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Sid Ahmed Ghozali
Portrait…
Publié dans Liberté le 17 - 10 - 2010

Il y a quelques années, piqué par une drôle de mouche, je décidais d'écrire un essai sur les différents chefs de gouvernement et Premiers ministres qui se sont succédé en Algérie. J'étais curieux de connaître le processus de leur nomination, leurs relations avec le chef de l'Etat. Bref, connaître les mécanismes complexes du pouvoir, même si le nôtre est opaque par nature. Je savais ma tentative vouée à l'échec, mais je voulais essayer. Ne serait-ce qu'approcher de près ces hommes qui ont incarné, chacun à son époque, le pouvoir aux yeux des Algériens. Vu de près à quoi ressemblent-ils maintenant qu'ils ont échoué sur les récifs de la politique ? Sont-ils aigris, désabusés, meurtris ? Vivent-ils ou se contentent-ils de revivre les jours d'antan où ils furent sur le toit de l'Algérie ? Là où ils n'avaient sur leur tête que le Président et le ciel. Et souvent les deux se confondaient dans leurs esprits. Le premier que je contactais fut Sid Ahmed Ghozali. Je ne le connaissais pas. Je déclinais mon identité. Et je le priais de me fixer un rendez-vous. Il me répondit empressé qu'il serait heureux de me voir. Et que mon jour sera le sien. Ayant peur de le brusquer, je lui proposais de le rencontrer dans une semaine. À ma grande surprise, il s'écria que c'est trop loin. Pourquoi attendre si longtemps ? Rendez-vous fut pris pour le lendemain. Son empressement, sa chaleur m'étonnèrent. Voilà un homme qui a occupé les plus hautes fonctions, que je ne connaissais pas et qui serait heureux de me voir le plus rapidement possible. Lui au moins ne se la jouait pas. Suis-je devenu une vedette pour qu'on brûle d'impatience de me voir ? Non. Alors ? Alors, je me suis dit qu'il doit y avoir un mystère. Mais lequel ? Je n'arrivais pas à le deviner. J'ai eu beau tourner la question dans ma tête, rien. En désespoir de cause, je donnais ma langue au chat. Il la refusa. Une langue de journaliste, vous pensez bien qu'il la trouve un peu trop pendue pour lui. Il préfère celle des joueurs de l'équipe nationale. Et il a bien raison : tendre comme de l'agneau. Bourrée de fric en plus. Le lendemain, n'arrivant pas à repérer sa demeure, je tournais en rond. Et voilà qu'il m'appelle. Impatient comme s'il allait voir une diva de la presse mondiale. Ou peut-être — et c'est mieux pour lui — Monica Belluci en personne. Sans Vincent Cassel, bien entendu. Il aurait tout cassé, celui-là. “Mais où es-tu à la fin ? Tu as trop tardé !” Je lui réponds que j'ai du mal à situer sa maison. Il m'indique le chemin heureux que j'arrive au plus vite chez-lui. Je sonne à la porte. Il m'ouvre. Et me demande en fronçant les sourcils et en jetant un coup d'œil derrière moi : “Mais où est si El… ?” (un homme politique connu dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix.) Cette question me glaça le sang. Le charme était rompu. Méprise, il y avait donc erreur sur l'homme. J'allais rebrousser chemin quand il ajouta en souriant : “Je savais bien que vous n'étiez pas si El…, mais comme vous avez la même voix, je voulais croire que c'était lui… J'ai été victime de mon désir de le revoir.” Je l'écoutais, toujours gêné. Que répondre à un homme qui vous dit qu'il est une victime consentante de lui-même ? Il ajouta l'air aimable : “Entrez, soyez le bienvenu.” Cette capacité à s'examiner et à reconnaître devant un étranger son erreur m'a fait comprendre que cet homme n'a été corrompu ni par le pouvoir ni par la retraite. Ni égo ni ressentiment. Sid Ahmed Ghozali, l'homme au papillon, était un disciple des stoïciens. Il faut l'être pour tenir dans l'arène Algérie.
H. G.
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