relative à un bal. Ces tableaux sont entrecoupés par des citations et des extraits de discours d'écrivains colonialistes et d'hommes politiques français, notamment Guy de Maupassant, Jean-Louis Molle, André Tardieu, et même une citation de l'actuel ministre français de l'Intérieur. Cette première partie est interprétée dans une forme grotesque. Le metteur en scène utilise la fable épique exagérant ainsi les traits, ce qui crée un effet de distanciation puisqu'il y a un décalage entre le discours colonial et le jeu des comédiens, exagéré et caricaturé, qui rend compte, de la plus belle des manières, de la bêtise coloniale. L'ironie, le grimage, la parodie, le jeu de rôle et le jeu à partir du parterre ont été les outils du metteur en scène pour créer l'effet de distanciation.
Toutefois, on retrouve la structure de la tragédie aristotélicienne dans la construction, même si ses composantes (fable, les caractères, élocution, pensée, spectacle, chant) sont utilisées à d'autres fins que de créer un effet d'identification. D'un autre côté, l'entrée fulgurante de Ferhat Abbas sur scène a totalement renversé la donne. Difficile de ne pas s'identifier au discours anticolonialiste de cet intellectuel et homme politique, ou de rester de marbre devant la phrase : “Le désespoir peut conduire à la violence et à la révolte.”
D'une grande souplesse, le décor était flexible et a permis de créer de nouveaux espaces, grâce, notamment, à la mini- scène, représentative de la folie des hommes, de l'injustice coloniale et des discours assimilationnistes. Le clou du spectacle est la lecture d'un extrait du Journal, de Mouloud Feraoun, intellectuel et écrivain, assassiné le 15 mars 1962 par l'OAS. Les spectateurs du TNA, conquis et troublés car ballottés entre l'effet de réel et l'effet d'étrangeté, ont longuement ovationné les comédiens et leur metteur en scène, à la fin du spectacle qui est interdit en France. D'ailleurs, sa représentation du TNA était seulement la troisième.


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