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“Il est indispensable de compenser Hassi-R'mel”
M. Francis Perrin, directeur de la rédaction de “Pétrole et Gaz arabes”, à Liberté
Publié dans Liberté le 18 - 11 - 2010

Liberté : Certaines sources ont laissé transparaître des rumeurs, sous-tendues par des desseins économiques ou concurrentiels et par des arguments relativement documentés, à propos des capacités algériennes à honorer les contrats énergétiques à long terme et principalement gaziers.
Sous prétexte d'essoufflement des principaux gisements de gaz (Hassi R'mel, principalement) ; que pensez-vous réellement de tout cela ? Est-ce que ces rumeurs sont fondées sur des faits prouvés, ou ne serait-ce qu'une nouvelle guéguerre entre producteurs pour la conquête de parts de marché ?
Francis Perrin : Certains des éléments avancés ne sont pas nouveaux, notamment la concurrence du gaz russe puisque Gazprom est le principal fournisseur de gaz de l'Europe depuis de nombreuses années et va le rester pendant longtemps. Par contre, la concurrence du Qatar est plus récente car ce pays, qui est actuellement le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), est à présent en position de fournir l'Europe en GNL – ses livraisons vers le Royaume-Uni ont débuté en 2009 – alors que ce marché n'était précédemment pas son centre d'intérêt principal. Il y a par ailleurs une réticence des acheteurs à se lier par des contrats à long terme alors que les prix sur les marchés spot sont nettement plus bas, et qu'il y a un excédent de l'offre gazière sur la demande. Ce dernier point pénalise tous les pays producteurs de gaz qui écoulent l'essentiel de leur production destinée à l'exportation grâce à des contrats à long terme, y compris la Russie, et pas seulement l'Algérie. Du côté de l'offre algérienne, il est effectivement essentiel de développer des sources qui permettront de compenser peu à peu l'“essoufflement” du gisement de Hassi-R'mel. De nombreux développements gaziers ont été réalisés ou sont en cours ou encore sont prévus en ce sens, notamment dans le sud-ouest du pays. On peut citer les champs d'In Salah et d'In Aménas qui sont en production, les développements de Gassi Touil, de Timimoun, de Touat, du bloc 405b (et d'autres projets dans le bassin de Berkine), le projet d'Ahnet, tout récemment attribué, et celui de Reggane, qui n'a pas encore obtenu le feu vert des autorités algériennes. Il faut aussi relancer l'exploration pour mettre en évidence de nouveaux champs gaziers dans les années qui viennent car le défi consistant à satisfaire les besoins des clients actuels et potentiels de la Sonatrach est un défi à moyen et à long terme et pas à court terme. La mise en place des infrastructures et des chaînes d'exportation est elle aussi indispensable mais les choses sont bien engagées sur ce point avec l'expansion des capacités de production de GNL à Arzew et à Skikda, l'achèvement du gazoduc Medgaz vers l'Espagne et le possible lancement, non encore décidé, du gazoduc Galsi vers l'Italie. à court terme, d'ici à la mi de cette décennie, les problèmes les plus cruciaux pour les exportateurs sont la demande et les prix et non pas l'offre.
L'Algérie est, en théorie, protégée par les contrats signés à long terme dans la fourniture de gaz naturel vers l'Europe. Elle est tout autant vulnérable pour les mêmes raisons, puisque les prix du gaz sont indexés à ceux du pétrole : en cas de baisse du prix du baril, les revenus gaziers sont aussi entraînés dans la chute. Croyez-vous que les pays clients européens pourraient être tentés de faire du chantage à l'Algérie, en vue de lui faire réviser ses prix à long terme, en cas de surenchérissement des prix du baril ? Quelle serait la marge de manœuvre de l'Algérie dans l'affirmative ?
Tout mécanisme d'indexation est susceptible de créer des vulnérabilités car le produit ou l'élément sur lequel on indexe le prix du gaz ne peut pas toujours être orienté à la hausse. Il va forcément baisser de temps en temps. Cela dit, je ne crois pas que le prix du pétrole baissera de façon très significative dans un avenir proche. Ce qui est clair en tout cas, c'est que l'Algérie et les autres pays du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) restent très attachés à cette forme d'indexation. Sur le plan des réalités du marché, elle est discutable car le gaz naturel est assez rarement le concurrent direct du pétrole mais les pays producteurs, qui sont souvent exportateurs de pétrole et de gaz, tiennent à ce que ces deux sources d'énergie soient plus ou moins valorisées de la même façon sur les marchés internationaux. Compte tenu du rapport de forces actuel entre producteurs et consommateurs, et de l'excédent de l'offre sur la demande, il est évident que les acheteurs font pression sur les exportateurs pour obtenir des prix plus bas ou une modification des formules d'indexation ou une réduction de leurs achats contractuels ou plus de prise en compte des cours du marché. L'Algérie n'échappe pas à ces tentatives, comme la Russie et d'autres. Pour Alger, il s'agit à la fois de résister à ces pressions tout en faisant des concessions, de souligner qu'il ne faut jamais perdre de vue
le long terme et la sécurité des approvisionnements et que celle-ci a un coût, de diversifier ses partenariats et de mobiliser le Fpeg pour défendre ce à quoi le pays est très attaché, c'est-à-dire les contrats à long terme et l'indexation des prix du gaz sur les prix du pétrole. Il est cependant clair pour les responsables algériens que des concessions seront nécessaires s'ils veulent préserver
ces deux acquis. Il faut aussi être force de proposition.
Quel a été l'impact du scandale de Sonatrach sur son image de marque, en tant que grande compagnie pétrolière, sur sa crédibilité, et sur l'image du pays ?
Il est difficile de quantifier l'ampleur de cet impact mais il est fort important. Il est impossible de penser qu'une entreprise de cette taille puisse voir remplacer son PDG et tous ses vice-présidents plus quelques autres responsables de haut niveau sans que son image de marque en soit sérieusement affectée. Cette dégradation affecte forcément le pays car Sonatrach est en quelque sorte le porte-drapeau de l'Algérie sur les marchés internationaux. Le coup est donc très rude et il appartient aux nouveaux responsables du groupe national et aux autorités de tutelle de prendre toutes les mesures requises et de communiquer aussi clairement que possible pour redorer le blason de Sonatrach. Cela passe notamment par la mise en place de contrôles internes et externes en vue de s'assurer que de tels scandales ne se reproduiront pas. La transparence sera également un aspect-clé du redressement de l'image du groupe. Fort heureusement, chacun connaît les compétences techniques et commerciales de cette entreprise-clé et celles-ci ne se sont pas volatilisées depuis le début 2010. Il faut identifier les principales faiblesses - relations avec l'Etat, contrôle et délégation, prise d'initiative et rendre compte, gestion, communication - et les traiter au fond ainsi que consolider et améliorer ce qui marche bien mais il n'est pas nécessaire de partir ou de repartir de zéro.


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