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Tlemcen yal assima (2/2)
La chronique de Abdelhakim Meziani
Publié dans Liberté le 20 - 11 - 2010

Le désert n'est pas seulement dans l'espace, il est également dans le temps”, m'avait confié un jour le regretté Si Djelloul Benkalfate. Pendant que l'architecte Abdessamed Chiali me décrivait l'atmosphère qui régnait autour de la restauration du Méchouar, je ne pus m'empêcher d'avoir une pieuse pensée pour l'homme qui eut l'insigne honneur de présider aux destinées de la société musicale Gharnata de Tlemcen. La longue traversée des siècles — ce désert — ne fut pas épargnée à ceux qui transportaient à Tlemcen d'aujourd'hui le message musical andalou, arrivé de Cordoue dès 1236. Ce voyage de plus de huit siècles fut entrepris comme une course de relais par des hommes admirables qui, recevant le témoin, en l'occurrence la musique classique algérienne d'un maître, préparaient de jeunes disciples qui, à leur tour, continuaient la ronde du temps. Ces messagers du passé, perdus dans l'anonymat de l'oubli et le désert des siècles, insistait Si Djelloul, ont droit à toute notre reconnaissance, à toute notre gratitude. C'est certainement pour cette raison que Khalida Toumi a tenu à acquérir pour le compte du domaine public des pans importants de la mémoire collective dont certains, et non des moindres, faisaient, jusque-là, partie de collections privées, m'avait appris Fayssal Benkalfate. Acte patriotique s'il en est, la décision de la ministre de la Culture est un hommage appuyé à ceux qui ont réussi à accrocher au brouillard du temps infini un des plus beaux fleurons de notre culture. Ainsi, il est des hommes qui gravent dans la mémoire du peuple le souvenir de sa grandeur, et dans la conscience le devoir continuel de la rétablir. Certains d'entre eux, se plaisait à me confier mon ami Omar Dib, telles des balises dans la tempête, semblables à des repères indestructibles, demeurent les gardiens vigilants de notre patrimoine. Dans une ville, l'ancienne capitale des Zianides, où, tient à souligner El-Hassar Benali, les musiciens, les érudits et les mélomanes ont toujours été au cœur des combats pour la tolérance religieuse, la coexistence harmonieuse des communautés et l'indépendance nationale. Dans un espace civilisationnel où, s'il est permis de paraphraser Mohammed Souheïl Dib, la sensibilité crée l'épopée et le poète se fait verbe, conjugue poétique et politique pour permettre à Al-Mendassi, Ibn Triqui, Ibn M'saïeb et Al-Medeghri de porter la parole empêchée. Mérinides, Ottomans et Français en ont fait suffisamment les frais et la Perle du Maghreb aura, tout au long de son évolution, fait preuve d'originalité et d'indépendance, particulièrement depuis sa refondation par les Zianides. Je souhaite vivement que les meilleurs enfants de Tlemcen et des autres régions soient associés à l'événement de 2011. Certains le sont déjà, à l'image d'Abdessamed Chiali pour la restauration et Fayssal Benkalfate pour le patrimoine musical et poétique. Bien d'autres attendent le messager pour donner une somptueuse dimension citoyenne à une manifestation qui ne peut se suffire du seul apport des appareils idéologiques d'Etat. Mohammed Souheïl Dib ne sera pas de trop, lui qui, dans un magnifique hommage à Al-Abilî, maître incontesté d'Ibn Khaldoun, a su remonter à la période comprise entre les XIIe et XIVe siècles pour retracer son itinéraire et sa contribution à la critique du discours scolaire. Pour ce philosophe connu pour sa rigueur et son immense culture, le seul nom d'Al-Abilî suffit pour placer Tlemcen dans le mouvement de la pensée maghrébine de cette période tant l'empreinte du maître fut grande. À un moment où prévalaient deux repères historiques en matière de conception théologico-religieuse, l'unitarisme almohade d'Ibn Tumart et le sunnisme malékite avec ses composantes junaïdite et acharite : “Tlemcen n'a pas attendu la création de la première medersa pour manifester sa tendance au malékisme, puisque trois décennies plus tôt, Yaghmoracen avait fait montre de toute sa sympathie au madhab de Malik en s'entourant de tous les lettrés, intellectuels et théologiens de cette inspiration.” L'exemple du fondateur de la dynastie des Zianides serait-il à même d'inspirer les décideurs pour faire en sorte que la marginalisation et la négation des meilleurs enfants de ce pays reculent à jamais ? L'illumination soudaine et la quête du savoir telles qu'enseignées par Sidi Boumediène Choaïeb et les rois zianides Abou Tashfin et Abou Hamou Moussa n'invitent-elles pas à une remise en cause salutaire de concepts éculés à l'origine des dissonances à l'honneur dans une société qui mérite pourtant le statut des nations qui comptent ?
A. M.
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