Les responsables militaires algériens et américains ont abordé, deux jours durant, à Alger, les questions liées à la coopération bilatérale, mais aussi et surtout la situation sécuritaire au Sahel. Selon le principal adjoint de l'assistant du secrétaire à la Défense, chargé des affaires de sécurité internationales, Joseph Mc Millan, les deux parties ont évoqué les besoins de l'Algérie en matière d'armement, notamment dans le segment aérien. Des experts des deux pays planchent sur les caractéristiques techniques de ces besoins précis, mais l'on est encore loin de la phase de l'acquisition. La 4e session des discussions militaires algéro-américaines, qui se sont déroulées sous forme de comités spécialisés, ont également abordé les questions liées à la formation militaire et à l'acquisition de la technologie en matière de lutte antiterroriste. Il a également été question de poursuivre les exercices et manœuvres militaires entre les deux armées. Un programme s'étalant sur l'année 2011 a été élaboré et devrait comprendre des exercices communs en Méditerranée et même aux USA. Les deux délégations ont surtout abordé la question de la coopération “stratégique”, notamment en ce qui concerne la menace terroriste au Sahel. Les responsables américains ont eu des entretiens avec le chef de la diplomatie algérienne, le ministre délégué chargé de la Défense ainsi que le conseiller du président de la République, Rezzag Bara. Interrogé sur les besoins exprimés par l'Algérie, en matière d'armement, Joseph Mc Millan s'est contenté d'indiquer qu'il s'agissait d'un certain type de technologies dont l'Algérie a besoin pour sa lutte contre le terrorisme. Il a également évoqué la question de la coopération en matière de renseignements, surtout en ce qui concerne l'amélioration des capacités de reconnaissance aérienne, de même que pour ce qui est du partage des systèmes d'informations, même s'il a affirmé que les deux parties n'ont pas évoqué la question de la coopération en matière des images satellites. Le responsable américain s'est voulu rassurant, pour ce qui est de la présence de forces étrangères au Sahel. “Nous avons tenu le même discours (Algériens et Américains, ndlr), à savoir que le problème du terrorisme doit être traité par les pays concernés. L'utilisation de la force par des pays étrangers doit être le dernier recours”. Joseph Mc Millan a tenu à réitérer le soutien de son pays à l'initiative des pays de la région de coordonner leurs efforts en vue de lutter ensemble contre le terrorisme. Pour ce qui est du paiement des rançons aux terroristes, l'orateur dira que ce dernier “est contre-productif et encourage les terroristes à poursuivre leurs actions (…) Nous avons le même objectif que les Algériens : mettre fin au paiement des rançons”. Toutefois, si l'Algérie plaide pour la criminalisation de cet acte, les USA sont, plutôt pour une démarche “pédagogique” envers la communauté internationale. “Aucune concession ne doit être faite en matière de paiement de rançons. C'est la position du gouvernement américain”. Pour le responsable américain, les discussions entre les deux armées témoignent d'un “engagement à long terme des USA à reconnaître l'Algérie comme un pays important et vital dans la région et dans toute la Méditerranée. C'est une relation qui date depuis longtemps et qui est appelée à se développer davantage”. Par ailleurs, et concernant la situation préoccupante au Sahara occidental, le responsable américain a estimé que ce conflit aurait dû être réglé depuis fort longtemps. Rappelant le soutien de son gouvernement aux efforts du SG de l'ONU et de son envoyé personnel, il a indiqué que son pays était prêt à coopérer pour toute issue à ce conflit.